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(2005) Masson Jean-Louis Sénateur : Formation des gardiens de prison

Formation des gardiens de prison

Question écrite n° 20978 de M. Jean Louis Masson (Moselle - NI)
publiée dans le JO Sénat du 22/12/2005 - page 3269

 
M. Jean Louis Masson attire l’attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur le fait que la formation pour les gardiens de prison ne prend en compte au mieux que de manière marginale, l’enseignement de la psychologie. Il souhaiterait qu’il lui indique s’il ne pense pas qu’il y a là une carence grave à laquelle il conviendrait de remédier.

 Réponse du Ministère de la justice
publiée dans le JO Sénat du 16/03/2006 - page 793

 
Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l’honorable parlementaire l’intérêt qu’il porte à la formation professionnelle et continue de l’ensemble des personnels des établissements pénitentiaires et notamment à celle des surveillants en matière de psychologie, élément fondamental du changement du monde pénitentiaire. La formation dispensée par l’administration pénitentiaire s’adapte en permanence pour répondre aux évolutions de ses missions ainsi qu’aux besoins et à l’attente de ses personnels. Le rôle essentiel du personnel de surveillance au contact quotidien de la population pénale est particulièrement pris en compte, surtout sa capacité à anticiper et à répondre aux situations conflictuelles. A ce titre, l’administration pénitentiaire s’assure que son personnel, tout au long de la carrière, bénéficie de connaissances en sciences humaines en général et en psychologie en particulier, en lien avec les missions exercées. Dans ce domaine, au cours de leur formation initiale de vingt-deux semaines à l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire à Agen, alternant cycles théorique et pratique, les élèves surveillants bénéficient bien évidemment d’enseignements portant sur l’introduction aux sciences humaines, la prévention du suicide, la construction, le développement de la personnalité et les psychopathologies, la gestion du stress, les conduites à risque, l’observation, la communication et les outils de compréhension de la personne humaine. Outre ces thèmes, la psychologie est prégnante dans les autres enseignements, qu’ils soient théoriques ou pratiques, car le développement des capacités relationnelles et des comportements est indispensable à une bonne prise en charge des personnes placées sous main de justice. Dans le prolongement, l’offre de formation continue proposée à la fois par l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire et les directions régionales des services pénitentiaires rejoint cette préoccupation. L’école propose, chaque année, des sessions relatives aux sciences humaines : criminologie, groupes de parole, psychiatrie criminelle, prévention du suicide et également gestion du risque ou de crise. Les directions régionales confortent et complètent le dispositif de formation par une offre de formation territorialisée aux sujets les plus divers prenant assurément en compte la dimension psychologique. De manière non exhaustive, durant l’année 2006, seront notamment abordées les problématiques suivantes : la souffrance au travail, la prise en charge des publics difficiles, le travail en équipe pluridisciplinaire et l’initiation à la négociation de crise.