Ban Public
Le portail d’information sur les prisons
(2000) Suicide d’une jeune homme, âge inconnu

Publié le jeudi 17 novembre 2005 | https://banpublic.org/2000-suicide-d-une-jeune-homme-age/

Un détenu algérien a été retrouvé pendu dimanche matin (avril 2000) avec un drap dans sa cellule de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), a-t-on appris auprès de la gendarmerie.

L’homme, sans domicile fixe avant son incarcération, avait été condamné en septembre 1999 à 18 mois de prison dont 6 avec sursis pour violences et entrée irrégulière sur le territoire français.

Le parquet a ordonné une autopsie qui sera pratiquée lundi.

Le détenu, dont le corps a été retrouvé à 0h25 dimanche par un surveillant au cours de sa ronde, s’est pendu dans une cellule du quartier disciplinaire de Fleury-Mérogis où il avait été placé pour vol de médicaments et menaces envers le personnel pénitentiaire, a précisé le directeur de permanence de la prison, M. Salvadori.

Son âge n’a pu être déterminé car il n’avait pas de papiers. Il se présentait comme mineur mais, selon M. Salvadory, une expertise osseuse le déclarait majeur.

Depuis son incarcération, le détenu "s’était conduit correctement et avait pris tous ses repas", a expliqué le directeur de permanence, estimant que rien ne laissait présager un tel acte. Il était d’ailleurs libérable au mois de juillet.

En juin 1999, la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis avait été le théâtre de quatre suicides et trois tentatives en l’espace d’une semaine.

Selon Eric Sanchez, secrétaire adjoint de l’Union fédérale autonome pénitentiaire (UFAP) de Fleury-Mérogis, ces suicides sont en partie dus au délabrement des locaux, à la surpopulation carcérale et au manque d’effectifs. "On tourne actuellement avec un surveillant pour 100 détenus. Si un détenu est mal à l’aise, on va passer au travers", explique-t-il avant de pointer l’absence de formation continue du personnel pour une meilleure approche des détenus.

Une réhabilitation de Fleury-Mérogis est prévue depuis deux ans mais elle ne devrait pas commencer avant 2001. La commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les prisons aura déjà rendu son rapport attendu pour le mois de juillet 2000.