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Transferts de deux prisonniers basques après les évênements de Moulins

Mise en ligne : 4 février 2004

Texte de l'article :

2 février 2004 - Communiqué

Jeudi 22 janvier 2004, le prisonnier politique basque Txuma Puy Lekumberri, originaire de Pampelune(Navarre), était transféré de la Maison Centrale de Moulins à la Maison d’Arrêt de Strasbourg à plus de 1400 km de ses proches.
Le lendemain 23 janvier 2004, son compatriote Julen Atxurra Egurrola, « Pototo », originaire de Lekeito (Biscaye) était transféré de ce même établissement vers la Maison d’Arrêt de Rouen, à plus de 1200 km de des siens.

Ces transferts, que le ministère justifie par l’éternel et totalement opaque « motif de sécurité », font suite à des incidents édifiants à la prison de Moulins.

Le samedi 4 janvier dernier, les proches des prisonniers, sociaux comme politiques, venus en parloir subissent des fouilles humiliantes et protestent contre les conditions irrespectueuses dans lesquelles elles sont pratiquées, sans remettre en cause, à aucun moment, le principe de ces fouilles. Suite à quoi, afin de parler au directeur, l’ensemble des familles présentes refusent de quitter les parloirs.

Le lundi suivant, il était dit aux détenus que ces manœuvres subies par toutes les familles, avaient été ordonnées par le procureur de la république et qu’elles ne visaient en réalité que les seuls Basques. Le procureur aurait en effet été informé par les RG et la DST du risque d’introduction d’explosif au profit des prisonniers politiques basques à l’occasion des parloirs du week-end des 4 et 5 janvier derniers.

Ce même lundi, Txuma et Pototo subissaient une fouille de plusieurs heures de leurs deux cellules, sans aucun résultat. Pototo subissait une nouvelle fouille de sa cellule le dimanche suivant, alors qu’il était au parloir.

Dans le même temps les tensions étaient très fortes dans cet établissement du fait de la politique parano-répressive menée par le directeur, politique que les deux prisonniers politiques basques n’hésitaient pas à dénoncer.
Et, au grand damne, de l’administration française, certains organes de presse (Libération, La Montagne) se sont faits l’écho de ces incidents.

La réponse de l’État français ne s’est pas fait attendre :

- Envers les deux presos tout d’abord : accentuation flagrante de leur éloignement du Pays basque, retour en Maison d’Arrêt, alors même qu’ils sont déjà condamnés depuis plusieurs années, et placement en quartier d’isolement.
- Envers leurs proches ensuite : les deux personnes venues voir Txuma au parloir le 4 janvier se sont vues retirées leur permis de visite ; l’épouse de Pototo n’a plus droit qu’à des parloirs avec hygiaphone, mesure exceptionnelle faisant suite, en principe, à des incidents d’une extrême gravité.

Aucun autre détenu ni aucun autre proche présents ayant participé au blocage du parloir n’a été la victime d’une quelconque sanction. Force est de constater que ce sont bien, une nouvelle fois, les prisonniers politiques basques et leur familles qui sont visés.

Ces sanctions ne sont pas un phénomène nouveau et isolé. Elles s’inscrivent dans le cadre de la poursuite et de l’accentuation de la politique de répression carcérale de l’État français qui vise l’ensemble des détenus mais tout particulièrement les prisonniers politiques basques qui la refusent et la contestent en permanence :
- Txuma est en grève de la faim depuis le vendredi 24 janvier et à déjà perdu 15 kilos,
- Pototo le rejoint ce lundi 2 février.

S’indigner des conditions faites aux détenus n’est pas suffisant.
C’est la politique carcérale de l’État français qui doit être contestée, ainsi que le traitement particulièrement inhumain appliqué aux prisonniers politiques basques, traitement qui déroge aux dispositions législatives et réglementaires édictées par lui.
Les prisonniers politiques basques ne sont pas de simples détenus : ils sont des militants politiques du Mouvement de Libération Nationale Basque. C’est à ce titre qu’ils sont emprisonnés et qu’ils subissent une répression toute particulière. Nous sommes à leurs côtés !

Nous dénonçons avec la plus grande fermeté la politique de l’État français et nous demandons à ce que ces deux prisonniers politiques basques quittent l’isolement et retrouvent des conditions de détention « normales ».
Que les sanctions qui visent leurs proches cessent, immédiatement !

Solidaires du Peuple basque en lutte ’ Paris.
Spbl-paris@aol.com