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(2005-05) GMP Semaine d’action sur la Justice

Publié le vendredi 13 mai 2005 | https://banpublic.org/2005-05-gmp-semaine-d-action-sur/

Groupe Multiprofessionnel des Prisons

Nous avons reçu l’appel lancé par La Ligue des droits de l’Homme, le Syndicat des Avocats de France, le Syndicat de la Magistrature pour une "semaine d’action sur la justice", et la proposition de se joindre aux premiers signataires de l’appel.
Ce courrier est destiné - d’une part à vous indiquer que le GMP s’est joint à la liste des signataires, décision qu’il fallait prendre rapidement vu la proximité de la semaine d’action. Au nom du GMP nous nous sommes joint à la liste des signataires - d’autre part à vous faire parvenir le texte de l’appel et les coordonnées du site du syndicat de la magistrature qui annonce les sites et dates des évenements déjà programmés.

Pour le GMP,
Antoine Lazarus

TEXTE de l’appel

Chères amies et chers amis,

La Ligue des droits de l’Homme, le Syndicat des Avocats de France, le Syndicat de la Magistrature organisent à partir du 16 mai une semaine d’action sur la justice.

Nous avons décidé de proposer aux citoyens et aux organisations de participer à des débats partout en France autour des questions suivantes :

Quel est l’état de la Justice ?
Est-elle indépendante ?
Est-elle égale pour tous ?
Respecte-t-elle et protège-t-elle les libertés ?
Faut-il que tout passe par une réponse judiciaire ?
Comment articuler une réponse judiciaire et la prévention ?
La Justice, la police, la prison sont-elles les seules réponses possibles et sont-elles efficaces face à l insécurité civile ou sociale ?

Ci- joint également la liste des premiers signataires.

Les dates et lieux de débats sont sur note site
http://www.syndicat-magistrature.org>www.syndicat-magistrature.org.

Bien amicalement
Aïda Chouk
Présidente du syndicat de la magistrature

Plate-forme commune LDH-SAF-SM

Depuis plusieurs années les citoyens ne croient plus en leur justice. Lente, inégale, inefficace, les adjectifs négatifs pleuvent sur une institution pourtant essentielle dans toute démocratie. Chaque fait divers, chaque procès entraîne des commentaires, souvent contradictoires, qui reprochent à la Justice tantôt d être trop laxiste, tantôt d être injuste et de s en prendre à des innocents. La défiance des citoyens envers leur justice est à son comble.

En 4 ans, depuis la fin de l année 2001, la Justice a supporté au moins 12 réformes. Elles vont toutes dans le même sens : accroître les pouvoirs de la police et du parquet d abord, diminuer les pouvoirs des juges et les garanties reconnues aux citoyens ensuite. Le secret professionnel, que ce soit chez les avocats ou chez les travailleurs sociaux est battu en brèche. Aujourd hui, poser un micro, chez un particulier, la nuit, est, dans certaines circonstances, légal. Aujourd hui, se voir interdire un travail parce que l on a été suspecté d un délit, même après avoir été innocenté, est une réalité quotidienne. Depuis l adoption de ces réformes avoir été condamné lors d une manifestation, comme certains militants syndicalistes, entraîne un fichage génétique.

L’indépendance de la justice est mise en cause par un ministre qui distribue les ordres à tout va. La qualité du service public de la justice est compromise lorsque, sous prétexte de proximité, il est confié à des juges sans garanties d’indépendance et de compétence.

Ces réformes prétendent apaiser les peurs de nos concitoyens et répondre à un souci de sécurité. A ce jour, elles n ont eu comme seuls effets que de remplir les prisons et de s en prendre aux plus faibles d entre nous. Les mendiants sont pourchassés, les prostitué(e)s réprimés et expulsés alors que les réseaux mafieux continuent à prospérer, les mineurs sont désignés comme les principaux responsables des violences urbaines. De lois en lois, il ne s agit plus d assurer le respect de la sûreté de tous mais de faire peur et d emprisonner. Les droits des victimes sont tout autant ignorés par le recours à des procédures si expéditives qu elles ne peuvent organiser leur défense pas plus d ailleurs que les personnes accusées.

Nombre de nos concitoyens ont cru que ces lois apporteraient une solution et qu elles permettraient de mieux vivre. Est-ce le cas ? Par évidence, non.

Les projets du gouvernement réduisent la prévention à une répression anticipée et à la surveillance quotidienne de chacun de nous. Laisser croire que mieux réprimer est la seule solution dans une société taraudée par le chômage, la précarité sociale et les discriminations, c est mentir. Désigner des boucs émissaires qui seraient responsables de tous nos maux qu ils soient étrangers, pauvres, gens du voyage ou SDF, c’est attiser les haines mais certes pas répondre aux vraies questions.

Or, le débat n est pas entre réprimer plus ou laisser faire, entre abandonner nos libertés ou assurer la sécurité. La réponse judiciaire n’a de sens et d efficacité que lorsqu elle s inscrit dans une politique d’ensemble qui intègre de réelles mesures de prévention et qui conduit à la disparition des exclusions sociales dont souffrent près de 10 millions de personnes en France.

Dans ce contexte, pouvons nous admettre que la Justice soit le bras armé d une politique qui se contente d effets d annonce démagogiques et porte atteinte aux libertés de tous ?

Nous devons réfléchir à ces questions et organiser un vrai débat citoyen qui permette de faire l état des lieux et de dégager des propositions.

Nous avons décidé de proposer à tous les citoyens et à toutes les organisations de participer à ce débat que nous souhaitons organiser partout en France dans la semaine du 16 mai 2005 autour des questions suivantes :

"Quel est l état de la Justice ?
Est-elle indépendante ?
Est-elle égale pour tous ?
Respecte-t-elle et protège-t-elle les libertés ?
Faut-il que tout passe par une réponse judiciaire ?
Comment articuler une réponse judiciaire et la prévention ?
La Justice, la police, la prison sont-elles les seules réponses possibles et sont-elles efficaces face à l insécurité civile ou sociale ?

Listes des premiers signataires
ACAT Action des chrétiens pour l abolition de la torture et des exécutions capitales
AEDH Association européenne des droits de l homme
ADAP Association des avocats pénalistes
AITEC-IPAM Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs
AMUJH Associations des médecins urgentistes hospitaliers de Fance
ANAFE Association Nationale d aide aux frontières des étrangers
CEDETIM centre d études et d initiatives de solidarité internationale
CGT Confédération générale du travail
CGT-pénitentiaire
Confédération paysanne
CIMADE service Scuménique d entre-aide
FARAPEJ Fédération des association Réflexions Action Prison et Justice
FERC-CGT fédération éducation recherche et culture - CGT
FCPE Fédérations des conseil des parents d élèves
GENEPI Groupement étudiants national d enseignements aux personnes incarcérés
GISTI Groupe d Information et de Soutien aux Immigrés
JAL Justice-action-libertés
IRIS Imaginons un réseau Internet solidaire
MRAP Mouvement contre le racisme et pour l amitié entre les peuples
OIP Observatoire international des prisons
SNEPAP/FSU Syndicat national des de l ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire
SNPES-PJJ/FSU Syndicat nationale des personnels de l’éducation surveillée protection judiciaire de la jeunesse
SMG Syndicat de la Médecine Générale
SNJ syndicat national des journalistes
USP Union syndicale de la psychiatrie