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En 2002, la Peine de Mort existe toujours !

Le 25 avril 2002, Belgacem Soltani, âgé de 19 ans, décède à la Maison d’arrêt de Tarbes dans des circonstances douteuses. Il purgeait une peine de neuf mois dont deux avec sursis, pour « outrage à agent ».
Selon l’administration pénitentiaire, il se serait suicidé au mitard, à l’aide d’un drap. Il faut indiquer que, depuis plus de trois ans, Belgacem était souvent menacé, harcelé par la police de Castres, sa ville d’origine. Ils lui ont bien précisé que d’autres s’occuperaient bien de lui pour en finir définitivement.
La famille et ses ami(e)s contestent complètement la thèse du suicide. Pour eux, il ne fait aucun doute, Belgacem a été assassiné. De plus, la famille possède un certificat médical : une tentative d’étranglement de la part de policiers à la suite d’une « garde à vue ». Le M.R.A.P. a été immédiatement avertit, d’ailleurs un d’entre eux peut témoigner de certaines menaces. Il y a eu des insultes à caractère racial, harcèlement de la justice à son encontre. Alors qu’il essayait, comme pas mal de personne, de réussir dans la vie. Tous se sont acharnés sur lui pour le briser.

Finalement incarcéré en janvier 2002, il a subi maintes pressions, tentatives d’intimidation, de déstabilisation et avec encore ces perpétuelles menaces de mort, suivi de différents transferts (Tarbes étant le quatrième depuis le début de son incarcération), mis en quartier disciplinaire après accrochage avec le personnel, dernier transfert lui ayant coûté la vie…

Le 26 avril 2002, à 15h30, 20 heures après le décès, l’administration pénitentiaire décide enfin de prévenir la famille avec une très « grande délicatesse ». Ils téléphonent à une des sœurs en annonçant qu’il y a un problème avec Belgacem. Lorsqu’elle demanda plus d’explications, ne pensant pas une seule seconde à son décès, on lui répondra « Il s’est tout simplement suicidé Madame ! … ».
Dans le même temps, trois policiers se présentaient au domicile de sa mère en lui remettant une enveloppe dans laquelle se trouvait (sur un bout de papier déchiré) le numéro de téléphone d’une personne à contacter. Très rapidement la famille met tout en œuvre pour savoir ce qui c’est passé et téléphone au procureur comme on leur avait indiqué de faire. A leur grand étonnement, la greffière refusera de les mettre en relation, allant même jusqu’à leur raccrocher au nez !!!

Le 29 avril, à 10 heures, le procureur téléphone à la famille pour l’informer que l’autopsie est en cours et qu’il les recontactera dans la journée pour communiquer les résultats. Après une longue attente, à 17 heures, un policier qui refuse de donner son nom explique qu’elles disposent du corps, mais rien sur l’autopsie pratiquée.

Le 30 avril, la famille arrive enfin à porter plainte après avoir fortement insistée contre X pour « homicide volontaire avec préméditation » et « non-assistance à personne en danger ». Après cela, les deux sœurs accompagnées d’ami(e)s se rendent à la Maison d’arrêt dans le but de rencontrer le Directeur et d’avoir des éclaircissements. Encore une fois, elles ont dû user de leur patience en insistant sur le droit de rencontrer le directeur, en signalant que ce dernier se devait selon la loi de les recevoir. Il refusera de répondre à certaines questions et soutiendra que le SAMU est intervenu à 20h05 mais malgré tous les moyens mis en œuvre, ils n’arriveront pas à le réanimer.
Toutefois, il insiste sur sa profonde indignation face aux mensonges publiés dans les journaux car, selon lui, la famille le fait passer pour un assassin.

Ils se rendent à la morgue où ils constatent que le corps de Belgacem montre de nombreuses traces de violences (coups, bosses, bleues…) qui démontre qu’il a été torturé. La trace visible sur le coté gauche avant du cou, ne prouve en aucun cas, la thèse de pendaison. Forte heureusement, malgré la souffrance et la douleur, ils feront le nécessaire pour garder traces de ces violences, car, deux jours après, le corps de Belgacem aura été « retouché ».

Suite à diverses actions (manifestations, sitting…), la famille obtient l’application de la loi, tel la commission rogatoire, (lancé très tardivement, un mois après le décès), la contre expertise, la demande d’examens… Autre fait troublant suite à une enquête menée par la famille, car les autorités compétentes ne jureront pas nécessaire de le faire, le SAMU n’a jamais été contacté, donc, n’est pas intervenu à la maison d’arrêt. Signalons aussi que la famille est en possession de deux rapports d’autopsies, soulevant de nombreuses contradictions.

Tout ces points d’ombres, les traces de violences, les courriers de Belgacem dans lesquels il parle de menaces de mort, la lenteur, voire l’indifférence totale de la justice confirment les doutes de la famille, ainsi que l’insistance auprès de celle-ci, à enterrer Belgacem et donc la vérité.
Voilà la réalité, le dossier dérange, comme ils ont su si bien le dire, c’est un PROBLEME. Le dossier n’est pas classé et depuis quatre mois la famille, des ami(e)s ainsi que des gens touchés pas cette affaire font tout leur possible pour que justice soit faite.

Sur le banc des accusés, il y a de nombreux coupables, cela va des « matons » à des directeurs de prisons en passant par des soi-disant associations pour la défense des détenus, connaissant la vérité ne font rien et vont même jusqu’à fermer les yeux sur ces méfaits, ces actes de tortures, ces assassinats.

Belgacem était âgé de 19 ans, plein de vie, de projets, de rêves, et d’espoirs. Il n’avait rien fait de mal ou de répréhensible, il ne méritait pas d’être traité ainsi et de finir ses jours dans une longue agonie, battu, humilié, privé de sa dignité, et seul…
On l’a laissé mourir dans d’atroces souffrances et on ne le laisse même pas pouvoir reposer en paix.

Il faut absolument dénoncer ces faits pour ne pas laisser un sentiment d’impunité à ceux qui ont fait ça, car sinon on hypothèque la vie d’autre personne qui sont actuellement en passe de subir le même sort.

Agissons pour que plus jamais des êtres humains soient assassinés comme des bêtes. La prison est déjà un lieu de non droit total. Faisons en sorte d’abolir réellement la peine de mort.

Sa famille
Ses ami(e)s