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  • Editorial

Une porte de sortie pour les étudiants incarcérés : la rentrée universitaire 2017

Mise en ligne : 13 septembre 2017

Texte de l'article :

Un des combats que mène Ban Public est celui de l’accès à l’enseignement supérieur pour les étudiants emprisonnés.

Le soutien de Ban Public consiste à répondre aux demandes des étudiants emprisonnés qui suivent des études supérieures et recherchent des tuteurs c’est à dire des personnes qui, par leur cheminement personnel (études, spécialités, compétences professionnelles, etc.) soient aptes à correspondre avec eux et prêts à leur apporter aide, savoirs, connaissances et à leur envoyer des documents spécialisés. Depuis 6 ans, Ban Public s’occupe d’une dizaine d’étudiants.

 Un accès aux études supérieures contrarié

Si l’organisation de l’enseignement primaire et secondaire est assurée dans tous les établissements pénitentiaires et fixée par les textes, un vide juridique est laissé s’agissant de l’enseignement professionnel, de l’enseignement supérieur et de tout ce qui contribue à favoriser l’acquisition des savoirs.

Les personnes incarcérées peuvent accéder à l’enseignement supérieur par des inscriptions directement auprès des universités, ou auprès d’organismes d’enseignement par correspondance.

Dans la réalité, une série d’interdictions rendent ces études très compliquées  :

  • accès à Internet interdit
  • envoi de livres impossible par colis via les plateformes existantes
  • bibliothèques des prisons non fournies en ouvrages spécialisés.
  • ...

Toutes ces restrictions sont contre productives pour un niveau d’études supérieures car elles créent un décalage avec la réalité technologique et freinent la volonté d’intégration future au monde du travail.

 Une inégalité d’accès à l’enseignement

Ces conditions ne permettent pas de garantir l’égalité avec le milieu extérieur, ni même entre les différents établissements, pas plus qu’il ne « contribue à l’insertion ou à la réinsertion des personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire, à la prévention de la récidive ».

Ban Public dénonce cet état de fait et essaye d’y remédier en apportant un soutien personnalisé aux étudiant(e)s incarcéré(e)s, qui devrait être effectué par l’État.

 Viser une réintégration sociale pleine et entière

Poursuivre des études ou s’engager dans des formations durant la détention n’a de sens que si les perspectives d’accès à l’emploi à la sortie sont significatives et plus globalement que si la réintégration dans le tissu social est pleine et entière. Or, force est de constater que la situation actuelle est loin d’être satisfaisante de ce point de vue.

Ban Public estime qu’il est essentiel que la personne incarcérée puisse faire librement le choix de ses études, et soit soutenue pour mener à bien son projet.

Un principe fondamental qui guide les actions de l’association Ban Public au quotidien est notre conviction que quels que soient les difficultés et les échecs rencontrés, il est impératif de conserver en l’être humain une foi inébranlable.

Nous avons besoin de chaque forme d‘intelligence et du plus loin que l’on cherche c’est l’Homme qui répond à ce questionnement.

 Rentrée universitaire 2017 :
Ban Public souhaite bonne chance à tous les étudiants incarcérés.