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Travaux Personnels Encadrés (TPE) - travaux de recherches de lycéen(ne)s sur le milieu carcéral

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Type : PowerPoint

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Date : 29-09-2005

Le système carcéral, les prisonniers « La prison punition ou instance d’intégration ? »

Mise en ligne : 3 octobre 2005

Texte de l'article :

Il y a tant à dire... mais surtout tant à faire ! 

« Puissent certains professionnels des mondes judiciaire et pénitentiaire devenir non plus de froides machines à broyer, mais de réels interlocuteurs qui savent écouter et se remettre en question, sans utiliser parfois la loi ou le règlement comme instrument de pouvoir et d’écrasement sur les autres. Puissent ces professionnels devenir des personnes plus abordables ( et non plus « intouchables » ), plus sensibles et ouvertes à la détresse, plus transparentes, humaines et justes ; qu’elles puissent sanctionner et relever dans le respect de l’être humain et de sa dignité. C’est cela la vrai justice.
La loi est faite pour la dignité de l’homme, et non l’homme pour l’unique dignité de la loi. Puisse le système punitif français montrer l’exemple et devenir enfin globalement porteur de vie, de reconstruction et d’espoir pour tout ceux et celles qui subissent car ils ont commis une faute... »

« France dis moi quelles sont tes prisons je te dirai qui tu es »

INTRODUCTION 

La mission de l’administration pénitentiaire est quadruple : protéger la société, assurer la punition du condamné, favoriser son amendement et permettre sa réinsertion.
Les deux premières missions sont assurées avec succès ; les deux suivantes ne sont pas du tout ou si peu assurées. L’activité pénitentiaire continue son activité sans que personne ne sans émeuve, avec le taux incroyable d’échec qu’on lui connaît.
On parle beaucoup de réinsertion des personnes détenues : on devrait d’abord parler « d’insertion », car une grande partie des personnes mises en prison ne sont pas réellement bien insérées dans la société avant leur incarcération. L’encellulement ne fait que « désinsérer » encore davantage les personnes de leur famille, de leur travail et de la société.
La prison brise les détenus, les dépersonnalise, les déstructure durant des années au point de transformer certains d’entre et de les rendre incapables de refaire face à la vie extérieure : la réalité est là, taux d’échec 75 %, un condamné sur deux récidive dans les 5 ans.

I LES PRINCIPAUX MOYENS OFFICIELS DE RÉINSERTION

1 L’enseignement en prison

 L’enseignement en prison est un des moyens officiel mis en place en France afin de permettre aux personnes incarcérées de poursuivre leurs études ou bien de les commencer en vue d’obtenir les diplômes de bases nécessaires pour trouver un emploi lors de leur sortie.
 
Tous les détenus ont ils accès à un enseignement ?

L’accès à l’enseignement en prison est un droit fondamental pour les détenus. De plus pour les moins de 16 ans, cela est obligatoire et fortement incité pour les 16-18 ans.
Lois de l’enseignement en prison Article D. 450. « Les détenus doivent acquérir ou développer les connaissances qui leur seront nécessaires après leur libération en vue d’une meilleure adaptation sociale.Toutes facilités compatibles avec les exigences de la discipline et de la sécurité doivent être données à cet effet aux détenus aptes à profiter d’un enseignement scolaire et professionnel et, en particulier, aux plus jeunes et aux moins instruits »

La loi précise que les condamnés ne savant ni lire ni écrire sont prioritaires comparé aux autres. En effet il sera privilégié dans les prisons le fait de donner un minimum de facultés aux illettrés afin qu’ils puissent s’exprimer et comprendre normalement les autres à leur sortie.
 
En effet on dénombre en 1998, 55% des personnes incarcérées avec aucun diplôme du secondaire, 14% ayant des difficultés à lire, 20% étant illettrés et 1/3 des personnes incarcérés étaient sans emploi à la veille de leur incarcération.

Qui est responsable de l’enseignement ?

