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Ma liberté par les prisons passe mais demeure l’insoumission

Publié le mercredi 15 mai 2002 | https://banpublic.org/ma-liberte-par-les-prisons-passe/

<FONT
face='"Courier' size=2 New">Lettre au sujet du Colloque

<FONT
size=2>ÉCHEC ET
MAT

"Les
prisons il paraît que ça existe encore ? »
des 29 et 30 septembre
2000

size=2 New">Colloque organisé par le Barreau du Val de Marne en
collaboration avec le T.G.I de Créteil, la faculté de Droit de Paris St Maur
(Paris XII) et l’École Doctorale de Droit, Europe et Société.

size=2 New">Je ne vous retracerais pas point par point le détail de cette
journée et demie de monologues et de lectures. De statistiques et de réflexions
rabâchées depuis plus de 100 ans. Je parlerais des personnes que j’ai entendu,
de ce qui c’est dit et de ce que sous entendait certains discours. La chose
étant public, je peux citer les noms, chacun par le sien, petits et grands comme
le veut la formule des cartes postales qu’on envoie aux familles pour distribuer
à chacun son bisou. Cette famille d’intellectuels réunis a embrassé d’un baiser
mortifère chaque individu composant l’assistance... qui applaudissait à chaque
intervention même lorsqu’on entendait des discours contraires.
<FONT
face='"Courier' size=2 New">

size=2 New">Tout d’abord, ces représentants du gouvernement via le
ministère de la Justice qui se sont mis à parler du statut des détenus en
découpant chacun en tranche comme ce cruel supplice chinois qui voyait un
condamné écorché vivant en cent morceaux. Ces représentant on découpé le détenu
en 100 morceaux pour nous mettre à l’étal le prisonnier toxicomane puis le
détenu malade mental ensuite malade tout court etc. De la même façon qu’on
découpe en quatre tranches l’humain comme l’enfant, la femme, l’homme et le
vieillard afin que chacun choisisse selon sa sensibilité la tranche sur laquelle
il va jouir de chagrin ou pleurer d’humanisme.
Voilà donc Madame GORCE sous directrice des personnes placées sous main de
Justice qui nous dit qu’il faut absolument établir un statut du détenu alors que
les gouvernements de gauche comme de droite ne veulent même pas reconnaître
l’existence des Prisonniers Politiques en France victimes de Lois d’exceptions
et subissant depuis X années les pires conditions de détention comme 12 ans de
Maison d’arrêt pour certains (Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron du groupe Action
Directe par exemple).

size=2 New">Messieurs les Sénateurs qui après un mea culpa applaudit se
sont sincèrement attelés à la tâche d’espérer transférer la population carcérale
du zoo de Vincennes vers la réserve de Thoiry. L’un d’eux s’est tout de même
consolé en disant que sa visite du C.J.D (centre de jeunes détenus sans
e, les délinquantes mineures n’étant pas assez nombreuses
pour être comptées parmi les âmes à sauver, elles n’ont pas de Centre<SPAN
yes"> de Jeunes DétenuEs) et de la nurseries de la M.A.F
(Maison d’arrêt des Femmes) étaient dignes d’humanité dans sa conception
architecturale et par le soin des personnels pénitentiaires à faire de ces
prisons des lieux de vie.
New">

size=2 New">Je suis ravi que ce Sénateur (Mr Cabanel ou Mr M.P. Clach, peu
importe lequel puisqu’il s’agit des masques de Janus) se soient réjouis de
savoir des enfants/adolescents incarcérés et canalisés dans la propreté morale
et des Bébés incarcérés jusqu’à l’âge de 18 mois avant le double
traumatisme d’être arrachés très humainement à leur
mère dont la culpabilité fera des détenues modèles dans cette école, non pas du
crime mais de la soumission, de la sournoiserie de l’hypocrisie, qu’est la
prison.

size=2 New">Oui, il y a des Bébés en prison, ils y naissent et avant toutes
réformes, la première serait la libération immédiate de ces mères et de leurs
bébés. Là, les alternatives devraient jouer dans un réflexe de simple
logique.

size=2 New">J’ai entendu des discours, misérabilistes, réformistes,
humaniste et très peu d’intelligence politique. Un colloque de comptables plus
que de juristes mais ce n’est pas un reproche bien au contraire puisqu’il me
fait prendre conscience en tant qu’ancien détenu des personnes contre qui j’ai
lutté avec une seule arme :

<FONT
face='"Courier' New">Celle d’avoir su que je n’étais pas
privé de ma Liberté mais enfermé avec ma Liberté
.

size=2 New">Libre à moi ensuite de la soumettre et d’en payer le prix (la
haine) dehors ou de la révolter et d’en payer cash le prix dedans (la fin totale
de la peine).Le père Cachot nous a lu des bribes de paroles de détenus, elles
ont été droit au coeur du public ces paroles qui au lieu de pousser les détenus
dans l’action (la conscience politique) les fait basculer dans l’espoir (la
religiosité). Ces paroles émouvantes ont aussi été applaudit. Des paroles
coléreuses d’impuissance, des paroles coupables de culpabilité, des paroles
criminelles de victimes. Oui, les oreilles ont reçu là, par le témoignage du
père Cachot, ce qu’elles voulaient entendre. Non pas la parole de celui qui se
confrontent avec la réalité du quotidien carcéral mais celle de ceux qui
s’évadent dans le déni en renvoyant la faute au divin. Évidemment, comme entre
l’esprit et le coeur il y a toujours une couille, il est préférable pour moi
d’aller au diable que de revenir à dieu. Le Père Cachot nous a donné la parole
de ses ouailles qui acceptant la prison s’en plaignent à Dieu plutôt qu’à Ste
Guigou tant il est dangereux de dire trop haut ce qu’on vit tout bas... à voix
basse dans l’anonymat.

size=2 New">Mon Père, donnez nous la parole des Prisonniers Politiques ou
non gréviste de la faim qui quand bien même croyant refuse de manger l’hostie
avant de mourir.

size=2 New">Mon père donnez nous la parole des prisonniers que
l’Administration Pénitentiaire aux ordres de l’État fait tourner dans les
quartiers d’isolement des prisons françaises (ce qui est pire que le mitard) non
pas pour cause de dangerosité mais bel et bien pour qu’il n’est plus de
territoire pour conscientiser par l’exemple la population pénale. Pour qu’ils ne
puissent pas casser le caïdat des petites frappes qui font des misères à leur
codétenus sous prétexte d’une hiérarchie des délits dont eux même sont en deçà
de ceux qu’ils persécutent pour le plus grand soulagement des personnels
pénitenciers qui eux même dénoncent aux lâches imbéciles incarcérés leur
victime.

