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"Quand la culture passe les murs de la prison" de Caroline Poussier

2 Le role de la culture en milieu carcéral

Mise en ligne : 6 novembre 2003

Texte de l'article :

« Il faut cesser de concevoir la culture comme un savoir encyclopédique. »
Antonio GRAMSCI [1]

Qu’est-ce que la culture en prison ? Vaste question à laquelle il est toujours difficile d’y apporter une réponse simple et précise. Comment définir ce que peut être ’ ou pourrait être ’ la culture en milieu carcéral ?

L’idée de "culture en prison" est née avec l’idée d’"accès à la culture pour tous". Développée par les Ministères de la Justice et de la Culture, elle s’inscrit au cœur d’une politique de démocratisation culturelle et d’intérêt croissant pour les publics dit "empêchés", publics en situation d’exclusion.

Pour reprendre les mots de …  [2], le Ministère de la Culture, représenté au niveau régional par la DRAC, "professionnalise" cette notion et cette idée de "développement culturel en milieu carcéral" d’une part, en aidant à financer certains projets lancés par l’administration pénitentiaire, d’autre part, en proposant des intervenants professionnels dans leur domaine culturel (musiciens, artistes-peintres, metteurs en scène ou comédiens, etc.).

La notion de "culture" ouvre donc un vaste champ lexical qui soulève des questions d’ordre philosophique, esthétique et politique. Les connotations que chacun associe à ce mot sont intiment liées à son contexte social et creusent parfois un écart conséquent entre les attentes des personnes détenues et celles de l’artiste qui intervient en prison. Il doit y avoir adaptation des deux côtés [3]. Pour prendre un exemple, la pétanque ou encore les jeux de société sont deux activités inscrites comme "socioculturelles" et considérées comme telles par les détenus. La barrière entre culture, loisir et occupation en détention est donc très mince, à peine visible ; même si il paraît impossible d’accorder aux activités artistiques et culturelles en prison le même sens que celui donné à l’extérieur. En prison, une activité artistique et/ou culturelle se définit comme un moyen pour la personne incarcérée d’échanger, de rencontrer des personnes internes et/ou externes à la détention, mais aussi de passer le temps, de s’occuper l’esprit et les mains, de réfléchir, de comprendre.

Si nous laissions la parole à Antonio GRAMSCI, il dirait de la culture qu’elle est "organisation, discipline du véritable moi intérieur, elle est prise de possession de sa propre personnalité, elle est conquête d’une conscience supérieure grâce à laquelle chacun réussit à comprendre sa propre valeur historique, sa propre fonction dans sa vie, ses propres droits et devoirs … Car si, en fait l’individu a besoin pour changer que la société entière ait changé avant lui, mécaniquement, par on ne sait quel phénomène surnaturel, aucun changement n’aurait jamais lieu. [4]"

1. La culture pour pallier l’enfermement

L’image de l’activité culturelle comme moyen d’évasion revient quasiment dans chacune des paroles des personnes incarcérées. Elle est devenue cliché mais tellement nécessaire pour supporter l’enfermement. Les personnes détenues ont besoin, encore plus que les personnes libres, de rêver, de croire, d’espérer. Elles ont besoin de cette image pour vivre en prison ; pour se convaincre qu’elles sont encore des hommes, libres dans leur tête. Et que l’administration pénitentiaire ne leur a pas tout enlevé.

"Si tu es dans ta toile, tu es à l’extérieur, tu n’es plus en prison. C’est un moment de liberté et d’évasion. [5]" (R.)

"La meilleure image que je puisse me mettre en tête c’est de voir un paysage sans barreau, sans mur, de voir une étendue, à perte de vue, qui ne soit en aucune manière limitée par un obstacle me rappelant les contraintes physiques de la prison. [6]" (B.)

"On vit dans un univers gris, dans un univers triste. On a besoin d’imaginer un ciel bleu, un ciel provençal, on a besoin d’un peu d’imaginaire. [7]" (C.)

Pour les personnes incarcérées, les activités socioculturelles les aident dans leur quotidien, à surmonter leur peine et surtout, à supporter l’enfermement. Elles prennent alors une valeur "réparatrice". Pour des individus, souvent démunis de liens familiaux ou amicaux, les activités peuvent permettre de combler ce vide ; un vide qui s’exprime par le profond manque d’affection. "En prison, on a pas le droit d’aimer. On a plus le droit d’avoir de sentiments. [8]" Cela peut être aussi une façon pour ces personnes en marge de la société, en rupture avec le monde extérieur, de combler leur solitude. Pour certains, au moment de l’incarcération, il peut y avoir perte ou rupture des liens avec la famille ou les amis. Plus rien n’existe à l’extérieur. Plus personne ne vous attend. Il devient alors difficile de continuer à vivre ou survivre à cet environnement "pesant" avec ce sentiment de profonde solitude. Il devient alors vital de s’occuper l’esprit et le corps, d’oublier la dureté du temps carcéral. "La prison est un enfermement physique mais si on le conçoit automatiquement comme un enfermement moral, on arrive effectivement à ne rien faire. Il faut arriver au niveau de l’esprit à pouvoir se sortir de ces quatre murs qui vous entourent en permanence ou, des barreaux aux fenêtres. L’enfermement, l’isolement, le manque d’affection sont des facteurs qui sont très brimants, très gênants et chacun essaye de pallier, combler ce manque par des activités sportives, intellectuelles. Quelqu’un qui n’arrive pas à occuper son temps et quelqu’un de très triste. D’où l’avantage d’avoir toujours quelque chose en tête. [9]" (B.)