Le ministère de l’éducation nationale et de la justice se partagent la responsabilité de l’enseignement en milieu carcéral.
 Le nombre d’enseignants en prison est en constante augmentation. En effet le nombre d’enseignants en prison à la rentrée 2003 était de 346 enseignements de premier degré et de 36 enseignants à temps plein alors qu’en 2002, on comptait seulement 332 enseignements de premier degré.
 Certes en valeur absolue cela ne constitue pas une forte augmentation, mais en valeur réelle 14 enseignants de plus équivaut à une forte aide pour les enseignants déjà présents.
Pour aider à pallier la demande d’enseignements en prison et suppléer les enseignants déjà présents, on retrouve quelques organismes qui s’investissent dans cette aide. On peut principalement relever le Génépi qui est un organisme constitué de bénévoles et d’étudiants issus de l’enseignement supérieur.

Le but de cette association étant d’offrir des cours aux détenus, d’informer et de sensibiliser les grands publics à la réalité du système carcéral afin d’éviter des réflexes de peur et d’exclusion.
L’enseignement en prison est donc officiellement un moyen d’aide à la réinsertion. Mais officieusement, les taux de réussite ne sont pas à la hauteur des espérances.
En effet en 2002, sur 510 détenus inscrits en premier cycle de collège avec pour but l’obtention du brevet du collège, seulement 39 détenus l’ont obtenu soit 7,65%. De même pour les détenus du deuxième cycle du secondaire afin de préparer leur bac. Sur 82 seulement 6 l’on eut soit 7,3%.

2 Le travail des détenus en France

Sur une population carcérale de 59 700 détenus en 2003, 18 800 d’entre eux travaillent soit 31,5%. Peu rémunérés, sans contrat de travail, les prisonniers représentent une main d’œuvre bon marché, flexible et soumise. De plus, leurs conditions de travail ne sont pas similaires aux conditions de travail de l’extérieur.

-Le travail en prison du point de vue des détenus.
 Le travail en prison est considéré comme un semblant d’évasion et une manière d’améliorer le quotidien. En effet les détenus en profite généralement pour s’aérer les idées, pour voir autre chose que leur quatre murs. Ce n’est donc généralement pas que pour l’argent que les détenus travaillent, leurs salaires représentant 45% du SMIC actuel, soit environ trois euros par heure. Les mieux lotis pouvant gagner jusqu’à 450 euros par mois en travaillant sur des pièces de moteur d’avion par exemple. Cependant le lot commun des détenus gagnent environ 180 euros par mois pour faire la confection d’échantillon de moquettes ou bien encore trier des oignons.

-Des formes de travail bien spécifiques.
Le travail de services général : cela correspond au fonctionnement des établissements pénitentiaire. Cela comprend la restauration, la blanchisserie, la cantine, la maintenance, la peinture ...En 2003 , ces tâches occupaient 30% de l’effectif carcéral en activité, soit 6700 postes de travail.
Le travail pour une entreprise chargée de vendre les produits réalisés par les détenus : les détenus réalisent des travaux de production, que l’entreprise se chargera de revendre (1300 détenus étaient employés de cette manière en 2003)
Le travail dans des entreprises délocalisant en prison : en effet, de plus en plus d’entreprises délocalisent en prison afin d’employer les détenus comme main d’œuvre peu chère. Ainsi, les détenus effectuent des tâches simples de montage, d’assemblage, de conditionnement ou bien de façonnage(ce mode travail employait 9300 détenus en 2003).
Le travail des détenus à l’extérieur : cela correspond aux détenus étant en semi liberté qui travaillent pour le compte de collectivités publiques, d’associations ou d’entreprises.

-Le point de vue de la loi.
Du point de vue administratif, le travail en prison est depuis la loi du 22 juin 1987 un droit et non une obligation en France. Par ailleurs, l’article 720 du code de procédure pénale institue un droit au travail pour la population carcérale, en imposant également une obligation de procurer une activité professionnelle aux détenus en faisant la demande.
L’idée étant de considérer le travail comme un outil d’insertion pour certains ou de réinsertion pour d’autre.

