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(2006-06) Compte-rendu CampagneTrop C Trop

Mise en ligne : 7 juillet 2006

Voici le compte-rendu de la réunion de notre collectif, mercredi 14 juin dernier à Paris. Il fait l’état des lieux de nos travaux avant l’été. Après une période peu facile, il indique une dynamique retrouvée. Cordialement, Bernard Bolze

Texte de l'article :

Compte-rendu du Collectif du 14 juin 2006

Présents : Rachel Saada (SAF), Jean-Claude Cugnet (ATD Quart Monde), Michaël Faure (sociologue/Sémaphore), Alexis Saurin, Elise (Genepi), Nathalie Ménard (AFEV), Michel Flauder (SNEPAP-FSU), Caroline Quazzo (Les Verts), Benoît Narbey et François Barbotte (ACAT), Gilles Pradeau (Jeunes Verts), Judith le Mauff et Mina de Surmain (L’Estran), Liliane Chenain, Julien Poncet et Bernard Bolze (coordination campagne).

Excusés : Pierre-Victor Tournier (DES Maintenant en Europe), Philippe Pottier (AFC)

Ordre du jour :

- Point financier, Echanges sur les pratiques associatives et moyens pour y faire face., Présence de la Campagne sur les manifestations de cet été - Rencontres locales : Qui est prêt à se déplacer ?, Diverses : Manifestation organisée par le SAF, Appel à dons, Dates des réunions à venir

I/ En ce qui concerne les rentrées d’argent :

Nathalie Ménard, directrice de l’Afev (Association de la Fondation étudiante pour la ville) se porte volontaire pour suivre la comptabilité de la Campagne et en rendre compte au collectif. Rendez-vous le 12 juillet.

Les entrées d’argent demeurent extrêmement marginales. Mais 90 personnes ont souscrit à l’opération 9 m²/9 € pour dix huit mois.

La présence aux Eurockéennes est financée par la tenue d’un bar au Festival de Villeurbanne Les Invites (10 200 €) et par une subvention du Conseil général du Territoire de Belfort (3000 €).

 II/ La situation actuelle de la Campagne :

 Après un lancement national en janvier qui fut un succès en terme d’intérêt, de fréquentation, de restitution par la presse (Le Monde, L’Humanité, France 2, etc...), la période écoulée n’a pas tenu ses promesses. Plusieurs explications peuvent être données :

- difficultés financières : l’absence de financements a contraint Bernard a travaillé à mi-temps du 15 janvier au 15 juin pour un employeur extérieur, au détriment de la dynamique de la campagne.

- Querelles internes : les incompréhensions, l’absence de volonté de dialogue et de volonté de s’informer de quelques-uns ont entaché nos travaux au détriment d’un objectif autrement plus essentiel. L’initiative de la Campagne, prise par une personne et non par une association, perturbe et complexifie également la donne habituelle. L’esprit collectif est aujourd’hui retrouvé. Nos dernières réunions en attestent. 

La question des actions urgentes : Le succès de la Campagne « double peine » a essentiellement reposé sur ces actions urgentes, tranches de vie très humaines alertant la population, relayées par les médias.

Ici la difficulté réside dans le fait que les personnes victimes d’abus, de maltraitances diverses liées aux conditions d’incarcération gardent le silence. Les faits ne sont révélés par la presse qu’à la suite d’une hospitalisation, d’un procès. Toute autre action urgente apparaît à beaucoup théorique, complexe à décrypter.

 Campagne, le retour  : la disponibilité désormais entière de Bernard, le début d’aboutissement de pistes amorcées il y a plusieurs mois relancent la dynamique. La Campagne sera présente dans le paysage de l’été, aux Eurockéennes, à Aurillac, aux universités d’été du Parti socialiste, des Verts, de l’Afev, à la Fête de l’Humanité. L’enjeu de la prison sera présent dans le débat des présidentielles.

 Ainsi D. Strauss Kahn, longuement interrogé dans Charlie Hebdo du 14 juin (comme le seront les autres candidats, de droite ou de gauche) indique : « je pense qu’il faut se battre pour une idée simple : un détenu, une place ». Ainsi Ségolène Royal (20 minutes du 10 mai) : « La prison Mesure phare  : un seul détenu par cellule ». Ainsi le constat de l’UMP (Convention Justice du 3 mai 06) : « la surpopulation carcérale est lourde de conséquences pour les détenus puisqu’elle les contraint à cohabiter avec un et même souvent deux ou trois autres détenus. Le principe de l’encellulement individuel, qui existe en France depuis la loi Bérenger de 1875, n’est ainsi pas respecté en maison d’arrêt ».