size=2 New">Mon père enfin, donnez nous la parole des pendus qui vous
tirent la langue et celle des pédophiles eux même souvent victimes dans
l’enfance et qui ont fait leur la parole du Christ "Laissez venir à moi les
petits enfants" Jésus aurait peut-être du préciser pourquoi les petits enfants
et pas les autres ? Cela aurait éviter des malentendus...

size=2 New">Mon père, vous la connaissez la parole de ces détenus qui
vivaient déjà détruit, avant incarcération, par l’euthanasie sociale. Faites
nous donc ce miracle de les remettre debout plutôt qu’à genoux.

size=2 New">Parlez en avec Madame Liliane Chenain Déléguée régionale de
l’Association Nationale des visiteurs de Prison et son fan club présent dans le
public qui vont voir les détenus avec le coeur sur la main, paume bien ouverte
afin qu’il soit bien mis en évidence ce coeur. Ces visiteurs de Prison qui
savent très bien qu’un détenu demande à les voir pour tenter d’améliorer
l’ordinaire par un petit mandat, un petit service ou une aide
socio-administrative afin d’aménager sa peine... Oui, vous achetez des âmes en
croyant gagner des confiances... Sauf exception bien sûr. Et en échange de ces
paroles données, je vous offre celle ci :

<FONT
face='"Courier' New">La prison n’est pas la peine privative
de liberté mais la peine d’amputation d’humanité
.

size=2 New">Ouf, enfin, il y avait une parole de détenu, Mr Loïc Le Floch
Prigent membre du groupe Mialet qui nous a dit à quel point un doigt dans le cul
était humiliant lors des fouilles à corps. Dites moi Mr Prigent, vous n’avez pas
le rectum susceptible comme l’ont les voyous qui tueraient pour la simple
insulte d"enculé ! ". Vous n’avez pas non plus sourit au trou du cul qui voulait
en voir un autre lors d’une fouille. J’ai par dévers moi des rapports
disciplinaires et discipli nerfs pour avoir refusé de me pencher
en avant et de tousser. En quinze ans, mes hémorroïdes peu présentables n’ont
jamais eu à subir la moindre petite PHALANGE. D’où vous vient cette idée d’une
fouille rectale ? Il aurait fallu que quatre surveillants vous sautent dessus
pour que cela se produisent. Votre témoignage Monsieur Prigent dé crédibilise
non pas la vérité mais la réalité carcérale. Si il y a des fouilles poussées,
c’est le fait de surveillants qui ont à faire à un détenu si soumis, primaire,
vivant dans la peur de tout et tous. Là, Monsieur Prigent, il n’est plus
question de la prison mais du nazisme de quelques surveillants sadiques et
pervers comme l’étaient les violeurs de la misère des détenus travestis du
bâtiment D5 de la prison de Fleury-Mérogis.

size=2 New">Dites ce que vous voulez, je vous donne le droit à cette arme
qu’est la mauvaise foi puisqu’en face elle est largement utilisée, mais faite
attention de ne pas l’avoir réellement dans le cul lorsque la contradiction
viendra vous mettre le nez dans votre fantasmatique merde.

size=2 New">Enfin une parole de détenu OUF ! Pardon, j’oubliais le P...
POUF !!

size=2 New">A votre décharge Mr Prigent, ce lien intéressant entre la
question moyenâgeuse et l’automutilation du à notre système carcérale moderne.
Oui, l’esprit souffrant s’auto-torture et cherche la douleur physique pour
distraire la conscience de la torture blanche. Merci de cette piste que je pense
réelle.

size=2 New">Quel plaisir d’entendre Madame Claire Marliac-Négrier nous
parler du bracelet électronique. Un bracelet, au poignet ou à la cheville, le
premier symbolisant une main coupée et le second une entrave au pied de la
liberté, à la cheville de la fraternité, au moignon
de l’égalité pour que marche vers l’avenir les culs de jatte de l’humanité ? Ah
Madame Négrier, à quand ces troupeaux bagués qui ne pourront pas sortir de leur
banlieues sans faire des Bips aux métro des portes parisiennes ?

size=2 New">Je le vois très bien votre bracelet sortant des usines
(peut-être même électroniquement fabriqués par des prisonniers dans des ateliers
de sous traitance du travail humain.) par milliers pour entraver la Jeunesse
turbulentes des Banlieues... cette Jeunesse a qui vous refusez le droit à la
légitime défense sociale et à qui nos politiques prescrivent l’euthanasie
social.

size=2 New">A qui le tour ? peut-être à ce directeur des Prisons de Fresnes
argotiquement baptisé le Bagne de Fresnes. Oui, Monsieur Pueyo, vous qui m’avez
attristé fortement lorsque vous narriez pour la comparaison votre difficile
adolescence dans un pensionnat pour jeunes garçons, un pensionnat pas plus dur
qu’une prison selon vous. Je vous accorde les circonstances atténuantes Monsieur
Puyeo puisque ce tableau terrible d’un pensionnat où le couvre feu était de
rigueur où il vous fallait dormir avec sous l’oreiller votre triste zizi frustré
où vous rêviez peut-être de révolte ou de vengeance et où, déjà, peut-être vous
vouliez vous Directeur d’une Prison pour exorciser votre propre carcéralité
d’enfant. Je comprends monsieur Pueyo au point d’espérer que la médecine du
travail pénitencier vous offre une psychanalyse gratuite.

size=2 New">Vous n’avez pas choisi la plus simple des Prisons ! Fresnes ?
Rien que ça ? Cette Fresnes où, sans aucun racisme anti allemand, je parlais
allemand aux surveillants, cette langue désespéranto du fascisme, ces mêmes
surveillants qui critiquant le sens socio-humain de leurs collègues mutés, pour
cause de TROP de sympathie vis à vis des détenus, à l’hôpital pénitencier de
Fresnes disent d’eux :

size=2 New">"Ces Pédés ne sont pas des vrais de vrais
surveillants made in Fresnes
"

size=2 New">Ah ! Cette fierté du Surveillant de Fresnes de ne pas être le
toutou maton de Fleury-Mérogis et d’ailleurs. Pourtant lorsqu’un maton Fresnois
est muté dans une centrale et qu’un détenu le reconnaissant dit l’avoir vu à
Fresnes, le maton nie y avoir été... de peur ou de honte ? Hum...