-Les conditions de travail des détenus.
Les détenus travaillant en prison sont tout de même encore bien éloignés du système de l’extérieur. En effet les détenus ne signent aucun contrat de travail. Ils n’ont pas le statut juridique de salarié. De ce fait aucune disposition est prise notamment au niveau de la durée de l’emploi, de la période d’essai, ou bien encore du licenciement. De plus, ces « faux salariés » ne bénéficient pas de congés payés et non aucune possibilité d’expression collective. Ils sont véritablement écartés du système de travail français, notamment à cause du fait que le personnel pénitentiaire considère encore aujourd’hui le travail en prison comme un outil essentiel de gestion de la détention., au lieu de la considérer comme une mesure favorisant la réinsertion des personnes incarcérées.

-Le travail en prison du point de vue des entreprises.
Enfin, le travail en prison n’est pas complètement valorisé. Certaines entreprises considèrent aujourd’hui le travail pénitentiaire comme une variable d’ajustement à la conjoncture économique. En effet, les ateliers de détenus offrent les caractéristique d’un sous traitant idéal. Les salaires sont bas et l’absence de droit du travail garantie une souplesse indéniable. Ainsi, les entreprises peuvent très vite réagir à une commande grâce à la possibilité d’obtenir une main d’œuvre sur le champ. De plus, la rémunération à la pièce leur permet d’avoir des cadence élevées. Cependant pour les détenus travaillant, cette vision des choses présente un désavantage de taille : ils sont les premiers sacrifiés lorsqu’il y a un retournement de conjoncture pour les même raison évoquées ci-dessus (pas de droit du travail).

3 Les liens familiaux

L’enfermement carcéral risque d’entraîner une autre forme d’isolement :l’isolement familial. La fragilisation des liens avec les proches pourrait compromettre la réinsertion. La situation familiale des détenus comporte certaines spécificités, dont un des principaux points communs est l’instabilité des liens affectifs. Il n’est pas rare que celle-ci se trouve renforcée par la détention. L’incarcération n’explique pas en soi le fréquence des ruptures conjugales mais contribue cependant à les précipiter. L’absence de conjoints touche six détenus sur dix et augmente avec la durée d’incarcération.
80% des détenus incarcérés depuis cinq ans n’ont pas de conjointes et une majorité d’entre eux sont séparés de leurs enfants.
L’incarcération serait donc synonyme d’isolement social et de rupture des liens notamment avec les enfants ?
Le droit de visite : L’ administration pénitentiaire doit en principe encourager et favoriser le maintien des relations des détenus avec leurs proches. Le fait de conserver des liens avec son entourage est en effet reconnu comme facteur de réinsertion. Les textes prévoient l’aménagement d’un droit de visite, mais ils négligent totalement la dimension qualitative de la relation entre le détenu et ses proches. L’absence d’intimité qui caractérise les rencontres au parloir, sous le regard du personnel qui doit pouvoir entendre les conversations, nuit fondamentalement à la préservation des liens de qualité.
Tout détenu, prévenu ou condamné à le droit de recevoir des visites. Cependant, aucune visite ne peut avoir lieu sans autorisation, ce qui implique certaines formalités administratives, sans exclure un refus de la part des autorités, surtout pour les personnes n’appartenant pas à la famille du détenu.
Les enfants relèvent des mêmes règles que le reste de la famille en ce qui concerne le droit de visite. Toutefois il semble plus difficile de justifier le refus d’un permis de visite à leur égard, puisque l’on voit mal en quoi la délivrance d’un permis à un enfant pourrait être de nature à troubler l’instruction, l’ordre ou la sécurité de l’établissement pénitentiaire.

Le parloir : Seuls instants de rencontre entre les personnes incarcérées et leur proches, les parloirs sont des moments essentiels dans la vie quotidienne de tout détenu. Mais l’absence d’intimité qui les entoure reste un point noir, dénaturant les relations que le détenu tente de maintenir avec son entourage.
Il n’est possible d’obtenir un parloir que sur rendez-vous. Le nombre maximum de personnes autorisées à visiter ensemble un détenu est fixé par le règlement intérieur, généralement il est de trois adultes, ou de deux adultes et un ou deux enfants, ou d’un adulte et trois enfants. Les prévenus doivent pouvoir être visités au moins trois fois par semaine, et les condamnés au moins une fois par semaine. Les jours et les horaires de visites sont fixés par le règlement intérieur de chaque prison ainsi que la durée de chaque parloir. Dans les faits, la durée minimale est d’une demie-heure en maison d’arrêt et d’une heure en centre de détention.
Aucun texte n’autorise ni interdit les rapports sexuels au parloir. Seul sont punis disciplinairement les « actes obscènes ou susceptibles d’offenser la pudeur » .
L’entrée ou la sortie de tout objet ne peut s’effectuer que sous le contrôle de l’administration pénitentiaire, il est interdit de faire entrer ou sortir de l’argent, des objets et des courriers directement par les parloirs.