Le Parti communiste et Les Verts sont signataires de la Campagne.

 La désormais seule question qui vaille pour notre collectif : comment rendre effective au lendemain des élections une mesure connue de tous et qui emporte aujourd’hui l’adhésion de tous ?

 Le lien de la Campagne avec les Etats généraux de l’OIP ?

 On sait que l’OIP, qui défendait depuis des années la notion de numerus clausus a admis son « erreur » au moment du lancement de la Campagne. Ainsi décrit-il le numerus clausus dans son Rapport 2003 : « le seul dispositif susceptible de concrétiser l’intolérance absolue au surencombrement des prisons ». « Cette affirmation manquait singulièrement de clairvoyance », écrit-il en avril dernier à ses adhérents, dont beaucoup, cependant, ont choisi de participer à la Campagne. Cette lettre de trois pages aux adhérents ne mentionne à aucun moment que l’initiateur de la Campagne est le fondateur de l’OIP, mais elle n’oublie pas de dire que la Campagne contre la double peine, animée par le même, a été « une réforme de dupes ». On l’aura compris, ce n’est pas le sort des détenus qui importe ici.

Si l’OIP ne soutient pas la Campagne trop c’est trop, notre campagne soutient les Etats généraux initiés par l’OIP et se réjouit de l’entreprise. Ainsi, l’appel de Gabriel Mouesca, son président, en faveur de cette initiative et la mise en ligne de son questionnaire, ont-ils fait la Une de notre site pendant plusieurs semaines http://www.oip.org/actualite/loi/questionnaire.htm

Nous estimons que nos approches multiples concourent à un même objectif : faire entrer le droit en prison. Nul doute que la question de la surpopulation sera remontée dans les filets de l’OIP, nul doute que le problème ne peut se résoudre autrement qu’en installant une personne là où il n’y a qu’une place et nul doute que les candidats interpellés, avec la puissance de feu de l’OIP et des organisations associées, en feront usage.

Le GENEPI a transmis l’invitation à répondre au questionnaire au sein des prisons. Le GENEPI souhaiterait réaliser une explication du questionnaire à diffuser auprès des détenus.

En outre, LE GENEPI propose de construire un quiz relatif à la surpopulation (une dizaine de questions) qui sera distribué lors des Eurockéennes.

 III/ Manifestations :

 Actuellement les kits de la Campagne ne sont pas finalisés. Ils seront prêts à être diffusés auprès des compagnies de rue à Aurillac. La réalisation de ces kits a été financée par la Communauté urbaine de Lyon (à hauteur de 3900 euros). Boîtage avec matériel de la campagne et mode d’emploi.

- 15 Juin 2006 : Villeurbanne - « Festival Les Invites » : le bar sera tenu par des bénévoles de la Campagne. Opération réalisée le jour de l’écriture de ces lignes. Grand succès, grande fatigue (trois nuits blanches). Bénéfice ne : 10200 € pour réaliser l’opération Belfort.

Eurockéennes de Belfort  : financement de 3000 euros par une subvention du conseil général du Territoire de Belfort)

Cet événement aura lieu le 30 juin et le 1er et 2 juillet : 90 000 spectateurs attendus.

L’espace est de 250 m² au cœur du festival. Edition de 30 000 stickers (autocollants) sous forme de dix vignettes dessinées par Luz (Charlie Hebdo). Présence de Luz sur notre site, dessins projetés sur les écrans du festival. Scénographie de l’espace. Animation par 27 bénévoles (9 jeunes gens de l’Est lyonnais et leurs quatre accompagnants ; étudiants de l’Afev ; Rencontre des associations partenaires de la campagne présentes dans la région, dimanche 2 juillet à 11 h et accueil par le président du conseil général. Accès aux artistes et aux journalistes.

