15410 articles - 12266 brèves

UGSP-CGT - Face à l’effroi, l’afflux des lois

Mise en ligne : 22 août 2007

Texte de l'article :

Les problèmes de récidive sont à nouveau sur le devant de la scène, sous les feux des médias.

La prison, sanction principale suite à un délit commis, reste un échec en matière de lutte contre la récidive.
Le constat est sans appel, le drame du viol commis sur le petit Enis nous le rappelle d’une manière très violente.

Depuis de nombreuses années, face à cet échec cuisant, les professionnels du milieu carcéral alertent sur le manque de moyens octroyés pour le suivi des détenus en prison, pour la préparation à la sortie, pour le suivi en milieu ouvert, pour la prise en charge médicale.
Nous demandons aussi, depuis de longues années, la mise en place d’équipes pluridisciplinaires au sein des prisons où tous les professionnels intervenant en prison seraient amenés à se réunir régulièrement pour communiquer sur chaque détenu.

Monsieur Sarkozy ne peut pas ignorer l’état des prisons françaises, les lacunes du système pénitentiaire.
Pourquoi légiférer à nouveau alors que l’arsenal juridique est déjà bien fourni ?
La loi du 10 août 2007 contre la récidive n’est pas encore appliquée qu’une réforme s’imposerait selon le président de la république. Serait-ce une façon de botter en touche, de brasser de l’air et de cacher l’impuissance dont font preuve les différents gouvernements face aux problèmes de délinquance sexuelle ?

Les annonces faites par Nicolas Sarkozy ne tiennent pas compte de la réalité du terrain ; se cacher derrière la paperasse ne permettra pas une évolution positive en matière de récidive.

L’heure n’est plus aux annonces médiatiques à moitié improvisées ni à une gesticulation extrême mais bien à l’activation rapide des dispositifs existants et à une réflexion approfondie afin d’éviter de tels drames.

Montreuil, le 22 août 2007