La correspondance  : Le droit de correspondre est un droit fondamental reconnu aux détenus. Même en cellule de discipline le détenu peut écrire et recevoir des lettres, alors qu’il n’a plus le droit aux parloirs. Cependant la confidentialité de la correspondance est largement ignorée par les textes : les courriers échangés avec les proches peuvent être ouverts et lus par le personnel pénitencier par mesure de sécurité. Seuls les échanges épistolaires avec l’avocat, l’aumônier et certaines autorités administratives et judiciaires bénéficient du secret de la correspondance.

Les enfants et la maternité en prison : Chaque année, environ 50 enfants naissent de mères incarcérées. Certains vont rapidement être « libérés » d’autres resteront enfermés jusqu’à l’âge de 18 mois. Les enfants en prison n’ont pas le statut de détenu. L’administration pénitentiaire réalise certains efforts pour adapter à leur intention des conditions d’accueil et d’hébergement, afin de leur rendre le temps passé en prison moins traumatisant.
Cependant, tout en permettant à la mère de maintenir son enfant auprès d’elle pendant un an et demi, la législation tente clairement d’éviter le placement d’enfant en bas âge en milieu carcéral, estimant indirectement qu’il vaut mieux séparer une mère et son enfant que de les réunir dans un milieu comme la prison.

Les évènements familiaux  : Mariage, Décès et naissances peuvent survenir dans la famille d’une personne incarcérée . Un détenu conserve dans tout les cas le droit de se marier, le plus souvent son autorité parentale, moins souvent celui de se rendre au chevet d’un parent malade ou à son enterrement.

Les unités de vie familiale.
La section française de l’Observatoire International des Prisons (OIP), organisation non gouvernementale, a publié un rapport selon lequel les relations du détenus avec ses proches peuvent être rendues plus ardues par l’administration pénitentiaire elle-même.
Or le maintien des liens est reconnu par la Commission Européenne des Droits de l’Homme comme par le code de la procédure pénale, avec l’article D402 « En vue de faciliter le reclassement familial des détenus à leur libération, un attention particulière doit être prise afin de veiller au maintien et à l’amélioration de leurs relations avec leurs proches. » Aujourd’hui en France un fossé sépare la théorie de la pratique pour de nombreuses raisons :
- Parfois, on retrouve le refus d’un détenu de rencontrer ses enfants. La principale raison étant que le détenu ne veut pas renvoyer une image de détention qui pourrait par la suite être trop pénible à supporter pour ses enfants.
- Heures de visite peu souples. - Absence d’intimité dans les parloirs.
- Mobilité vers d’autres centres de détention pour certains détenus qui entraîne une distance trop énorme entre le lieu de vie de la famille et la prison.
Comme on peut le constater, beaucoup d’élément entraînent un risque de fragilisation des liens familiaux. Or ceci peut remettre en cause une réinsertion réussie...A la différence de nombreux pays européens ou du Canada, la France ne dispose pas encore de prisons dotées d’UVF, c’est à dire d’unité de vie familiale. Il s’agit de lieux privatifs, conçus comme des appartements, qui permettent un regroupement familial au sein de l’établissement pénitentiaire durant un, deux ou trois jours de manière périodique.
Les prisonniers ne disposant que de peu ou d’aucune permission de sortie, ou encore les prisonniers purgeant une peine de longue durée pourraient être les principaux bénéficiaires de ces mesures qui restent tout de même sous le contrôle des établissements pénitentiaires.
Pour finir, entre sanction et réinsertion, la prison doit ajuster sa fonction pour que la peine ne devienne pas source d’isolement social et de barrière à la vie familiale