- Festival d’Aurillac : du 15 au 19 septembre. 500 compagnies des arts de rue seront présentes (in et off). Un accueil sera effectué selon un dispositif proche. Présence dans les programmes, signalétiques, rendez-vous professionnels avec les compagnies, déjà nombreuses à se manifester pour nous accompagner.

- Zénith : Prise de contact avec la direction. La question demeure du choix du moment : cet automne ou au printemps. Décision collective le 12 juillet.

Présences des arts de la pistes et de la rue et d’un ou deux groupes de musique compatibles.

Au niveau financier :
§ Prise en charge des artistes pour déplacement et hébergement
§ Mise à disposition de la salle
§ Coûts techniques, sécurité, nettoyage, assurance à la charge de l’organisation

- Fête de l’humanité : du 15 au 17 septembre. (coordination Liliane Chenain). Stand de 9 m², coût :500 euros ; le GENEPI propose de se renseigner pour pouvoir installer sur place une cellule.

Nécessité de mobiliser au moins 27 personnes à raison de 3 par tranche horaire de 7 h du matin à minuit, sur les 3 jours. Chaque personne est tenue de payer son entrée de 15 euros (soit un Pass pour 3 jours).

Organisation d’un débat autour de nos questions par Henri Malberg, président de la commission justice du PCF.

- Mairie de Fresnes, 13 octobre à 18 h  : réunion publique en faveur de la campagne. seront présents Christine Boutin, H. Malberg, JC Bouvier (Syndicat de la magistrature), sous réserve D. Strauss Kahn. Invitation à Noël Mamère (liste non close).

La présence du médecin chef de la prison de Fresnes est sollicitée

Le Théâtre du Soleil  : deux soirées : table à disposition pour distribuer des documents sur la Campagne.

Représentation notamment du journal d’un condamné de Victor Hugo par la Cie 1er Acte.

Novembre 2006 et Février 2007

- Municipalité de Brunoy (24 mars 07) accueille la Campagne avec une troupe de théâtre présente sur place.

- « Les nuits atypiques de Langon » présence à l’initiative du SAF.

 IV/ AUTRES événements à PREPARER  :

 Sensibilisation des professionnels du droit et appel à dons. Porté par le SAF (CF. Compte-rendu de réunion du 12/06/06)

A la Maison du Barreau de Paris, place Dauphine, lundi 2 octobre 06

Soutien du Barreau, notamment par le biais de la mise à disposition des moyens de communication de l’Ordre : mail, site Internet, Bulletin hebdomadaire.

 Rencontres locales : plusieurs ont déjà eu lieu, beaucoup sont en préparation. Se renseigner au siège de la campagne, consulter le site, faire de nouvelles suggestions. La plupart des membres de notre collectif ont accepté de se rendre à telle ou telle rencontre pour nous y représenter.

 Dates des prochaines réunions mensuelles de notre collectif, 68 rue de la Folie Méricourt, 75011 Paris les mercredis de 19 h à 21 h : 13 septembre ; 11 octobre ; 8 novembre ; 6 décembre ;

 Compte-rendu préparé par Caroline Quazzo et Bernard Bolze.

 Annexes proposées par Caroline Quazzo :

 1/ L’Essai sur le Don (Marcel Mauss 1923/1924) connaît un très grand retentissement dans l’étude des sociétés ; qu’elles soient " archaïques " ou plus contemporaines, le don pouvant fonder une utopie politique. En fait, Mauss traite d’un don/ contre don . Ce phénomène implique une obligation de rendre et de recevoir, un contenu hiérarchique et symbolique. De là, Mauss fait du don/contre don l’exception sinon l’alternative à la rationalité économique et à la généralité de l’échange marchand. Le don/ contre don et de façon plus générale l’altruisme apparaissent comme une alternative au marché et au jeu des égoïsmes. Alternative méthodologique aussi, le don/ contre don est un " fait social total " qui exige une sociologie économique et plus généralement une anthropologie.

Une des originalités de la conception de Mauss incite à voir que le don/ contre don est ambivalent, bien et mal " veillant ". Le don est à la fois " cadeau " et " poison ". Sa forme malveillante s’inscrit dans la recherche du pouvoir du donneur et l’obligation de rendre.... De ce point de vue le don s’inscrit dans l’utilitarisme, éventuellement monstrueux.

