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Une campagne, un objectif

Publié le samedi 24 décembre 2005 | https://banpublic.org/une-campagne-un-objectif/

La Campagne pour le respect du numerus clausus en prison ne poursuit qu’un seul objectif : mettre un terme au fléau de la surpopulation carcérale. Il n’est pas un article de presse, un rapport émanant d’une institution (Assemblée nationale, Sénat, Conseil de l’Europe, Comité européen pour la prévention de la torture) ou d’une organisation non gouvernementale qui ne fasse grief aux prisons françaises de souffrir avant tout de leur surpopulation dramatique.

Il apparaît aux yeux des acteurs de la campagne qu’il n’y a pas deux, trois, voire quatre façons de régler la question de la surpopulation des prisons. Il n’y en a qu’une qui consiste à ne mettre qu’une personne là où il n’y a qu’une place. Tout argument qui vient s’opposer à cette simple évidence et simple exigence de dignité relève de la construction intellectuelle et autorise la pérennisation du cours des choses.

Nous savons que réclamer de cesser d’entasser les gens au mépris de toute dignité (avez-vous fait l’expérience de baisser votre pantalon et de déféquer dans quelques mètres carrés au milieu de compagnons de cellules pas toujours bien disposés ou disons encore l’expérience du bruit et de l’odeur, l’avez-vous faite ?) peut avoir deux sortes d’incidences.

La première nous tire vers le haut : il existe une panoplie de solutions, préconisées par l’ensemble du mouvement associatif, des élus de tous bords et largement décrites dans les recommandations du Conseil de l’Europe. Ces solutions nous conduisent vers un monde avec moins de prison. (Nous ne réclamons pas de bonnes prisons, nous voulons moins de prison) .

La deuxième nous tire vers le bas : des responsables politiques seront tentés de justifier la construction de nouveaux établissements par la nécessité d’offrir plus de places. Ils auront augmenté le nombre des personnes détenues (c’est exactement ce que nous ne voulons pas), mais ils n’auront pas résolu la question de la surpopulation qui ne se résout que d’une seule façon : ne mettre qu’une personne là où il n’y a qu’une place.

Devons-nous dès lors prendre le risque d’être à l’origine de décisions qui prendront le prétexte de notre lutte pour aboutir à la construction d’établissements pénitentiaires ?

Nous avons la conviction que nous n’avons pas le choix. Nous ne pouvons pas renoncer à l’exigence du respect de la dignité de la personne au motif des arguments qu’en tireront les tenants de solutions répressives, injustes et destructrices.

Nous ne pouvons pas non plus différer cette exigence de respect au motif que des solutions plus globales règleraient en beauté la question. Voilà qui n’est pas l’objet d’une campagne mais de l’activité de toute une organisation, au fil des années.

 

 
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