size=2 New">Oui Monsieur le Directeur, vous qui gérer les détenus de
Fresnes, les caïds du C.N.O, ces dangereux individus condamnés à plus de dix ans
qui baissent les yeux devant vous de crainte de voir leur transfert repoussé d’X
mois. Les Caïds des quartiers d’Isolements qui crèvent à feux doux dans l’ombre,
qui crèvent aussi parce que dans les courettes de promenades individuels, le
moindre brin d’herbe poussant sans autorisation ou circulaire en trois
exemplaires est arraché d’une fissure dans le béton. Fresnes Monsieur Puyeo a
trouvé son Directeur : Un petit enfant terrorisé par les hommes et qui se venge
comme le font les enfants, en arrachant les bras et les jambes d’Etre Humain pas
plus considérés que des mouches.

size=2 New">Ca ne vous fait pas peur les Hommes Troncs Monsieur Puyeo parce
qu’au dessus de vous, Maman Justice, vous assure qu’un homme tronc qui vous
mordrait se verrait sans aucun scrupule d’une façon ou d’une autre (symbolique
aujourd’hui) guillotiné.

size=2 New">Monsieur Puyeo, un dernier conseil, n’allez pas vous faire muté
à Moulin Izeure, Centrale Mouroir, parce que les hommes tronc - de menottes et
d’entraves - là bas à force de n’avoir plus que la gueule pour se défendre se
sont fait serpent. Non pas venimeux mais constricteur...

size=2 New">Enfin, j’ai aimé votre analyse et témoignage. Nous avons bien
entendu que l’Administration Pénitentiaire fait passer pour des vers de terre
les couleuvres que les détenus avalent alors, que vous et moi savons qu’il
s’agit d’anacondas !

size=2 New">Allez Monsieur Pueyo, je vous laisse. N’ayez pas peur du noir
car à défaut d’être une lumière, je vous fait tout de même le crédit
intellectuel de vous considérer au moins comme une luciole. Ce sera (et il fera)
suffisamment clair pour vous éclairer dans la mémoire de votre pensionnat. Au
fait, vous avez le bonjour des ogres incarcérés : bonne nuit. Une dernière chose
quand même ? Vous avez dit à vos collègues gestionnaires de misère présents
durant ce colloque de ne pas avoir entendu s’élever de voix du temps de la
surpopulation carcérale ? Etes vous sourd pour n’avoir pas ouïe les voix des
détenus durant les émeutes ou encore individuellement lorsqu’un détenu vous
demandait d’être seul en cellule ou à défaut, d’être en cellule avec un
compagnon choisi ? Vous ne l’avez pas entendu au prétoire avant de condamner à
la peine de mitard ? Vous n’avez donc entendu aucune voix sur les 40 à 50 000
gorges déployées, déchirées de cris.

size=2 New">Monsieur Pierre-Victor Tournier votre amour des mathématiques
me pose question : Une peine d’1 an, de 10, de 20 ou de 30 se comptabilise par
les quatre opérations mais, au delà de l’algèbre, comment peut on se servir des
quatre opérations lorsqu’il ne s’agit pas d’un chiffre mais d’un mot :
PERPÉTUITÉ !!

size=2 New">Voici un problème pour vous : size=2 New">PERPETE - 20 ans =
 ?

size=2 New">Un détenu condamné à perpète s’est écrié en cour d’assises
 :
"Monsieur
le président, perpète c’est pas un chiffre humain ! donnez moins un nombre
possible à vivre... Perpète c’est toute ma vie, je ne sais pas combien ça fait
d’années ma vie. »

size=2 New">Perpète pour cet homme fut 2 jours... Il s’est pendu. Soustrait
à la Justice comme le dit la formule. A quel injustice s’est-il additionné ? La
réponse me divisera toujours d’eux : les bourreaux.

size=2 New">Vous vous posiez la question de savoir qui de Maître Lévy ou de
Maître Leclerc vous désignerez au cas où vous vous fassiez criminel ? Vous avez
encensé ces deux ténors, ces stars du barreau, ces avocats qui ne touche le
coeur d’un juré que lorsque ce dernier à quelque chose sur la conscience.
Monsieur Tournier, le choix sera simple. pour Maître Levy, votre défense ne
dépendra que de votre capacité à débourser une somme de 30 000frs de provision
afin que votre dossier soit lu et, si par la suite, vous gagnez au tirage,
grattage ou braquage les 50 000frs - voire plus -
vous le verrez plaider votre cause comme s’il défendait sa propre peau avant que
de muer pour un nouveau client.

size=2 New">Au sujet de maître Leclerc ? Selon que vous soyez victime ou
prévenu, il vous fera ou tout blanc ou tout noir. VICTIME, vous le verrez dans
ces effets de manches et de cape comme un Batman. PRÉVENU (du box la vue est
meilleure) vous le verrez dans ses effets de manches et de cape comme un
Dracula.

size=2 New">Alors Maîtres ? Que dire de vous, moi qui semble tout voir en
négatif ? Peu de chose en fait sinon cette obscénité de comparer l’attente au
parloir de Fresnes à celle de Fleury-Mérogis. A Fresnes vous attendez votre
client une heure dites vous ? Allons, je vous fais grâce d’un quart d’heure en
pratique et d’une heure en théorie, tant il est vrai que le temps carcéral
s’éternise et qu’en prison, il faut lire l’heure sur le cadran d’une montre
peinte par Dali. Mais, dites moi, savez-vous pourquoi à Fleury-Mérogis vous
voyez vos clients très vite ? Et bien pour la simple raison qu’arrivant à Fleury
vous donnez la liste de vos clients, ces derniers sont stockés près d’une heure
voire deux dans des salles d’attentes jusqu’à ce que vous arriviez d’un bâtiment
à l’autre. Heureux les détenus que vous visitez en premier, quant aux autres ils
vous attendent marchant de long en large comme ces bêtes des zoos auxquels vous
les avez justement comparés.

size=2 New">Les détenus attendent à Fleury. Vous attendez à Fresnes. Ca
équilibre un peu non ?

