Le travail en atelier ce sont des concessionnaires qui emploient des détenus pour des sommes dérisoires… Les rémunérations sont de l’ordre de quatre fois moins chères q’à l’extérieur.
Je reprendrai juste une citation faite par un détenu que Madame Anne-marie Marchetti s’est permise de reprendre dans son livre : "Pauvreté en prison. Editions Eres en 1997". "Infraction légale. Si un patron dehors donnait un tel salaire pour le même nombre d’heures de travail, il irait aux Prud’hommes ou en prison pour exploitation. Les prisonniers sont en prison parce qu’ils on violé la loi, et en prison on viole la loi et on les exploite, ce n’est peut-être pas le bon système pour donner envie de respecter la loi et ceux qui gardent les prisonniers".
Si j’ai voulu citer cette phrase, c’est tout simplement parce qu’elle est vraie et vérifiable. Dans les rapports du Sénat : "Prisons : une humiliation pour la république" nous pouvons lire "On cite avec horreur l’exemple de Fresnes où à une époque les détenus étaient payés pour découdre des étiquettes "made in Taiwan" et recoudre des étiquettes "made in France". Ce n’était pas très pédagogique.
Alors que penser lorsque l’on est témoin, acteur de ce genre d’emploi ? … Ou est la justice ? En qui croire ? Certainement pas en la justice. Surtout lorsque l’on pense que certains détenus sont là pour… contre façon.
Le retour des ateliers s’effectue vers 11h30. Pendant cette matinée "les inoccupés" ont droit à deux heures de promenade. Selon la maison d’arrêt, la taille de la cour de promenade varie.
11h30 Le retour en cellule signifie pour les plus chanceux, du courrier (cordon avec l’extérieur). Le courrier a été déposé par le surveillant dans la boîte aux lettres. Boîte aux lettres est un grand mot, très souvent elle est "fabriquée" avec une découpe dans une boîte de lessive et collée à la porte de la cellule. Nous pouvons presque dire boîte magique. En effet elle sert aussi pour les bons de cantine. Les bons de cantine sont ramassés le matin par l’auxi au moment du petit déjeuner.
Revenons donc sur les cantines. Il y a tellement de choses à en dire. Pour essayer d’être clair, je vais faire référence au guide du prisonnier qui est fait par l’Observatoire International des Prisons.
Tout d’abord qu’est ce que la cantine ?
C’est la "boutique" de l’établissement pénitentiaire où le détenu peut acheter divers objets ou denrées dans la limite de ses moyens financiers (part disponible de son compte nominatif).
Cette possibilité de "cantiner" s’exerce sous le contrôle du chef d’établissement et dans les conditions prévues par le règlement intérieur qui fixe les jours, heures, modalités des commandes et des livraisons.
Comment sont fixés les prix des produits vendus en cantine ?
Les prix sont fixés périodiquement par le chef d’établissement sauf en ce qui concerne quelques produits comme le tabac, le pain et les journaux, ils tiennent compte des frais exposés par l’administration pour la manutention et la préparation.
Cette réglementation entraîne d’importantes disparités dans les prix pratiques dans les établissements pénitentiaires. Les prix pratiqués en cantine sont donc très souvent supérieurs à ceux du marché.
Dans tous les cas, ils doivent être portés à la connaissance des détenus, c’est à dire indiqués sur les bons de commande.
13 heures Changement de surveillant, nouvelle ouverte de porte, un nouveau bonjour.
13h15 C’est l’heure de la promenade, pour les travailleurs elle dure une heure.
14h15 Départ pour l’atelier et cela jusqu’à 17h30. Sauf le lundi et vendredi où l’on rentre à 16h30 pour cause de douche.
17h30 C’est le retour cellule, peut-être encore du courrier, l’arrivée de cantine.
La distribution du dîner est effectuée entre 17h30 et 18h00
Le soir, il ne faut pas oublier de remplir les bons de cantine qui seront ramassés le lendemain.
A partir de 18 heures, les portes sont fermées jusqu’au lendemain 7 heures.