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(2005) J’ai bien des trucs à dire sur les conditions de détention de Christophe et Cyril

Publié le samedi 17 septembre 2005 | https://banpublic.org/2005-j-ai-bien-des-trucs-a-dire/

Ça fait des lustres que je n’ai pas mis les pieds à l’Envolée et pourtant, j’ai bien des trucs à dire sur les conditions de détention de Christophe et Cyril.
Aujourd’hui la MA d’Aix-en-Provence m’a fait savoir que Christophe y a été transféré et qu’il allait bien. C’est merveilleux !!!! Cyril, lui est au mitard de Fleury après avoir subi la misère au D5. C’est bizarre, j’étais persuadée « qu’ils » avaient rénové le D1 pour les isolés de tout poil, leur permettant illégalement de se taper une belote à deux. Me trompai-je ?
Alors pourquoi le D5 ? J’en sais rien.
Ce qui m’angoisse dans tout ça, c’est que Cyril a passé trois mois au mitard de la prison de Rouen, anniversaire (27/11/03), Noël et jour de l’an compris, sans un seul jour dehors alors que sa fille avait trois mois et demi, sans que personne n’intervienne.
Je crois qu’à Fleury c’est reparti pour un tour, avec un été complet dans un four micro-ondes dans l’indifférence la plus totale. Et moi qui suis malade, sans assez d’énergie pour tenir ce rythme.
Christophe lui est hygiaphone depuis de longs mois, je suis allée au parloir à Lyon avec la femme de Cyril et sa fille pour que Christophe fasse connaissance avec sa nièce.
Impossible de se voir derrière cette vitre crasseuse, de plus il était de profil vu qu’il ne pouvait pas s’asseoir de face à cause du manque d’espace... vital. Une honte ! Heure d’horreur totale. Ce sont ces mêmes français qui critiquent les américains et les geôles irakiennes (ainsi que celle d’Abou Graïb) où ont été commises d’horribles exactions. Ici ce sont les ERIS qui interviennent en se déguisant en mecs du RAID ou du GIGN pour mieux torturer « leurs résidents ».
Je préfère être malade avec une peine incompressible et mes transfusions toutes les trois semaines qu’être maton, c’est dire !!!
Ah, j’oubliais, je fais partie d’un groupe de réflexion, le groupe Mialet, qui invite des tas de personnalités lors des réunions et qui me fait penser à un groupe de défoncés au shit, mais sans le shit, rien que du bla-bla. Vous devriez m’y accompagner juste pour voir... Je me suis pris la tête avec Christine Boutin, et il y a une semaine la réunion avait lieu avenue Hoche (excusez-moi du peu). J’ai donc pris la parole derrière divers fils députés car le public pouvait intervenir et je ne m’en suis pas privée (j’avoue que j’adore dénoter au milieu de ce parterre de VRP de l’état). C’est donc après Pasquana, député Corse et pote de Talamoni que j’ai pris les rênes et posé mes questions, après avoir dénoncé les conditions de détention de mes fils (hygiaphone, transferts et mitard abusifs ainsi que l’excentration). Vous devez connaître un député de Loire Atlantique qui s’appelle Floch (PS) : il a coupé la parole au président du groupe qui essayait de m’apaiser d’un ton bonhomme et paternaliste en me disant que concrètement il ne pouvait rien faire de son propre pouvoir, mais qu’il me promettait de faire remonter l’information. A la fin il m’a remis sa carte de visite. Je compte donc sur vous pour m’aider à lui faire une lettre de doléances concernant mes Khiders brothers, OK ?
Voilà mes amis les dernières news du front. Ah oui, une petite dernière : après un an de fréquentation assidue du groupe Mialet, groupe de réflexion, Maître Petillault m’a proposé de prendre la défense de Cyril, m’a convoquée et parlé pendant deux heures de l’ego surdimensionné de ses confrères, du fait que lui était différent, qu’il ne faisait jamais de parloir fantôme à ses clients, qu’il rappelait ceux qui appelaient, etc. Résultat des courses : à ma dernière hospitalisation durant laquelle j’étais limite « extrême-onction », tous les jours j’ai supplié sa secrétaire de lui dire de me rappeler pour régler quelques trucs avec lui avant de faire le grand saut. Silence radio qui faisait suite à trois semaines d’appels, de lettres restées sans écho.
Et à la dernière réunion du groupe Mialet dont il est vice-président je crois, il m’a esquivé, il est parti en courant en me disant de loin : « Je vous rappelle vendredi ». C’était il y a une semaine et un jour. Par contre il nous a saoulés à la réunion avec un discours soporifique, terne et sans éclat, le plus long de tous (il s’est fait rabrouer d’ailleurs), qui ne dénonçait rien de précis et de concret.
Bon mes amis cette fois je vous lâche en vous embrassant et en vous disant « A un vendredi très bientôt ».
Bien qu’inégale, la lutte continue.
Amicalement.
Catherine,
St Maurice, le 21 juin 2004