size=2 New">J’ai apprécié l’intervention de ce jeune avocat dans le public
qui s’offusquait en contredisant Monsieur Pueyo directeur de Fresnes. Il a
raison, les avocats d’office font ce qu’ils peuvent selon leur moyen... leurs
pauvres moyens qui souvent les poussent à donner X de leurs cartes
professionnels à des demi-clients qui, pitoyables, essaient de les distribuer
dans les cours de promenades en chassant pour leur avocat d’éventuels clients
payants ce, dans l’espoir qu’au delà de l’aide juridictionnel ou de la
commission d’office, leur avocat les défendra un peu mieux. Ceci étant à prendre
sans généraliser évidemment car certains avocats commis d’office sont si proches
encore de la faculté de droit qu’ils traînent encore derrière eux le placenta de
foi naïve qui motivaient leurs études de Droit. Certains avocats, et j’en
connais, se nourrissent encore de ce placenta qui s’appelle LA VOCATION. Ah la
la ces avocats d’office qui viennent voir leur clientèle indigente et qui laisse
quelque cartes professionnelles sous entendant :

size=2 New">- Puisque je vous défends pour moins que rien, trouvez moi des
clients dans les cours de promenades.
New">

size=2 New">Combien de détenus, aussi misérables que pitoyables, ai-je vu
dans les cours tenter de "vendre" un avocat d’office avec et dans l’espoir
d’être mieux défendu en tant que rabatteur de clients ?

size=2 New">Madame Christine BOUTIN, chère Députée. Je suis resté bouche
bée devant votre discours plein d’humanisme et de raison concernant les longues
peines., Détendons nous un peu voulez vous ? Mais, dites moi, en tant que Femme
Politique, vous n’avez pas eu un mot pour les prisonniers politiques dont
l’enfermement à perpétuité semblent se justifier jusqu’au bout, ces bouts que
sont : la Folie et la Mort. J’aurais aimé votre point de vue Madame. Ne serait-ce
que pour honorer la mémoire de Louise Michel, notre historique Révolutionnaire
semblable aux Prisonnières Politiques Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon. La
longue peine ne les concerneraient-elles pas ? Bien sûr, ce sont des Terroristes
donc, hors concours et hors jeu, mais Madame BOUTIN, vous qui connaissez vos
classiques religieux et ce fameux roman de gare qu’est la bible. Ne vous êtes
vous pas posé la question du choix qu’avait fait le Christ pour chasser les
marchands capitalistes du Temple (Bourse de l’époque) ? Il n’a pas fait de sa
baguette magique, un miracle comme pour l’aveugle, le mort etc. Non Madame, il
s’est armé du fouet et les a frapper pour les chasser. Oui, Madame, il les a
terrorisé avec une arme : LE FOUET l’étant. Le Christ s’est fait terroriste et
pourtant, il n’a pas perdu son humanité. Les Prisonniers Politiques en France (
Et tous/toutes à travers eux) ont pris ce terrible risque de perdre leur
humanité dans des exécutions de personnes comme le Christ.

size=2 New">Voyez Madame à parlez d’eux lorsque vous témoignez de la
torture qu’est la mort lente des longues peines. A leur décharge Madame, aucun
d’entre eux, à ma connaissance, n’a enterré dans les terres du tiers monde et
d’ailleurs une mine antipersonnel qui aurait arraché les jambes d’un civil qu’il
soit enfant ou adulte. Ceci Madame est un terrorisme contre lequel luttent
aujourd’hui ceux qui hier les ont vendues, placées et abandonnées pour faire
sauter les petits poucets du tiers monde abandonnés par cette Europe, cette
Amérique et cette Chine mature et adulte de Civilisation.

size=2 New">Quant au reste de votre intervention, je vous fais confiance
pour développer tout ça chez Thierry Ardisson... selon que vous sortiez ou non
un autre livre.

size=2 New">A propos de livre, j’ai lu le votre Madame Vasseur. Merci
d’avoir mis un énergique gros coup de pied dans cette fourmilière qu’est la
pénitentiaire mais avant de shooter au but, dans quoi diable avez vous donc
marché qui semble aujourd’hui vous porter bonheur ?

size=2 New">Allons, soyons un tantinet sérieux et parlons donc de la
médecine en prison OK ? Pourquoi ne rien nous dire de ce ravissement de la
pénitentiaire depuis que la médecine carcérale dépends du ministère de la santé
et plus de la justice ? Ils sont ravis de pouvoir se décharger sur vous de leur
propre dysfonctionnement lorsqu’un problème grave se pose. Allons Madame
Vasseur, pourquoi ne rien dire du fait que l’Administration Pénitentiaire bloque
un samu contenant un cardiaque piqué à la morphine et dans l’urgence pour faire
passer un camion de transfèrement de détenus. Pourquoi ne pas dire qu’on vous
conseille d’attendre qu’un gréviste de la faim soit aux limites du coma avant de
signer l’ordre de l’envoyer à l’hôpital de Fresnes ? Hé oui Madame Vasseur,
c’est cela aussi. gardons les grévistes de la faim jusqu’à l’extrême limite afin
que la peur leur fasse cesser la grève. Vous ne cautionnez pas ces choses là ?
Vous pouvez me répondre que la liberté du gréviste de la faim ne peut
déontologiquement être niée. Oui mais, sans le forcer à manger, pourquoi ne pas
l’hospitaliser ? Je n’ai pas entendu dans votre intervention la nécessité de
libérer TOUS les malades. Sidéens, cancéreux, diabétiques etc. Beaucoup sont des
petits délinquants. Combien avez vous signez de certificats déclarant
l’incompatibilité avec la détention ? Zéro n’est-ce pas ? Par contre, vous en
avez signé pour cautionner des expulsions de détenus etrangers et malades, non ?
Non. Ah bon... c’était une question.

size=2 New">Que dites vous lorsqu’un détenu fait une insuffisance
coronarienne qui doit être prise en compte avant les 6 heures et qui ne l’est
qu’au bout de 12 jours ? 12 jours, à raison de 2 grosses douleurs par jour au
point qu’une nécrose mène à l’infarctus et débouche sur une opération à coeur
ouvert. Qu’en dites vous Madame ? L’A.P. n’aurait-elle pas soufflé à l’oreille
du service médicale :

- C’gars
là est un simulateur qui voudrait s’évader de l’hôpital.

size=2 New">Vous étiez dans une maison d’arrêt Madame Vasseur, lieu où sont
concentrés un maximum de présumés innocents. Une question : vous ne vous êtes
jamais demandé pourquoi au mitard vous piquiez un présumé innocent qui tenu par
5 à 7 matons pétait les plombs ? Vous ne vous êtes jamais dit qu’un détenu
prévenu avait le droit, de toutes les manières possibles, de se défendre contre
la destruction de son être par le système ? Ca ne vous choque pas que les
présumés innocents subissent les affres punitifs de la discipline carcérale ?
Combien avez vous shooté de prévenus présumés innocent qui contestaient
maladroitement leur incarcération ?

