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Texte de la mère de Cyril (2007-10)

Mise en ligne : 19 octobre 2007

Texte de l'article :

Noir désir et noirs desseins

 

Tandis que l’ogre moral, dévore l’humanité en gelée sur ses tartines de paix grillée, la justice nous parle, sans états d’âme, dans une langue inconnue. Et, à l’ombre du droit dans les jardins d’écorche, poussent, aux pieds des abus, des plaies et des bosses, toutes les raisons de la colère.

Au nom du pire...Du fric...Du saint mépris...Que ta sécurité soit faite...

Humaine !

Après de nombreuses permissions de sortie, Bertrand Cantat, a été libéré au milieu d’une bataille de clochers. Bien que je me réjouisse sincèrement de cette libération, je ne puis de m’empêcher de constater que mon filsCyril, lui aussi, devrait être relâché en liberté conditionnelle comme Bertrand, mais surtout, comme l’indique la loi. Au lieu de ça, il claudique au mitard de la prison de Chauconin avec une jambe brisée.

Comme Bertrand pourtant, il présente toutes les garanties : travail, volonté de réintégration au sein de la société, une épouse et une petite fille de 4 ans. De plus, il a fait 6 ½ sur les 10 auxquels il a été condamné, soit 1 an ½ de plus que Bertrand au moment de sa libération et dans des conditions telles, que l’administration pénitentiaire a été condamnée pour les allégations mensongères qui lui ont permis de garder Cyril plus de cinq ans à l’isolement. Voilà pour le décor.

Après s’être cassé la jambe il y a trois semaines, durant lesquelles il a du se la faire replâtrer, des agents revanchards l’ont plaqué au sol le lendemain de sa sortie de l’hôpital. Ils n’ont rien trouvé de mieux à faire que lui tordre la jambe. Résultats des courses, il faudrait l’opérer assez vite mais, c’est impossible, il est au mitard pour avoir osé insulter ses tortionnaires. Cyril t’as rien compris la prochaine fois tu tends l’autre jambe.

Au nom du pire...Du fric...Et du saint mépris...Que ta sécurité soit fête...

Humaine !

En attendant le grand miracle démocratique et l’avènement d’un organisme indépendant de contôle, est ce que mon fils, Cyril, doit crever en prison dans l’indifférence quasi générale, parce qu’il a tenté de faire évader son frère ? Sommes nous tous des Caïn ? Alors, chaque jour, je prie Jésus, Joseph et Marie et tous les saints du paradis, mais aussi les prophètes criblés de barbe, qui prêchent dans leur église ou leur mosquéepour la survie des prisonniers. Je veux que mon fils vive !

Au nom du pire...Du fric...Du saint mépris...Que tes quatre volontés sécuritaires soit fête, puisque le fruit de tes entrailles est pourri...

Ainsi sied il.