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Un détenu découvert mort à Fleury

Mise en ligne : 18 novembre 2005

Dernière modification : 21 avril 2006

Texte de l'article :

Incarcéré vendredi dernier, un détenu est décédé dimanche matin à la maison d’arrêt de Fleury- Mérogis ( Essonne). 
Le corps d’Eric Blaise, 28 ans, un habitant d’Aubervilliers ( Seine- Saint- Denis), a été découvert à 7 h du matin dans le quartier disciplinaire de la prison. Il y avait été placé la veille après avoir « tout détruit » dans sa cellule, de source proche de l’enquête. Durant cette crise, il se serait cogné la tête contre les murs. L’autopsie atteste qu’il a succombé à un œdème cérébral.

Mais la famille d’Eric s’interroge. « On n’accuse personne, mais n’aurait- il pas pu prendre un coup ? », se demande Nathalie Bonamy, sa tante. « Eric, c’était un costaud. Pas un méchant, mais il ne se laissait pas faire », expliquent ses parents. La scène a, quel que soit le scénario, été très violente, comme l’atteste le visage tuméfié du défunt, que quelques proches ont pu voir mercredi.
« A Fleury, on nous a dit qu’un médecin l’avait vu quatre fois. Vu son état, pourquoi ne l’a-t-il pas hospitalisé ? Pourquoi personne ne s’est occupé de lui ? » , se demande encore sa tante.

Pour éclaircir ces zones d’ombre, la famille envisage de porter plainte ces prochains jours. A l’origine du drame, une affaire dérisoire. Mercredi 9 novembre, aux alentours de midi, Eric, son frère et un ami s’amusent à tirer au pistolet à billes sur des canettes, dans une rue d’Epinay-sur- Seine ( Seine- Saint- Denis). La ville est encore sous le choc des violences urbaines. Des riverains appellent la police. Le pistolet à billes est une arme de septième catégorie : les policiers placent tout le monde en garde à vue. Jugé en comparution immédiate à Bobigny deux jours plus tard, au milieu de ceux qui enflamment la banlieue, Eric est condamné à quatre mois de prison dont deux ferme, ainsi qu’à une obligation de soins. Interpellé en état d’ébriété, il souffrait en effet d’alcoolisme depuis environ un an, ce qui lui avait déjà valu quelques démêlés avec la justice.

« Après, plus de nouvelles », raconte sa mère. « Jusqu’à ce coup de fil de l’administration pour nous annoncer son décès, dimanche, à seulement 17 h. C’est dur de perdre un fils, mais dans ces conditions... » 

Mickaël Bosredon 

Source : 20 minutes