size=2 New">Autre chose. Savez vous qu’un détenu libéré, s’il est informé
peut sortir avec son dossier médical ? Si, il fait la demande avant de sortir et
vous lui préparer son dossier qu’il prendra lors de la levée d’écrou. Informez
vous les détenus de ce droit. Si oui, comment expliquez vous (ne répondez pas si
vous n’êtes pas solidaire de vos collègues des autres prisons) que les dossiers
soient purgés des pièces prouvant des erreurs graves ? Je vous donne un exemple.
Le cardiaque sus cité ne porte pas plainte pour la bonne raison qu’on ne peut
porter plainte auprès d’une justice à laquelle on ne croit pas mais il fait des
réclamations afin que sa mésaventure n’arrive pas à un autre détenu
(insuffisance coronarienne devenu infarctus) auprès du ministère de la santé qui
diligente une enquête. Le médecin fait un rapport qui disparaît du dossier à la
libération du détenu. Idem, un certificat de complaisance disant la
compatibilité avec la détention qu’un généraliste qui n’est ni expert ni
cardiologue fait à la demande de l’administration pénitentiaire suite à une
demande de grâce médicale du détenu cardiaque. Le fait s’est produit au centre
de détention de Melun. Ces pièces ont disparu du dossier par les soins du
service médical. Pourquoi ne pas parler de ces choses là ?

size=2 New">Connaissez-vous l’hôpital de Fresnes ? Les détenus sont en
cellule 23 heures sur 24 puisqu’il n’ont qu’une heure de promenade par jour. Une
heure dans une courette où (en 1998) il n’y a pas un robinet pour boire l’été et
pas un préau lorsqu’il pleut ou que le soleil tape sur le crâne des malades. Oui
Madame, là où meurent des sidéens, des cancéreux, des dialysés, des vieillards.
Là ou la maladie s’ajoute à la misère la solitude, la désespérance. Madame
Vasseur, de vous à moi, 7 à 8 ans pour vomir... Vous avez de l’estomac pour
avoir tenu les dents serrées sur votre nausée hein ? Ah la vache !! Pas folle...
la guêpe blanche.

size=2 New">Teut teut, non je ne vous oublie pas Messieurs/Dames les
Magistrats ! En voilà des beaux discours gruyère. Pas un mot des innocents ?
Lorsque Seznec n’est toujours pas réhabilité alors que l’inspecteur Bony avait
monté un faux dossier contre cet homme et que ce même Bony engagé par la Gestapo
a été fusillé pour intelligence avec l’ennemi et crime contre l’humanité. En
réhabilitant Seznec, la magistrature craindrait elle de salir la mémoire de ce
bon flic ? Et Abdel-Amin Hakkar passant aux assises sans avocat vous ne le faites
pas libérer ? Il y a tant d’exemples que je me dois de résumer en une phrase
 :

<FONT
size=2>La magistrature Française ne s’est pas
guérie des séquelles du serment de fidélité que 99% des magistrats ont fait à
Pétain.

size=2 New">Dans l’amphithéâtre de la Faculté, je ne vous ai pas reconnu
mais quel flash pour moi lorsque je vous ai vu siégeant dans la cour d’assise du
T.G.I de Créteil. Monsieur Sabatier Premier Substitut, Procureur de la
République et, vous avez oublié de le dire dans votre C.V. Président des
commissions d’expulsion à Ivry. Vous, Magistrat, au service d’une préfecture de
police qui chasse les Étrangers alors qu’ils ont été jugés par vos pairs à de la
prison SANS avoir été condamnés à des IDTFs (interdiction définitive du
territoire Français). Vous qui cautionnez la double peine, ne serait-ce qu’en
donnant un avis favorable ou pas à l’expulsion, du seul fait d’accepter de
siéger.

size=2 New">Répondant à Maître Levy qui faisait montre de sa psychologie
sauvage en vous disant que vous n’alliez pas ou rarement exercer votre droit de
visite en prison (vous Magistrats) parce que vous craigniez de croiser le regard
d’un condamné par vos soins et que de ce fait vous aviez ou auriez honte ? Mais
la honte est un sentiment humain Maître Lévy ! Là, ce n’est pas le cas. Monsieur
Sabatier n’a pas avoir honte de ce dont il ne se souvient pas. Voilà la raison
Nietzschéenne :

size=2 New">"J’ai fait ça ? 
dit ma mémoire. Jamais ! répond mon orgueil et c’est
toujours la mémoire qui cède..."

size=2 New">Les Magistrats pour la majorité oublient les condamnés et ne
gardent que les condamnations comme tout bon taxidermistes qu’ils sont.
L’important étant le trophée qu’est le nombre de procès gagnés.

size=2 New">Pourquoi Monsieur Sabatier se serait-il souvenu de Monsieur
Benotman lorsqu’il est passé en commission d’expulsion devant lui ? Où, Monsieur
Sabatier ajouta à la désespérance l’angoisse de passer en commission d’expulsion
avant sa libération, juste avant pour ne pouvoir espérer un délai suffisant afin
de faire un recours NON SUSPENSIF de l’expulsion. Monsieur Sabatier disant qu’il
n’a pas pour habitude d’émettre un avis favorable à l’expulsion pour un étranger
né en France. Monsieur sabatier revenant sur la chose jugée et refusant de lire
le mémoire de 4 pages condensant 36 ans de vie. Monsieur sabatier se faisant,
durant ce colloque et face au public, passer pour un magistrat intègre,
sympathique, à l’écoute de l’humain et qui, en fait, s’est trouvé être le
complice aux ordres d’une préfecture de police qui, sous prétexte administratif
rejuge des condamnés deux fois pour la même affaire.

size=2 New">Non Monsieur sabatier n’a pas honte de requérir ou de condamner
puisque c’est là son métier. Par contre, lors du Cocktail, me rappelant à son
bon souvenir ; il a eu honte de n’avoir pas eu ma peau d’ourson alors, il a fait
semblant de ne pas me remettre et faisant j’espère
qu’il ne s’en remettra pas des confidences faites devant témoins.