II LES LIMITES DE LA RÉINSERTION

1 Effets de la surpopulation

La surpopulation semble constitutive du système carcéral français : depuis 1990, seule l’année 2001 a connu un taux d’occupation moyen inférieur à 100 %, avec 47837 personnes détenues pour 48593 places. Au 1er juillet 2003, avec 60963 personnes incarcérées, les prisons françaises affichent un taux d’occupation de 125.4 %.
OIP, Les conditions de détention en France

La grâce présidentielle  : elle vise à diminuer la surpopulation carcérale.
Avant les années 1990, les grâces collectives restaient exceptionnelles : les président Valéry Giscard d’Estaing n’avait signé que deux décrets, en 1974 et 1980, imité en cela par François Mitterrand en 1981 et 1985. Au fil des ans, le recours aux grâces est devenu systématique jusqu’à devenir un instrument de désengorgement des prisons. La grâce collective, très attendu par les détenus, est devenue l’une des sources principales de lutte contre l’inflation carcérale.
Cécile Prieur, le monde. 

Face à la multiplication des complications quotidiennes due à la surpopulation, des mouvements de protestation de détenus et de surveillants éclatent un peu partout et les conditions de vie des uns et de travail des autres, en pâtissent. De plus les détenus étant en surnombre et le personnel pénitentiel en sous- nombre la réinsertion des détenus dans la société est laissée de coté car elle n’est pas considérée comme une priorité.

Analyse mathématiques
Afin d’observer l’importance et l’impact de l’évolution croissante des suicides, nous avons donc décidé d’essayer de prévoir le nombre de suicides, par exemple en 2060 si l’Etat ne change rien et si il n’y a aucune évolution.
 Pour cela, nous avons utilisé un outil mathématique : les prévisions. Ainsi, nous avons tout d’abord construit 2 graphiques, l’un nous indiquant le nombre de détenus suicidé de 1980 à 2002, l’autre, moins parlant mais plus perspicace, nous indiquant le taux de suicides pour 100 000 détenus de 1980 à 2002 . Ainsi à partir de ces graphiques, nous avons pu tracer deux droites de régression linéaire, qui sont des droites se trouvant au plus proche des points. Leurs équations, pouvant s’obtenir par calcul ou bien grâce à l’ordinateur sont les suivantes : y = 4.1512x - 8179.7 pour le graphique concernant l ’évolution du nombre de suicides et pour le taux de suicides l ’équation de la droite est y = 6.0899x - 11950. Ensuite nous avons pu prévoir le nombre de suicides dans les années à venir si il n ’y a pas de changements majeurs ( grâces non abolies ou bien au contraire grâces très importantes, ou encore modification des modes de vie en détention ou suicide collectif très important).
 Dans 15 ans par exemple (en 2020) le nombre de suicide sera de 206. Pour trouver cette valeur, j’ai remplacé x par l ’année que nous voulions prévoir. Ainsi, l’équation était : y = 4.1512*2020 - 8179.7. Il faut faire ensuite de même avec le taux de suicides. L’équation étant y = 6.0899x-11950, il faut remplacer x par 2020. On obtient l ’équation y = 6.0899*2020-11950 qui a pour résultat y = 352. Le taux de suicide en 2020 sera d ’après les prévisions de 352. De même, pour l ’année 2060, grâce à la même méthode on trouve une prévision de 372 suicides et un taux de suicides de 595.
 On peut donc constater d ’après les prévisions, qu’on atteindra un taux de suicides très important dans les décennies à venir si aucune mesure est prise. En effet en 18 ans, on aurait une augmentation de 84 suicides... Chiffres assez alarmant.
Cependant il faut préciser que ce ne sont que des prévisions. Si le gouvernement ne change pas sa manière d ’aborder les choses, peut-être arriverons nous à ces chiffres. Mais n ’oublions pas qu ’il n ’est pas impossible de faire diminuer le nombre de suicides en prison. Une meilleure hygiène et des bâtiments en bon état influenceraient déjà le moral des prisonniers et leur permettrait peut-être de pouvoir penser à leur avenir.

