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> Edito

Vers l’abolition universelle de la peine de mort ?

Mise en ligne : 22 juin 2007

Dernière modification : 17 décembre 2007

Texte de l'article :

 Après une courte suspension dans les années 70, la Cour Suprême des Etats-Unis réinstaure la peine de mort, le 2 juillet 1976 (depuis cette date, environ 1 000 personnes ont été exécutées). A la suite de cette décision, des abolitionnistes américains ont pris l’initiative d’une manifestation non-violente, nommée "die-in" : des personnes s’allongent ensemble dans un lieu public. En France notamment, les associations AISF (Amnesty international section française et ACAT (action des chrétiens pour l’abolition de la torture) organisent chaque 2 juillet un "die-in" à Paris et dans plusieurs villes de province. Le rendez-vous à Paris est fixé cette année à 18h30, place de la Concorde.

 Fin mai 2007, 89 pays sont abolitionnistes de droit pour tous les crimes, 10 sont abolitionnistes de droit pour les crimes de droit commun et 30 sont abolitionnistes en pratique, soit un total de 129 pays. Restent 68 pays qui n’ont pas abolit la peine de mort, tels les Etats-Unis, le Japon ou encore la Chine. Un petit nombre de pays continue de procéder à l’exécution de personnes qui étaient mineurs au moment de l’infraction. L’exécution des mineurs délinquants peut intervenir à la majorité, mais il n’est pas rare qu’elle intervienne à 16 ou 17 ans, voire à 15 ans, 14 ans et même 13 ans.

 Ban Public, soutient la manifestation du "die-in" du 2 juillet et réaffirme son opposition catégorique à la peine capitale, en toutes circonstances. Oter la vie à quelqu’un, au titre de la défense de la loi ou d’un quelconque intérêt supérieur, est simplement une barbarie, quel que soit le moyen utilisé. Le droit à l’intégrité physique ne peut souffrir aucune exception, y compris dans des guerres modernes comme la lutte contre le terrorisme. Nul ne nie la menace que constitue le terrorisme ; mais, lutter contre cette menace ne pourra pas se faire par le recours à une peine qui est illégitime au regard des principes qui fondent la société des droits de l’Homme.

 Parallèlement à son opposition à la peine capitale, Ban Public affirme son opposition à la peine perpétuelle. Cette dernière postule la mort sociale d’un individu en le condamnant à une mort lente, sans perspective réelle de réintégration dans la communauté. Toute forme de traitement qui porte atteinte à l’intégrité physique et psychique ou à la dignité de la personne doit également être prohibé car constitue une dérive par rapport au respect inconditionnel des droits de l’Homme.

La rédaction
Ban Public
Juin 2007