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Lettre 186, novembre 1936

Mise en ligne : 14 mai 2005

Texte de l'article :

Novembre 1936

Mon très cher Delio

Sur Pouchkine, tu peux écrire lorsque tu le voudras ; il est même préférable que tu y penses bien, de façon à me donner une preuve définitive de tes capacités de réflexion, de raisonnement et d’esprit critique (c’est-à-dire de tes capacités à discerner ce qui est vrai de ce qui est faux, ce qui est sûr de ce qui est possible et de ce qui est vraisemblable). Tu ne dois pas pour autant devenir nerveux : je connais ton âge, ta préparation et par conséquent je saurai juger objectivement (bien que je te porte une très, très grande affection, ce qui fait qu’il est plutôt difficile d’être objectif).

Il sera difficile de trouver ces livres sur Pouchkine et Gogol : et puis qu’en ferais-tu ? Ils sont bien vieux maintenant que sur ces deux écrivains il y a toute une littérature nouvelle, littérature édifiée, grâce à la critique, sur des découvertes faites dans les archives ouvertes à la jeune et valeureuse philologie soviétique.

Je suis très content que tu sois en bonne santé et que cela ne te fatigue pas d’étudier.

Mon cher enfant, je t’embrasse et je te charge d’embrasser bien fort maman pour moi.

PAPA.