size=2 New">Ouh la la, j’ai failli vous oublier Monsieur le Magistrat
Jean-Louis Gallet Président du T.G.I de Créteil et je dois vous dire que de
tous, vous êtes celui qui s’est le mieux tenu dans cette farce
d’où la justice tire sa force. je vous ai vu comme je vous
connais, non pas ennemi mais adversaire puisque je n’ai d’ennemi que vos idées
et votre certitude d’être dans le juste alors que je vous souhaiterais dans le
vrai puisque vous confondez souvent, trop souvent, le JUSTE et le BIEN comme
lorsque vous jugez vous faite l’amalgame entre l’AFFAIRE d’un HOMME et
l’HISTOIRE d’un HOMME. Monsieur Gallet, laissez moi vous dire juste ceci. Au
moment de jugez, que l’aiguille de la balance ne soit pas votre morale mais
plutôt votre intellect. C’est, durant ces débats, votre morale que j’ai
perçu.

size=2 New">Quand à vous Mesdames les Juges d’Application des Peines, cette
réforme qui fera que vous aurez tout pouvoir lorsque la Garde des sceaux se sera
séchée les mains après les avoir lavées (en ayant choisi de mettre en liberté
conditionnelle un moderne Barrabas -braqueur et cavaleur- plutôt qu’un
Antéchrist -tueur et kidnappeur-) en vous octroyant la tâche de siéger dans des
tribunaux et de trancher dans la peine pour des libérations. Je vois déjà la
chose jugée. Je vois déjà les détenus comparaissant avec leur dossier sous le
bras d’un avocat qui dira combien ce détenu s’est soumis en donnant toute
satisfaction au PEP (Projet d’exécution de la peine) qui n’est rien d’autre
qu’une agence de recouvrement des frais de justice et des dommages et intérêts
aux parties civiles. Le surveillant en charge du PEP ne dit rien d’autre au
détenu que ceci :

"Si vous
faites, en plus des versements mensuels automatiques que sont les 10% pris sur
votre salaire de néo-esclave, un geste de bonne volonté sonnant et trébuchant
d’une somme X. Vous aurez en plus d’un bon dossier, des remises de peines
supplémentaires, des permissions de sorties etc....

size=2 New">- Que me faudrat-il faire ? dit le détenu<FONT
face='"Courier' size=2 New">
- Presque rien... répond le Surveillant du
PEP
- Mais encore ?
<FONT
face='"Courier' size=2 New">
- Balancer vos codétenus. Allez voir le psy
pour nous couvrir en cas de récidive. Dire bonjour aux gardiens et ne pas dire
bonjour à certains détenus... Et lorsque vous aurez acheté, pièce par pièce, le
puzzle de votre liberté vous sortirez en conditionnelle entre 6 et 18 mois avant
la fin de votre peine... Sur quinze ans c’est un bon deal ! Vous faites une
affaire.
- Mais ceux qui
sortent entier en fin de peine surveillant ?
New">
- Ah, ceux là ? Et bien... Ne sont
pas attachés ni marqués du collier et courent encore mais ils en auront bavé
jusqu’au bout et avec un peu de chance, on leur aura filé une telle haine contre
nous qu’ils nous reviendront vite et ce n’est que partie remise.. Tandis que
vous, le temps que vous remontiez votre puzzle intérieur, l’eau aura coulé sous
les ponts et, n’oublions pas de faire notre travail en gardant une pièce de ce
puzzle par dévers nous afin que toujours vous en sentiez le manque qui
rappellera la prison à votre bon souvenir.
New">
- Mais Monsieur le surveillant du PEP, pour s’en sortir dans la
vie, ne vaut-il mieux pas avoir la haine contre vous que le dégoût de soi même
 ?

- Je vais noter cette phrase
dans votre dossier moi ! Z’allez voir ce qu’il en coûte de réfléchir et de
réfléchir dans un autre miroir que celui que j’ai la bonté de vous
tendre.

size=2 New">Ceci nous amène aux surveillants qui, il est vrai, ont
changé comme nous l’a démontré ce surveillant
paternaliste dans son discours concernant les jeunes détenus. Moi même je m’en
suis rendu compte entre 1976 et 1999. Jadis je pensais tous les surveillants
d’extrême droite comme au bagne de Fresnes mais, l’âge aidant - histoire de
rester objectif - j’avoue qu’il y en a quelques uns tout simplement de
droite.

size=2 New">J’en reviens donc à ce papa/maton surgit du public. Micro dans
une main et l’autre dans la poche, déhanché comme un crooner et déversant dans
nos oreilles son amour de la détention.

size=2 New">Cet ancien maton de Clairvaux, baptisé le cimetière des durs, a
oublié de nous parler du mitard de Clairvaux qui semblait à l’époque une caisse
de bois prête à être embarqué. Oui ce mitard, très sérieusement baptisé Villa
Suchet du nom d’une famille de matons (de père en fils), dont le W-C turc
semblait être la seule preuve d’humanité. Bien qu’il soit possible que ce mitard
ait été refait, il n’empêche que ce maton a fait là bas ses humanités, y a forgé
son altruisme. Du temps où les dortoirs étaient des cages en fer. Du temps où
l’on tuait du prisonnier. Du temps où c’était (pour l’A.P) l’bon
temps.

size=2 New">Ce maton n’a pas plus de mémoire que Monsieur Sabatier sauf
qu’il me semble plus excusable que ce dernier puisque contrairement à lui il n’a
pas de conscience. Comment en vouloir à qui n’a pas de coeur ? La gravité est
d’en avoir un et de ne pas s’en servir. La seule chose que nous pouvons
reprocher aux surveillants tous confondus c’est de ne rien
avoir sur la conscience. Voilà le drame, le tragique :

<FONT
face='"Courier' size=2 New">CE RIEN !

size=2 New">Donnez leur n’importe qui à garder, ils le feront ! Du
résistant ? Pas de problème ! Du collabos ? Idem ! Des enfants ? On est là pour ça !
Des femmes enceintes ? Chouette, deux taulards en un... Même du maton on est prêt
à garder ! Donnez nous juste notre quota d’humains, de la viande numérotée...
nous autres on sait l’attendrir et la livrer réinsérable ou récidiviste puisque
c’est la face et le pile d’une même médaille. Réinsérer un détenu ? Suffit de
prendre le prisonnier d’en faire un récidiviste et le voilà réinsérer en tant
qu’alibi social : un détenu à vie, à long terme... éternellement
recyclable.