2 Le suicide en prison

Le suicide en prison fait parti du quotidien des détenus. En effet, tous les trois jours en France un détenu se suicide ou meurt de mort suspecte en prison.
L’année 2002 a été marquée par une augmentation sensible du nombre et du taux de suicides au sein de la population incarcérée malgré la baisse relative de 2001 (104 suicides contre 121 l’année précédente). 122 personnes détenues se sont données la mort en 2002, soit près de sept fois plus en proportion que dans l’ensemble de la population française. Une tendance qui s ‘est confirmée en 2003 avec 126 détenus suicidés.
Ø Les instants les plus propices.
On peut constater une chose : le moment le plus critique en matière de risque suicidaire est l’entrée en prison, en raison notamment du « choc carcéral » qui en résulte. Près de la moitié des suicides interviennent, en effet, dans les six premiers mois de détention et 15% durant les quinze premiers jours.
Ø Les endroits les plus propices.
Certains lieux en prison sont plus générateurs de troubles psychologiques qui entraînent par la suite des tendances suicidaires. En effet, le fait est que les détenus se donnent sept fois plus la mort au quartier disciplinaire qu’en détention normale. Cela étant dû principalement au fait qu’en cellule de punition la privation de liberté est encore plus importante qu’en régime de détention normal.
Ø L’entourage aggravant.
Certains détenus peuvent se sentir oppressés lorsqu’ils se trouvent dans une prison en surpopulation. On trouve parfois cinq détenus dans une cellule pour trois. C’est un des seul moyens mis en place par l’Etat pour l’instant pour accueillir le nombre croissant de détenus, avec bien sûr la mesure prise pour construire des prisons. Mais on peut alors se demander si le gouvernement français ne prend pas le problème à l’envers. En effet, ne serait-il pas plus adapter d’essayer de faire baisser le nombre de détenus que plutôt d’essayer de le contenir grâce à l’enfermement ?

Témoignages sur les suicides
Nous avons vu que le suicide va malheureusement de paire avec la détention.
Afin d’avoir un point de vu vécu, j’ai demandé à Milko Paris, ex-détenus de m’en parler.
 · voici son témoignage :
« Je dis qu’on pousse les détenus à se suicider. Le suicide ne peut pas être le fait d’une désespérance, il est le résultat des pressions subies au quotidien sans possibilités de s’en défendre. La prison, qui soustrait au regard et au contrôle démocratique, permet toutes les formes d’arbitraire. Des femmes, des hommes sont humiliés, interdits, niés. Cela a pour conséquence le taux important de suicides en prison. Justice et administration sont coupables par ordonnance. L’Etat et ses représentants sont coupables de ces négligences assassines. Il est de notre devoir de combattre et de dénoncer ces morts par ordonnance, en éclairant notamment l’opinion. C’est l’acte le plus absolu que les hommes et les femmes du XXIème siècle auront accompli ; alors à ce moment peut-être croirons-nous à l’humanité. » 
 · Nous avons aussi retrouvé le témoignage d’un pasteur, Bernard Stehr, aumônier à la maison centrale de Poissy et dans les prisons d’Ile de France depuis 20 ans :
« Il y a au moins deux fois plus de suicides que l’on dit dans les prisons françaises"Je suis cité comme témoin dans une affaire de suicide. En décembre 1999, un garçon d’une trentaine d’années qui était incarcéré à Poissy est mort d’un arrêt cardiaque après avoir été transféré à l’hôpital de St Germain en Laye.
En fait, il avait ingurgité tout ce qu’il pouvait, alcool, médicaments et produits cosmétiques. Il est mort à l’hôpital et son acte de décès a été notifié sur place. C’est un suicide, qui ne sera pourtant pas comptabilisé comme suicide en détention ni même comme une mort en prison. La famille porte plainte pour non-assistance à personne en danger et me cite comme témoin car j’avais déjà alerté les surveillants sur l’état de santé de ce garçon. Ils ont laissés faire et il y a beaucoup d’autres cas comparables dans les prisons françaises.
 C’est pourquoi je pense que l’on peut largement doubler les chiffres officiels de suicides en prison. Il y a tous ceux qui se laissent mourir de faim ou qui s’empoisonnent et décèdent à l’hôpital. » Pour finir, nous aurons donc recueilli différent point de vue. Cependant, il est aisé de constater qu’il ne varie pas d’une personne à une autre. Milko Paris nous aura permis d’affirmer et de confirmer que la prison déshumanise et détruit les hommes. Monsieur le pasteur aura mis en avant le fait que l’opinion publique ne peut être sûre de ce qui se passe réellement en prison, mais surtout, il nous aura permis de constater que la prison est un lieu non sur ou il peut se passer beaucoup de chose sans qu’on ne s’en inquiète... 

