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Celal Demirbas : Contre l’avis des médecins, la justice le garde en prison

Publié le mardi 20 janvier 2004 | https://banpublic.org/celal-demirbas-contre-l-avis-des/

SALON DE PROVENCE.
CELAL DEMIRBAS : CONTRE L’AVIS DES MEDECINS, LA JUSTICE LE GARDE EN PRISON.

Celal Demirbas, 52 ans, militant politique kurde est paraplégique à la suite des tortures qu’il a subies en Turquie (en 1990 il a obtenu en France le statut de réfugié politique). Il a été condamné, en mai 2002, par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, à cinq ans d’emprisonnement pour avoir facilité l’entrée et le séjour irrégulier de kurdes (cherchant à organiser en Europe une réunion du PKK après l’appel à la dissolution lancé par Abdullah Ocalan). En décembre 2002, il avait participé (avec d’autres prisonniers politiques en France) à une semaine de grève de la faim en soutien aux prisonniers de Turquie en lutte contre les prisons cellulaires (type F).

En raison de son état de santé précaire et des complications de sa paralysie, Celal a fait, en 2003, une demande de libération conditionnelle pour raisons médicales (loi Kouchner dont a déjà bénéficié les serviteurs de l’Etat Maurice Papon et André Tarallo/Monsieur Afrique du groupe Elf). En mai 2003, le médecin du CD de Salon estimait que son état rendait sa détention "difficile" et qu’il "devrait pouvoir bénéficier d’une liberté conditionnelle" ; avis soutenu en juin par un expert judiciaire qui concluait à "l’incompatibilité de son maintien en détention". Le Juge d’Application des Peines (JAP) d’Aix, Annie Blin, a pourtant décidé en octobre que Celal devrait rester incarcéré.

Selon elle, cette libération ne peut avoir lieu "faute d’hébergement, le service d’urologie de l’hôpital Nord de Marseille n’envisageant que de courtes hospitalisations ou un service ambulatoire. De plus un hébergement en hôtel ou en foyer non médicalisé n’apparaît pas possible faute d’autonomie suffisante". Le JAP a proposé un transfert vers l’hôpital pénitentiaire de Fresnes (jusqu’à sa libération en mai 2004), mais Celal l’a refusé.

Un mois plus tard, c’est cette fois l’Administration Pénitantiaire (AP) qui lui a refusé une permission de sortie pour "manque d’hébergement adapté à son état de santé" (une réservation pour une chambre spécialement aménagée pour les handicapés dans un hôtel de Marseille avait pourtant été jointe à la demande). Qu’on se rassure, l’AP affirme que "son cas a été pris en considération" et qu’un autre prisonnier l’aide pour sa toilette ?

Dans sa lettre au JAP, Celal précisait qu’en onze mois d’enfermement, il n’avait pu prendre ainsi que trois douches. Les fonctionnaires de l’AP et le JAP d’Aix semblent donc considérer que Celal Demirbas doit rester en prison pour son bien être, sa santé ? les établissements pénitentiaires étant sans doute les endroits les plus adaptés en région PACA pour l’hébergement de malades graves.

Dans de telles conditions Celal a entamé une nouvelle grève de la faim qu’il n’a interrompue que très récemment au bout de deux mois, et après la proposition de l’AP de le transférer vers les centres de Tarascon ou d’Avignon-Le Pontet.

Extrait du site http://traitsnoirs.lautre.net