size=2 New">Par la voix de ce maton, nous avons entendu le malaise de tout
le personnel dans leur vie extra muros. Ils disent vivent comme des parias ? Mais
pourquoi ont ils honte de leur métier au point de ne pas dire être des matons ?
Hors les murs ces Messieurs Dames cachent leur fonction en proclamant travailler
pour le Ministère de la Justice... Fonctionnaires. De quoi ont ils honte ? Les
bourreaux de jadis étaient exclus de la cité mais ils avaient au moins
l’honnêteté de se reconnaître, au nom de l’état et de la société, en tant que
criminels légaux. Le surveillant moderne ne veut pas se considérer comme un
criminel légal même lorsqu’il ferme la porte d’une cellule sur un détenu dont il
est sûr qu’il est innocent. Combien de surveillants, après X années
d’observation, disent d’un détenu :
New">
- Ce mec est innocent !

size=2 New">Et pourtant sans objection de conscience, ils l’enferment. Le
Moyen Age a souvent été cité durant ce colloque. Alors, qu’on médite sur cet
adage prisé des bourreaux de ces temps bien moins barbares que le notre
 :

- Nous reconnaissons un
coupable d’un innocent du seul fait que, sous la torture, l’innocent
avoue.

size=2 New">Merci de l’organisation de ce colloque Monsieur Moscara,
Bâtonnier de l’Ordre des Avocats du Barreau du Val de Marne. Je vous ai trouvé
sincère et je sais que vous l’êtes malgré les paradoxe qui vous habite et dont
nous avons parlé lors du cocktail.

size=2 New">Oui, lorsqu’un détenu, avec raison, veut s’en prendre à son
avocat, il doit passer par vous. Sa plainte doit suivre la hiérarchie et
n’aboutit quasiment jamais puisqu’on ne trouve pas d’avocat acceptant de s’en
prendre à un collègue lors d’un différent entre Maître X et son client. Devant
vous tout s’étouffe. Vous arrangez les petites affaires de vos confrères dont
vous êtes aussi l’espèce de père déontologique. Par contre, pour aider un avocat
à toucher ses honoraires lorsqu’un prévenu le licencie sans autre forme de
procès, vous montez vite aux créneaux vous autres les Bâtonniers. Enfin, que
dire d’autres que cela sinon que les Bâtonniers ont ratés bien des luttes comme
celle du procès Papon qui aurait du être un formidable levier de jurisprudence
puisqu’étant le seul à ne pas comparaître incarcéré aux Assises. Combien auriez
vous pu sortir de détenus prévenus à ce moment là. Je suis plus attristé qu’en
colère en disant cela mais bon... nous nous battrons sans vous.

size=2 New">Il y avait présent un autre détenu et celui là est mon ami.
Olivier Cueto. Oui toi. J’attendais un Combattant au coeur de
cette Cour Seigneuriale et j’ai vu un Bouffon (au sens noble du
terme). Tu as fait rire et sourire avec ton humour mais la séduction vaut pour
avoir l’écoute des ignorants, des désinformés mais ne vaut pas pour l’ennemi. Tu
étais au milieu d’ennemis, d’adversaires et ta verve n’a pas fait mouche.
j’attendais que tu les déséquilibres en arrachant les masques un à un quitte à
leur prendre un peu de chair avec tant voilà des années voire des siècles qu’ils
les portent. A croire que certains sont nés masqués.

size=2 New">A les faire rire et sourire, ils ne vont garder que le souvenir
de la boutade qu’ils feront leur plutôt que le sens de ce qui fait mal au point
d’en rire douloureusement. Je partage avec toi le fond de tes interventions mais
pas la forme. Parlons de ces deux faces qui, après avoir
tourné en l’air, se sont annulées en tombant sur la tranche
et me semblent donc avoir été vu dans la minceur du profil
là où j’espérais la densité.

size=2 New">Je ne sais ni où ni par qui ces pages seront lues mais je ne
peux et ne veut pas t’épargner dans ce bilan.

size=2 New">D’ailleurs, m’incluant parmi les détenus d’aujourd’hui d’hier
et de demain, je ne m’épargnerais pas moi même puisqu’il faudra conclure sur les
victimes de nos actes.

size=2 New">Lorsque tu as parlé des détenus étrangers que les s<I
normal">ans figures politiques qualifient de sans
papiers
tant la mode est aux SANS
(
domicile/espoir/travail/existence) tu n’as pas développé l’évidence de tes
dires. Les étrangers travaillent quasiment tous et toutes en prison pour des
salaires de misère (entre 300 et 1000frs - pour les plus Skatanovit
chiens d’entre eux - mensuel). Ces détenus cotisent et reçoivent
des fiches de paie et donc répondent à une des premières règles de
régularisation, à savoir travailler en étant déclarés. Pourtant, en fin de peine
ou libérés en conditionnelle expulsion (pour les rares qui l’acceptent) voilà
qu’on les lèse de tous les droits. Non contents de les avoir exploités via des
concessionnaires sans scrupules on les expulse alors qu’après de bons et loyaux
services la Civilisation nous apprends que tous esclaves à le droit d’être
affranchi. Les étrangers en prison ne le sont pas. Lorsque tu as posé ce point
administratif de régulariser les travailleurs étrangers intra muros tu n’as pas
mis au pied du mur les Magistrats et avocats présents en leur demandant POURQUOI
ils se refusaient a cet argument lors des requêtes, recours etc. préférant
toujours la plaidoirie misérabiliste défensive plutôt que le réquisitoire contre
le Ministère de l’intérieur et celui de la justice qui cautionnent la double
peine. Et je tais ces étrangers qui plutôt que l’expulsion choisissent le
suicide. Oui, le suicide tant ils aiment la France& Je tais la chose tout en
gueulant bien fort : MORT POUR LA FRANCE !

