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Conclusion

Publié le lundi 7 mai 2012 | https://banpublic.org/conclusion,14076/

CONCLUSION :

La lettre d’un suicidé :
« Madame le juge d’instruction,
Me voici encore une fois entre les mains de la justice, à qui la faute ? Depuis mon incarcération, je me suis posé beaucoup de questions et je vais vous donner mes conclusions, qui d’ailleurs seront les dernières. Dès mon premier âge, votre justice despote m’a enlevé à mes parents, qui sont à mes yeux les meilleurs, pour des peccadilles. Votre justice m’a conditionné, formé pour devenir ce que je suis. Grâce à elle, je suis rejeté de cette société, sans père devenu apatride, je ne sais où trouver refuge. Alors, pour un être faible comme je le suis, j’ai essayé d’oublier et la descente a commencé. Je suis entré dans le monde de la drogue et qui dit « drogue », dit « beaucoup d’argent » alors j’ai commis des méfaits. Je fus emprisonné... que croyez vous que la justice ait fait au lieu de me guérir, de me faire confiance, non elle m’a reconditionné pour qu’à ma sortie, je retombe encore plus bas. Ce monde indifférent, cette justice impitoyable et ces juges sans sentiments sont dénués des principes les plus élémentaires de savoir vivre, qui condamnent aveuglément sans essayer de comprendre les « pourquoi », les « comment » un être humain peut en arriver à voler pour se droguer et effacer momentanément cette vie puérile. Et bien ce monde, je vais le quitter sans regrets et je laisserai cette soi-disant justice humaine et ces chefs, comme vous madame, avec leur bonne conscience. Voila madame, la justice aura fait une victime de plus »

La prison ne devrait être que la privation de liberté, une peine déjà difficile à vivre pour un homme. Le but de la prison devrait être un challenge contre la récidive et le suicide, et un non un lieu où la loi du plus fort règne. Comment est-il possible que ces lieux abritent tous les trafics, pourquoi envoyer des gens derrière les murs si la prison est une zone de non droit ? Qui fabrique la récidive (surtout dans les maisons d’arrêts !) ? Pourquoi la prison est synonyme de tant d’injustices institutionnalisées ?

‘’- Dès janvier 2006, le Conseil de l’Europe a adopté une recommandation du Comité des Ministres aux Etats membres sur les Règles pénitentiaires européennes. Parmi les principes fondamentaux édictés par le texte, citons le respect des droits de l’homme, la conservation de tous les droits qui ne sont pas retirés selon la loi par la décision de condamnation à une peine d’emprisonnement, le fait que les restrictions imposées aux personnes privées de liberté doivent être réduites au strict nécessaire et doivent être proportionnelles aux objectifs légitimes pour lesquelles elles ont été imposées. De la même manière, le manque de ressources ne saurait justifier des conditions de détention violant les droits de l’homme et la vie en prison doit être alignée aussi étroitement que possible sur les aspects positifs de la vie à l’ ;extérieur de la prison. Le Conseil souligne également que chaque détention est gérée de manière à faciliter la réintégration dans la société libre des personnes privées de liberté et que la coopération avec les services sociaux externes et, autant que possible, la participation de la société civile à la vie pénitentiaire doivent être encouragées. Le recrutement, la formation et les conditions de travail du personnel pénitentiaire doivent lui permettre de fournir un haut niveau de prise en charge des détenus. Enfin, les prisons doivent faire l’objet d’une inspection gouvernementale régulière ainsi que du contrôle d’une autorité indépendante. Cette recommandation s’inscrivait

dans la ligne tracée par le Parlement européen qui, dans sa résolution du 17 décembre 1998, avait invité les Etats membres à élaborer une loi fondamentale en la matière.’’

Le suicide ne peut se résoudre avec des réformettes, qui n’auraient que le but de faire illusion et tenter d’endormir tous ceux qui luttent chaque jour pour que cesse l’absurdité, les abus et la mort en prison. C’est à chaque fois ce qui c’est passé lors des divers rapports : aucun suivi d’effets ou compromission mettant en doute l’objectivité de l’analyse.