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3 Hypothèses

Publié le samedi 24 juin 2006 | https://banpublic.org/3-hypotheses/

III. Hypothèses

Hypothèse 1 : Si les personnes détenues qui en font la demande se voit attribuer des postes plus qualifiants que ce que le système pénitentiaire leur propose actuellement

Comme nous avons pu le voir dans le paragraphe traitant du travail carcéral, il est actuellement proposé aux personnes détenues des postes non qualifiants, en nombre insuffisant et de surcroît mal rémunérés.
Le travail carcéral permet aux personnes détenues d’avoir une activité dans la journée, de ne pas être passif, de garder un rythme de vie approchant le rythme de vie extérieur à la prison. Ainsi la sortie de prison pour les personnes ayant travaillé pendant leur incarcération est moins brutale.
Si l’on proposait aux personnes détenues des postes plus qualifiants et correspondant davantage au parcours professionnel de chacun et à ses désirs, la personne s’impliquerait alors davantage dans son travail, aurait un désir de se former. Cela lui permettrait également de réfléchir à son projet professionnel, de se projeter dans le futur. Elle aurait également plus de responsabilités, ce qui lui permettrait d’acquérir plus de confiance en elle. Un chef d’entreprise se doit d’être entreprenant, à l’initiative des choses, des évènements.

 

 

Vérification de l’hypothèse :

 ? Collecte d’informations documentaires
Il existe déjà des études concernant le travail carcéral avec ses limites et ses atouts. Il s’agit donc dans un premier temps d’en prendre connaissance et de répertorier les informations qui nous intéresse.

 ? Collecte d’informations par des enquêtes de terrain
Contexte
Il faut tout d’abord savoir qu’il existe 4 types de travail carcéral  :
-Travail de service général lié au fonctionnement des établissements pénitentiaires : restauration, blanchisserie, cantine, maintenance, peinture...
-Travaux de production (confection, menuiserie, imprimerie, informatique, reliure...) pour le compte d’une régie chargée de vendre les produits réalisés par les détenus.
-Travail dans le cadre d’entreprises privées qui délocalisent une partie de leur activité dans les prisons. Il s’agit alors de monter, assembler, conditionner ou façonner.
-Travail à l’extérieur des établissements pénitentiaires en semi-liberté, pour le compte de collectivités publiques, d’associations ou d’entreprises

Méthodologie
Il s’agira d’interviewer différentes personnes dans 2 établissements pénitentiaires ayant des politiques de travail carcéral différentes. Un premier établissement proposant aux personnes détenues des travaux de service général ayant attrait au fonctionnement de l’établissement et un deuxième établissement proposant des postes à responsabilité à l’extérieur avec un statut de semi-liberté. Pour ce dernier établissement, il faudra dans un premier temps, définir ce qu’est un poste à responsabilité : un poste qui n’est pas composé que de gestes répétitifs, où la personne a une marge d’initiative, etc.

Public à interroger dans chaque établissement pénitentiaire
-personnes détenues travaillant dans le cadre de leur détention : il s’agira de leur proposer un questionnaire au début et à la fin de leur mission de travail.
-personnes détenues ne travaillant pas
-personnes responsables des personnes détenues qui travaillent

Eléments à vérifier
-Degré d’intégration, à la sortie de prison, des personnes anciennement détenues
-Implication dans le travail réalisé en détention, prise d’initiatives
-Motivation à la recherche d’emploi ou de formation à la sortie de prison
-Projet professionnel précisé à la sortie de prison
-Acquisition de confiance en soi

 ? Analyse des informations
Il s’agira dans cette phase de comparer les résultats en fonction des personnes et établissements et de voir si un rapprochement est possible par type d’établissement ou type de personnes détenues.

Hypothèse 2 : Si une préparation à la création d’entreprise est proposée pendant la détention de la personne

Cette phase de préparation est l’occasion d’étudier avec la personne sa capacité à gérer une entreprise. Car aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de la prison, toute personne n’est pas apte à créer et gérer une entreprise. C’est un métier à part entière qui, comme tout métier, n’est pas accessible à tout le monde. Cette phase lui permettra de vérifier cela et dans le cas où elle ne s’en sent pas capable, elle pourra alors, avec le personnel de réinsertion, penser à une nouvelle orientation professionnelle.
Commencer à préparer le projet d’entreprise de la personne pendant son incarcération, dans le cadre d’un aménagement de peine lui permettra également de réapprivoiser la vie « normale » et de ne pas être confronté à un choc trop brutal. En effet, la personne se formera, ira étudier le marché, rencontrera ses futurs partenaires, etc.
Cela lui permettra aussi de sortir de prison avec un projet, et de ne pas être livrée à elle-même sans projet de réinsertion. Si la personne est motivée par son projet, elle aura pour désir de se sortir de sa situation précaire et son intégration se fera donc d’autant plus facilement.

Vérification de l’hypothèse :

 ? Collecte d’informations documentaires
Il existe des ouvrages sur les avantages d’une phase d’accompagnement « classique ».

 ? Collecte d’informations par des enquêtes de terrain
Méthodologie
Il va s’agir de proposer un projet de préparation à la création d’entreprise dans un établissement pénitentiaire. Ce projet sera un projet témoin. On comparera ensuite les personnes qui ont été accompagnées pendant leur détention avec des personnes qui ont été accompagnées après leur sortie de prison et des personnes qui n’ont pas été accompagnées pour leur création d’entreprise.

Public à interroger
-personnes en détention étant accompagnées dans le cadre de leur projet de création d’entreprise
-personnes anciennement détenues accompagnées dans le cadre de leur projet de création d’entreprise après leur sortie de prison
-personnes anciennement détenues ayant crée leur entreprise sans accompagnement

Eléments à vérifier
-Capacité de gestion de la personne : la personne a-t-elle un profil de créateur d’entreprise ?
-Adéquation homme/projet : le projet choisi par la personne correspond-il à son profil ?
-Intégration et motivation d’intégration des personnes anciennement détenues à leur sortie de prison
-Etudier les raisons de cessations d’activité des personnes anciennement détenues qui ont crée leur entreprise

 ? Analyse des informations
Il faudra alors comparer l’ensemble de ces données pour vérifier les effets d’une phase d’accompagnement dans un cadre pénitentiaire.

Hypothèse 3 : Si le porteur de projet est accompagné pendant et après la création de l’entreprise.

Vérification de l’hypothèse :

 ? Collecte d’informations documentaires
Il existe des ouvrages sur les avantages d’une phase d’accompagnement « classique ».

 ? Collecte d’informations par des enquêtes de terrain
Méthodologie
Cette méthodologie va rejoindre celle citée précédemment. Il faudra comparer les personnes anciennement détenues qui ont été accompagné pendant leur phase de création d’entreprise avec celles qui ont immatriculé leur entreprise sans conseil ou formation.

Public à interroger
-personnes anciennement détenues accompagnées pendant et après leur création d’entreprise
-personnes anciennement détenues non accompagnées pendant et après leur création d’entreprise

Eléments à vérifier
-Causes de cessations d’activité et de réussites des entreprises créées par des personnes anciennement détenues
-Les apports de la phase d’accompagnement

 ? Analyse des informations
Il s’agira de comparer ces données et d’analyser les effets de cette phase d’accompagnement.