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Suicide en prison de l’empoisonneur présumé

Mise en ligne : 1er février 2005

Dernière modification : 2 février 2005

Texte de l'article :

Suicide en prison de l’empoisonneur présumé d’animaux en Corrèze

LEXPRESS.fr avec AFP

21:38 - L’empoisonneur présumé d’animaux de la Corrèze, Roland Bondonny, qui devait comparaître mercredi et jeudi devant la cour d’appel de Limoges, s’est pendu en prison à Tulle dans la nuit de mardi à mercredi.

Roland Bondonny, 72 ans, condamné en octobre 2003 à deux ans de prison dont un ferme par le tribunal correctionnel de Tulle, a été retrouvé pendu dans sa cellule par des gardiens peu avant 06h00, a déclaré à l’AFP le procureur de Tulle, Yves Squercioni, précisant qu’une enquête avait été ouverte.

Mercredi matin à l’ouverture de l’audience, le président de la cour, Serge Bazot, a annoncé l’extinction de l’action publique dans ce volet de l’affaire sous le regard consterné et quelques cris de colère des parties civiles.

Négociant en vins et ancien conseiller municipal RPR d’Egletons, M. Bondonny était accusé d’avoir empoisonné, entre août 1998 et février 2001, plus de 140 chiens et chats dans le nord de la Corrèze avec un puissant insecticide à la suite de querelles de chasse. La moitié des animaux en avait succombé.

"Rien ne laissait penser à cela", a affirmé son avocat Me Michel Labrousse. "Je n’ai pas d’explications. Il était confiant dans son innocence", a-t-il souligné, avant d’ajouter : "C’est un dossier qui laissera beaucoup de doutes et beaucoup d’amertume".

Côté victimes, le jugement est sévère. "Il s’est vu acculé et, une dernière fois, il a fui ses responsabilités. C’est le sentiment des parties civiles", a affirmé Martine Gout, l’avocate d’une quarantaine d’entre elles. "Pour moi, c’est un lâche", a renchéri un homme dont le chien est mort et qui a requis l’anonymat.

D’autres mettent en cause l’administration pénitentiaire. Cette mort "nous renvoie à la responsabilité de l’administration pénitentiaire qui ne semble pas avoir été capable d’assumer la sécurité d’un détenu appelé à comparaître", a insisté l’avocat Gilbert Collard, représentant d’une vingtaine de parties civiles.

Selon Me Labrousse, son client était "inquiet des conditions de la procédure" et notamment du "cloisonnement" des différentes poursuites dont il faisait l’objet.

L’homme avait en effet été mis en examen pour "complicité d’assassinat" quelques mois après le meurtre, en août 2004 à La Chapelle-Spinasse (Corrèze), de Marius Lac, un des principaux témoins à charge du procès de première instance. M. Bondonny était depuis placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Tulle.

Son homme de main présumé, Alain Bodchon, 52 ans, a lui été mis en examen pour "assassinat" et devra comparaître devant la justice.

Le 26 janvier, M. Bondonny avait été mis en examen une troisième fois pour "complicité de sévices et d’actes de cruauté envers animaux" pour des vagues d’empoisonnements qui se sont poursuivies jusqu’en décembre 2002, malgré son interdiction de séjour dans le nord du département.

Les victimes de l’empoisonneur attendent désormais beaucoup de cette dernière procédure. "Il y a des complices. Pour mettre fin définitivement à cette affaire, il faudra aller les chercher", a martelé Marc Pinardel, le maire de La Chapelle-Spinasse.

Pour ces dernières vagues d’empoisonnements, "l’instruction est toujours en cours et nous aurons les réponses" qui n’ont pas été apportées aujourd’hui, espère Sylvie Pagégie, présidente d’une association de victimes.

Source : L’Express