Cette conception malveillante du don a été largement récupérée par la théorie économique. Car elle implique un effet de connaissance qui favorise les comportements utilitaristes. Ceci permettrait de comprendre que le don empoisonné soit largement reprise par la théorie économique et que la portée anti économiste du don/ contre don soit démentie par les faits ; le plus grand apport de l’anthropologie du don à la théorie économique est la nouvelle économie du travail, fondée sur un don complice entre travailleurs et patrons, complicité malveillante contre les marginaux.

Le don/ contre don a les caractéristiques suivantes, être lié à une contre- prestation, être personnalisé en dévalorisant éventuellement celui qui le reçoit. Il est symbolique et porte des valeurs. Le don ostentatoire permet de situer les rangs sociaux.

Ce don/contre don est fortement personnalisé et donc source d’effets pervers.

Le don s’inscrit dans une communauté et donc dans l’altruisme. L’ambivalence attribuée par Mauss au don, sa capacité malveillante tranche avec la théorie de l’altruisme d’Auguste Comte (1842). En effet, le don peut être " empoisonné ", or parallèlement, il est impensable que l’altruisme puisse être malveillant.

Le don, s’il est un phénomène social total, n’évite pas les phénomènes de pouvoir, il manifeste le pouvoir et ses formes, par exemple le paternalisme.

 L’intégration du don en théorie économique : le don empoisonné.

 En d’autres termes, le don dans son cadre altruiste est "empoisonné". Cet empoisonnement du don est analysé par la théorie économique de l’altruisme et en particulier par Buchanan ; le thèorème du bon samaritain montre que le don du "bon samaritain" est égoïste en faisant en sorte de figer le pauvre dans sa situation. Le don est à la fois objet d’un plaisir du donateur et d’une volonté de garder ses pauvres. L’aide internationale est un bon exemple de ce don empoisonné, l’Afrique en est une victime désignée.

Le don pur et parfait.

Donner est un acte gratuit qui n’est pas empoisonné par l’échange ; il n’existe pas de connaissance réciproque qui favorise les anticipations stratégiques des partenaires. Le don doit être pur et parfait. Un don pur pour le donateur peut rester imparfait, considéré du point de vue du bénéficiaires. Il n’a pas une valeur morale évidente (la bienveillance par exemple) et peut être " empoisonné ".

Quand au donateur : le don est un transfert gratuit (sans paiement par le receveur), sans contrepartie, définitif. Il est libre ou encore " sans tabou " quant à son objet et son destinataire.

Il est un acte autonome (Platon, dialogue entre Glaucon et Adimante) dont les motivations sont dépendantes de l’acte lui-même, qui n’a d’autre but que celui de l’accomplissement de l’acte, et qui trouve sa source en lui-même. Le donataire est une personne autonome (Kant, leçons d’éthique) qui édicte elle même le don sans pression de l’extérieur. Le don est volontaire. De ce fait le transfert forcé, effectué par des communautés ou l’Etat n’est pas un don.

Librement accepté et optimal : le don n’est pas imposé ni l’expression d’une ingérence. Ce don ne brave pas une interdiction de donner et n’implique pas une obligation de recevoir.

Le don exprime la liberté, il est extérieur à tout volonté de justice et peut renforcer l’injustice, ce que soulignait déjà Nozick ; il peut engendrer le pouvoir d’un des deux partenaires. Le don de la parole est caractéristique en psychanalyse d’un effet de transfert au profit de celui qui s’instaure analyste.

Le cas le plus fréquent de don pur et parfait est le don médical ( sang, sperme, organe..) du vivant. Le don est pur, car gratuit, définitif, sans contrepartie ; il est d’autre part parfait car anonyme et représente un sacrifice ( transfert univoque) pour une prestation certaine sans conditions particulières..

 Conclusions et quelques objections.

Le don/contre don, théorisé par Mauss, a été principalement intégré en économie sous sa forme malveillante. Ce que soulignent les théories économique du marché politique du travail ou de la charité. Cette conception tranche avec le préjugé bienveillant de l’altruisme et le côté alternatif attribué à cette pratique par rapport au marché. Le don empoisonné s’intègre sans problème dans l’utilitarisme.