3 La réinsertion :officiellement oui, officieusement difficile...

 Malgré les actions de réinsertion mise en œuvre par le gouvernement pour essayer d’aider les détenus lors de leur sortie, on peut constater une inutilité partielle à long terme de ces dernières.

 · Les chiffres de la récidive.
Un condamné sur deux récidive dans les cinq ans suivant sa sortie, et 60 % des anciens détenus ont de nouveau à faire avec la justice. C’est une étude de l’administration pénitentiaire qui révèle ces chiffres préoccupants. Parmi les récidivistes, 40.7 % ont été condamnés à de nouvelles peines d’emprisonnement ferme, dont 0.2 % à des peines de réclusion criminelle.
En dehors de la récidive, la réinsertion faillit aussi dans d’autre domaines.
- 60% des sortants de prison déclarent ne pas avoir d ‘emploi (notamment les femmes et les étrangers, les moins de 25 ans et les plus de 40 ans).
- En moyenne, les libérés sortent avec 130 euros, voir pour plus d’un quart d’entre eux avec 15 euros, ou bien encore pour 20 % des libérés avec seulement 8 euros. A nous d’imaginer ensuite le seul moyen pour eux de pouvoir vivre à leur sortie.
 « Une mauvaise information ».
Cette étude menée par l’administration pénitentiaire en 1997, montre que les personnes libérées ont très peu recours aux organismes d’aide à l’emploi, malgré une proportion de chômeurs très importante parmi les libérés (60 %). Moins du quart des sans-emploi libérés sont inscrits à l’ANPE. Par ailleurs, le RMI a été sollicité par à peine 14 % des personnes sans-emploi libérées pouvant y prétendre. « il semblerait que ceci soit dû à un manque d’information » précise l’étude...

· Des moyens insuffisants.
Au 1er janvier 2003, on comptait en moyenne pour 100 détenus 40 surveillants, mais un seul travailleur social. Un nombre insuffisant de travailleurs sociaux qui en plus des aménagements de peine au point mort montre que la préparation à la réinsertion des personne incarcérées apparaît plus que jamais accessoire dans les priorités pénitentiaire. La composition du personnel est plus orientée vers la garde que vers la réinsertion, ce qui limite la lutte contre l’indigence à une aide minimaliste et ce qui permet d’arriver au résultat assez effrayant suivant : la grande majorité des détenus sortent de prison sans avoir eu l’occasion d’envisager leur avenir comme il l’aurait fallu et sans avoir assez d’argent nécessaire pour survivre.

 Nous avons donc constaté diverses choses. Le fort taux de récidive n’est pas normal. Il devrait alarmer plus d’une personne et faire réagir. Si l’enfermement ferme ne permet pas de punir tout en préparant à devenir un citoyen lors de la sortie, alors à quoi cela sert-il ?

CONCLUSION
La prison : punition ou instance d’intégration ?

A travers notre démarche, nous sommes arrivées à la conclusion suivante : Il est évident que le gouvernement met entre autre en place de nombreux moyens de réinsertion tels que : l’enseignement, le travail, la formation professionnelle et les liens familiaux.
Cependant dans la réalité des choses ce n’est pas aussi arbitraire. En effet, les taux d’échecs de réinsertion sont élevés. On voit cela à travers le fort taux de récidive mais aussi à travers l’observation du mal-être en prison (suicides, surpopulation...)
Enfin, nous réagissons sur le fait que le gouvernement ne modifie pas son fonctionnement devant une telle situation. En effet, plus le temps passe, plus il sévit ses méthodes (en construisant de nouvelles prisons), alors qu’il devrait plutôt chercher à encourager une diminution du nombre de personnes incarcérées. Aujourd’hui encore l’État français fonctionne sur une base répressive et non préventive. L’intégration ou la réintégration des détenus est de nos jours encore marginalisée au lieu d’être considérée comme une priorité du système carcéral.