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(2006) Au secours pour Cyril

Mise en ligne : 3 juillet 2006

Texte de l'article :

A l’heure où le « Burgaud chow » continue d’alimenter la presse, depuis cinq ans mon fils cadet se meurt, dans des quartiers d’isolement hostiles dégoulinant de peur, de sueur, et d’horreur dans le cadre d’un dossier instruit complètement à charge, alors que cela fait des mois qu’il est malade et qu’il réclame des soins.
Je rappelle qu’il est présumé innocent puisqu’il n’est pas encore jugé. Le serait il, que cela ne donne en aucune façon le droit de perpétrer la torture dans l’opacité enceinte concentrationnaire de nos prisons, qui sont comme autant de tumeurs carcérales disséminées ça et là dans la matrice républicaine, malgré les rapports accablants des commissions parlementaires et Européenne.

Ca fait des mois que Cyril mon enfant réclame des soins pour des douleurs articulaires et nerveuses majeures et intolérables, des céphalées dont l’intensité sismique pourrait se calculer sur l’échelle de Richter reléguant celle de la douleur de 0 à 10 au fin fond de nos mémoires.
Les seuls traitements auxquels il a eu droit ces dernières années, étant torture, barbarie, et humiliation.
Je dis stop ! Mon seuil de tolérance est atteint ! Je ne puis laisser mourir mon enfant dans l’indifférence la plus totale, alors que notre presse quotidienne consacre ses unes à la fermeture ou non de la prison de Guantanamo ou autre Abou Graïb, sœurs jumelles des nôtres !
 
Avant d’aller plus avant, je dois préciser qu’une seule personnalité politique a eu le courage d’intervenir et de poser des questions à l’administration pénitentiaire, faisant de ce fait valoir son droit de parlementaire, cette courageuse sénatrice, s’appelle Alima Boumédienne- Thierry.
Je profite de ce texte pour la remercier de ne pas participer à la curie et de ne pas se faire complice de cette tentative d’homicide préméditée et en plus d’intervenir pour Cyril.
 
A l’issue de mon dernier parloir durant lequel mon enfant a eu une violente crise de maux de tête assortis de troubles de la vision qui m’a bouleversée, elle a téléphoné à la prison de la Santé, parlé plus d’une heure avec la direction, ainsi qu’avec le psychiatre, lesquels ont, semblent ils, exprimé un REFUS clair et net de cautionner le maintien de mon fils Cyril à l’isolement. (surtout lorsque l’on connaît les raisons fallacieuses et mensongères de celui ci).

J’ajoute que seuls Ban Public, défense des citoyens et l’ACAT (association des chrétiens pour l’abolition de la torture) ont permis de sauver une première fois la vie de mon fils en grève de la faim durant cinquante jours l’année dernière.
En parallèle, le nouvel Obs m’avait consacré deux pages dans son mensuel de décembre durant cette grève de la faim à la prison de Rouen
Grève entreprise pour dénoncer ses conditions extrêmes de détention et son souhait de réintégrer la région parisienne pour pouvoir préparer sa défense dans des conditions normales, comme l’indiquent les textes de loi sur le sujet.
Il avait passé en outre plus de 90 jours dans un mitard (cachot) soit dans 4m2 dépourvus de fenêtre, se voyant servir par l’AP des asticots mélangés à sa maigre pitance.
Il avait tenu bon pour que sa fille prématurée de 960 grammes ne prenne aucun risque, dans des transports contaminants en venant le visiter au parloir, dans les bras de sa mère.
L’administration pénitentiaire ne lui a jamais pardonné...
Grève de la faim, afin de dénoncer les conditions extrêmes qu’il subit mais aussi que nous, famille, subissons par le ricochet de la logique sécuritaire et financière (LOF)
.
Une enquête a depuis été diligentée grâce à l’ACAT mais, le juge n’écoute pas les réponses de mon fils lorsqu’il l’interroge sur le sujet. (corporatisme quand tu nous tiens !)

Je rappelle en outre que ma fille et moi sommes malades du sida, que je lui ai transmis à la naissance en 81, elle est donc l’enfant la plus âgée née d’une contamination mère enfant et cela ne semble perturber en rien la LOF cette logique financière issu du terrorisme sécuritaire ambiant dont nous les proches, face à l’indicible, sommes les dommages collatéraux.
Dernièrement, ma fille s’est retrouvée 48 h aux urgences à l’issue d’un parloir excentré vers lesquels le ministère de l’injustice n’hésite pas à l’envoyer.
Actuellement, il a été nécessaire de lui poser 24 heures durant, un appareil sur la poitrine pour mesurer sa capacité cardiaque et peut être envisager une greffe qu’elle n’obtiendra pas pour cause de pauvreté chronique, mais là c’est un autre sujet ! ?...
Dans tous les cas je tiens à préciser que ce texte est avant tout un appel au secours et une façon d’affirmer que l’on refuse de se faire complice de l’horreur et de la barbarie.
Si personne ne répond à cet appel afin de secourir mes enfants, je commettrais l’irréparable devant une de ces institutions républicaines, responsables pour certaines d’entre elles, du délabrement démocratique actuel.
Je veux juste tenter d’attirer l’attention sur ce sida carcéral dont les dernières défenses humanitaires se sont effondrées, et dont une des pathologies les plus stigmatisantes reste le sarcome de Sarkosy et la tolérance zéro.

Tandis que les doigts de l’homme sont crispés sur nos chaînes, les droits de l’homme sont définitivement coincés sous leur berceau....

Catherine

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