Il faut pour mieux comprendre le don impur sinon la malveillance, préciser la définition d’un don pur ( donateur) et parfait (receveur). Cette situation de référence implique des conditions rationnelles et morales. La non-réciprocité souligne que l’équilibre des dons est quasi- impossible. L’économie du don est par nature déséquilibrée.

2/ Betty de Bernard Lavilliers
 
Tu n’as pas sommeil
Tu fumes et tu veilles
T’es toute écorchée
T’es comme un chat triste
Perdu sur la liste
Des objets trouvés
La nuit carcérale
Tombant sur les dalles
Et ce lit glacé
Aller et venir
Soleil et sourire
Sont d’l’autre coté

Ces murs, ces grillages
Ces portes et ces cages
Ces couloirs, ces clés
Cette solitude
Si dure et si rude
Qu’on peut la toucher
Ce rayon de lune
Sur le sol allume
Visage oublié
De celui que t’aimes
Qui tire sur sa chaîne
Comme un loup blessé

Betty faut pas craquer
Betty faut pas plonger
Je sais, ils t’ont couchée là
Et puis ils ont fermé leurs barreaux d’acier

Betty faut pas pleurer
Betty faut pas trembler
Je sais, tu vas rester là
T’aimerais plus t’réveiller, plus jamais rêver

Je te dis je t’aime
Dans ce court poème
Dans ce long baiser
Tu es ma frangine
Juste une féminine
Que j’avais rimée
Je te donne ma force
Mes mots et mes notes
Pour te réchauffer
Je haie la morale
Les prisons centrales
Les maisons d’arrêt

Je n’ai pas sommeil
Je fume et je veille
Et j’ai composé
Une chanson d’amour
Une chanson secours
Pour l’autre côté
Pour ceux que l’on jette
Dans les oubliettes
Dans l’obscurité
Pendant qu’les gens dorment
Au fond du conforme
Sans se réveiller

Betty faut pas craquer
Betty faut pas plonger
Je sais, ils t’ont couchée là
Et puis ils ont fermé leurs barreaux d’acier

Betty faut pas pleurer
Betty faut pas trembler
Tu sais, on s’retrouvera, là
Ailleurs, en plein soleil ...

3/ La médecin-chef de Fresnes ne cessera pas le travail

Elle a obtenu des "promesses sérieuses" de recrutement de personnels, après avoir menacé de faire grève.

L a médecin-chef du service médico-psychologique régional (SMPR) de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) a obtenu gain de cause. Elle a finalement décidé de ne pas cesser le travail le 30 juin, des "promesses sérieuses" ayant été faites sur le recrutement de personnels.
"J’ai décidé de ne pas cesser le travail, étant donné les promesses sérieuses", pour le recrutement d’infirmiers, de la direction de l’hôpital psychiatrique Paul-Guiraud de Villejuif (Val-de-Marne), dont dépend le SMPR, a déclaré lundi Christiane de Beaurepaire.
Toutefois, "nous sommes dans une situation de solution palliative, qui couvre de manière précaire les besoins de l’été", a-t-elle ajouté. "Nous restons extrêmement attentifs et mobilisés" car "le problème se reposera en septembre", a-t-elle affirmé.
Si d’ici là, aucune solution n’était trouvée, l’activité continuerait "au détriment d’autres services, dont l’unité d’hospitalisation psychiatrique de la prison, où les infirmiers sont déjà en sous-effectif", a noté la médecin-chef.

Intérimaires

Christiane de Beaurepaire avait menacé début mai de cesser le travail le 30 juin, faute d’effectifs infirmiers suffisants pour les unités de consultations médico-psychologiques des trois divisions hommes de la prison, soit environ 1.900 détenus.
Ces effectifs, normalement de six postes, étaient depuis le 1er mars de 2,8 équivalent temps plein, avec un départ en retraite prévu fin juin. "Nous recrutons deux intérimaires pour maintenir l’ensemble des postes affectés aux consultations et des temps infirmiers pour remplacer les personnes pendant les vacances", a expliqué le directeur de l’hôpital Paul-Guiraud, Eric Graindorge. Ppour l’instant, une infirmière a été recrutée en intérim et deux étudiants en médecine feraient des remplacements cet été. L’embauche d’une deuxième infirmière en intérim a été annoncée, mais n’est "pas effective", a-t-elle souligné.

NOUVELOBS.COM | 27.06.06 | 09:24