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(2009) Michel S.F : La réinsertion en prison : une utopie politique…

La réinsertion en prison : une utopie politique…

Tous les gouvernements nous ont bassiné avec leur réinsertion pour se donner bonne conscience et faire taire les statistiques. Car ce sont bien les statistiques qui les inquiètent, en plus des faits divers médiatisés.

De ce fait, si les détenus sont ramenés à de simples chiffres et c’est le cas, il ne faut pas s’étonner que la récidive soit supérieure à la réinsertion.

A l’échelle d’une prison, nous sommes tous des numéros d’écrou, rien d’autre et les inquiétudes se portent plus vers la sécurité. Aussi, afin d’y palier, l’Administration Pénitentiaire mobilise ses efforts pour parquer un peu plus les détenus tout en jouant la carte du social, du retour à l’emploi, mais uniquement vers des « carrières » qu’elle seule a choisi. Si tu veux ouvrir ta société depuis la prison, on t’accusera de vouloir escroquer les banques car ton passé dit cela. Tu auras beau être de bonne foi, tu n’as aucune chance de t’en sortir. Tu finiras en isolement, car trop gênant. La réinsertion se résume donc à suivre une formation qui t’amènera au CAP pâtisserie en seulement 8 mois, alors qu’à l’extérieur il faut 2 ans ! Qui va embaucher un ex-taulard qui a eu son C.A.P en 8 mois ?! Quelle blague !!! C’est une question de chiffres et même si tu es incapable d’obtenir ton diplôme, on fera un geste !.....pour les chiffres !!!
Alors que doivent faire ceux qui ont déjà un niveau universitaire hormis se lancer dans un domaine de classe sociale plus élevée….rien ! Pourtant, nous ne sommes plus au XVIIIème siècle. Les prisons se remplissent de plus en plus de gens qui ont un niveau scolaire supérieur à la moyenne. Il faut comprendre que ceux-là n’auront sans doute pas d’autre choix que la récidive puisqu’on les condamne déjà sur leur projet de réinsertion. Et mieux, ce sont sans doute ceux-là les plus dangereux. Pendant qu’ils extorqueront 300 000 € à une société en moins d’une heure, il faudra 20 ans au petit dealer pour les concurrencer. Ce n’est plus de la réinsertion qu’il faudra s’inquiéter mais de l’individu. A méditer.

Michel S.F
25/04/2009