size=2 New">La situation des étrangers est bouleversante tu le sais et
d’autant plus qu’ils n’ont aucun aménagement de peine. Pas de permission de
sortie, pas plus de parloir amélioré si leur famille traverse X continents pour
leur rendre visite (cas d’un Néo Zélandais incarcéré depuis plus de 17 ans)
alors que les juges d’application des peines pourraient leur octroyer des
remises de peines pour compenser à durée égale les 23 jours de permission annuel
auxquels ont droit les détenus Français qui répondent aux critères de détenus
modèles ce que sont 99% des détenus étrangers. Sans oublier les conditions de
détention de ces détenus qui vivent lorsqu’ils travaillent dans une peur panique
du déclassement sans chômage (plus de travail pour X raisons). La plupart de ces
détenus envoient une partie de leur paie chez eux à leur famille qui parfois vit
avec. La crainte d’être déclassé les livre pieds et poings liés à
l’administration pénitentiaire qui en plus de les presser comme des citrons, les
oblige à se concurrencer entre eux. Untel fait tel rendement pour avoir 1000
fr., le moins rapide se voit obligé de suivre en accélérant sa cadence. La
pénitentiaire joue de cela. Il faut le voir partir le matin pour les atelier ce
troupeau d’humain bicolore du tiers monde. Les matons les traitent comme des
bêtes de somme entre le tutoiement et l’aboiement. Menés aux ateliers tambours
battants et gare à la mauvaise tête qui laisserait un bref éclat de regard
éclairé ou un geste de mauvaise humeur. Ces détenus silencieux, clandestins
jusque dans les entrailles de la prison au point que les autres détenus ne les
considèrent pas en tant que tels puisqu’ils en deviennent invisibles. Oui
Olivier, invisibles ne serait-ce que parce qu’on les imagine éternellement là à
remplir les ateliers de leur silence acharné à produire. On ne s’aperçoit même
pas de leur libération, de leur suicide ou de leur mise au mitard quand le mot
nègre ou bougnoule leur fait lever la tête et réveille en eux l’aventurier qui a
passé X jours sans manger ni chier ni pisser dans un container en fond de cale.
On ne sait même pas, nous autres détenus, qu’ils sont là. Il faut qu’un détenu
étranger végétarien meurt de faim pour qu’on sache.
Les autres ? Bha, ils manquent d’appétit.

size=2 New">Disant ce que tu as dit de ces sous-détenus, tu as fait
confiance à leur intelligence pour développer. Ils ne le feront pas Olivier car
ils ne le veulent pas et tu aurais du le faire pour eux.
Parfois tu es partis
dans le symbole ou la poésie ou ce qu’eux appellent l’utopie. J’ai senti
l’indulgence du public dans la salle - Ben dis donc, c’est pas
mal dit pour un ancien détenu...
- et le soulagement des intervenants - <I
normal">Tant qu’il fait de la poétique Rimbaldienne et non du vers libre à
la Prévert - il ne sera pas trop dangereux pour nous.

size=2 New">Olivier,
La
seule façon qu’à la Société de nous donner raison sans le vouloir c’est de nous
condamner sans le savoir à devenir révolutionnaire. De là, il faut tirer notre
énergie et ça tu le sais.

size=2 New">Quand tu dis souhaiter que la salle de la Cour d’assise<SPAN
yes"> devienne un jour une salle de bal , s’en est une
olivier... pour le bal des pendus.

size=2 New">Selon que la parole était à la défense ou à l’accusation, le
mot victime sonnait et résonnait différemment mais tous et toutes étaient
d’accord pour donner une place de choix (sauf la leur) aux victimes. Les volées,
les violées, les assassinées, les escroquées etc.

size=2 New">On pense aux victimes individuelles jamais collectives et la
question se pose de savoir quel intérêt à la société de se pencher sur la
victime d’un criminel alors qu’il est évident que la société et au delà d’elle
la Civilisation est basée sur le CRIME universel que sont les guerres armées,
économiques, sociales, nationales etc.

size=2 New">Qu’est-ce que l’abomination, l’ignominie, d’un crime commis par
un malade mental ou un voleur ou un gangster devant la Schoa,, Hiroshima, le
Vietnam, l’Algérie et plus d’un million d’autre exemples ? Voilà la vraie
question concernant LA VICTIME.

size=2 New">Le criminel individuel sans le justifier (me justifier) ni
l’excuser (m’excuser) a au moins le mérite masochiste de payer cash les
conséquences de ses actes quelqu’ils soient. Ne serait ce qu’en cela, la victime
n’est pas oubliée car en fait la seul personne qui PENSE sincèrement à la
VICTIME est l’auteur du crime. La Magistrature s’en fout !! Le détenu assassin
lui vit à perpétuité ou 10 ou 20 ou 30 ans avec le cadavre de sa victime
lorsqu’il s’agit d’un crime de sang. En prison, revenir sur les lieux de son
crime n’est rien d’autre que revenir inlassablement dans un passé d’où la
victime vous appelle et vous hante.

size=2 New">En dehors de cela, maigre consolation pour les familles de
victimes, il n’y a pas de réparation possible. Quant aux délits sur les biens ?
Un coffre fort ne vaut pas une cellule. Il y a plus de richesse volée dans
l’enfermement d’un homme que dans toutes les banques du monde ! Prendre la vie
d’un homme, l’amputer d’existence parce qu’il a volé de l’argent montre le vrai
visage de la Société capable d’enfermer un Peuple dans une guerre pour se faire
un Pouvoir Lucratif.

size=2 New">Et toi ?
Ah
moi... et bien durant cette journée et demie a les écouter et regarder je me
suis fait des pauses en m’intéressant à une jeune femme brune, plutôt jeune et
jolie. Lorsque la nausée me prenait ou l’envie de me lever pour prendre la
parole, ce que j’ai fait une fois, je la cherchais des yeux.

size=2 New">Pourquoi dire à cette assemblée non la vérité des choses mais
la réalité des Etres ? On y perd son énergie et la chose dite ne vous appartient
plus puisqu’ils la font leur. Ce qui leur permet ensuite de s’en servir. Je ne
suis donc venu que pour prendre la taille, la mesure, de ces ennemis et de ces
faux amis (les avocats par exemple). Pour ne pas livrer mon vrai regard,
j’adoucissais mes yeux sur cette jeune femme... c’est dire les dégâts intérieurs
de mes 15 années de prison. Dans ma tête, j’avais ce besoin de faire mal à cette
jeune femme inconnu - le regard d’un homme comme moi est toujours violent
puisqu’inaffectif bien qu’émotif - pour pouvoir LES regarder eux d’un oeil
éteint, celui du crocodile qui attend sa proie.

size=2 New">Oui, je suis venu prendre leur MESURE, leur TAILLE... pour
commencer à tronçonner l’arbre de leur cercueil ou de leur potence ou de leur
lit de mort pour les plus vieux d’entre eux&

<FONT
size=2>A force de vouloir me faire à leur image
ils m’ont défait en me privant d’humanité plus que de
liberté.

size=2 New">Heureusement, il y avait cette jeune femme brune. Belle comme
je l’ai vu, la vois... une tête de mort sous son masque de chair.

<FONT
face='"Courier' New">La prison m’a donné cette capacité là. Voir à travers
les murs, ce mur de viande carcérale derrière lequel chacun, chacune est
enfermé(e). <SPAN
2"> 
<SPAN
2"> 
<SPAN
2"> 
<SPAN
2"> 
<SPAN
2"> 
 

<SPAN
Chicago">AH
BENOTMAN