D’autres détenus choisissent au contraire de couper tout contact avec l’extérieur, souvent source de problèmes et de confrontations avec leur vie passée, la vie qui les a fait "tomber en prison". Ils cherchent à se "reconstruire", à commencer une "nouvelle vie" et cela même en mettant à profit leur temps de détention pour apprendre, découvrir, s’instruire, échanger, se sentir utiles et occupés, penser, ne pas oublier et réfléchir à l’acte qui les a conduit en prison parce que justement, en prison, il peut être facile de "tomber" dans l’oubli, de se dire qu’ "on est là pour payer la faute que l’on a commise", d’échapper à la prise de conscience. Justement, l’art ou la culture ne doivent pas être vécus comme un "échappatoire", comme un moyen de s’évader ou de se libérer de sa faute. Il n’excuse en rien l’acte commis et ne doit pas être vécu comme un moyen de se "déculpabiliser". Il doit aider à "se réparer", à "se reconstruire".

"La peinture fait partie de ce tout mais pas au sens de fuite ni de réponse. Le défi de la peinture c’est d’abord parce que j’ai le temps de le remplir. En maison d’arrêt, je faisais de l’aquarelle parce que je n’avais pas le droit de peindre en cellule. L’aquarelle m’a ainsi permis de mélanger les couleurs. [10]" (R.)

Derrière cette image du "mélange des couleurs", il faut comprendre "prise de conscience", "retour sur soi". Les activités peuvent avoir ce rôle thérapeutique dans le parcours d’un individu condamné à l’enfermement. "Je ne peins pas pour oublier ou pour échapper à ma conscience. Je peins pour me sentir mieux, pour comprendre [11]". (R.) La culture en prison peut donc être considérée, dans certains cas, comme un moyen participant à "l’enrichissement de l’exécution des peines [12]". La culture "humanise". Elle permet à la personne condamnée de se sentir exister, de s’exprimer.

"La musique m’a permis de changer mon caractère mais aussi à sortir de ces murs. Je n’ai pas vu ces 10 années passer. [13]" (J.-L.)

Et même vécue comme occupationnelle et occasionnelle, l’activité culturelle reste une manière positive d’occuper le temps et l’esprit des détenus. L’activité en elle-même donne des repères de temps et d’espace. Elle favorise les rencontres et permet à certains de mieux surmonter l’incarcération et l’enfermement, à supporter le temps qui passe. Ce temps utilisé à créer, à s’exprimer, à se "vider la tête" n’est pas un temps à ne rien faire, un temps inutile.

L’activité permet également entre autre chose d’atténuer les tensions. C’est en tout cas ce qu’affirme le personnel de surveillance. Une des principales raisons qui pousse une personne détenue à participer à une activité ’ et c’est ce que révèle l’enquête réalisée lors de mon stage ’ c’est avant toute chose pour passer le temps, s’occuper, sortir de la cellule.

"Je ne peux pas rester sans rien faire. Les problèmes passent par la tête. Les gars qui ne s’occupent pas finissent souvent mal (suicide). Ils passent leur temps à gamberger. [14]" (P.)

2. Les "valeurs ajoutées" de la culture en prison

"La qualité humaine de l’échange est fondamentale. Elle est liée à l’objet de la rencontre inscrit dans un projet artistique qui ouvre le discours à des propos extérieurs aux motifs de l’incarcération."

Les activités socioculturelles favorisent la rencontre humaine, la rencontre artistique et culturelle, l’échange avec l’autre, la valorisation de la personne. Elles attisent la curiosité, suscitent le regard et la parole, encouragent la discussion, bref, mettent en éveil les sens.

Cette approche, également défendue par Michel DE CERTEAU, philosophe et Jésuite [15], permet au secteur culturel de ne pas se limiter seulement à la diffusion et à la réception des formes artistiques légitimées mais d’intégrer l’ensemble de ces pratiques dites sensibles (liées aux sens) et/ou intelligibles. La pratique d’une activité culturelle et sociale permettrait donc à l’individu isolé de se re-construire dans son rapport à l’autre et donc au monde. Cette réflexion est à rapprocher de celles sur la médiation esthétique et culturelle [16].

2.1 La notion de médiation esthétique dans le cadre de la prison

Parler de médiation esthétique nous amène inévitablement à évoquer le registre du sensible. Pour se rendre compte de cette médiation esthétique, il faut être confronté à une expérience esthétique, une expérience vécue. C’est ce que tente de proposer le SPIP de Caen, dans le cadre de sa politique de démocratisation culturelle, en offrant aux détenus la possibilité de se confronter à l’art lors d’une exposition temporaire et itinérante entre le CP, la MA et le SPIP de Caen.

En partenariat avec l’Artothèque de Caen [17], …, assistante culturelle au CP, sélectionne de œuvres d’art contemporain  [18] et favorise ainsi, le temps d’un regard, ce qui peut être une première rencontre avec l’art. Cette expérience s’inscrit donc bien dans le cadre de la médiation esthétique qui consiste à favoriser le rapport à l’art, le contact avec les détenus, de développer un lien et de combler/amoindrir ce que Jean CAUNE appelle la "brèche" ; terme qui renvoie à l’idée de différence culturelle.

L’effet produit est l’émergence de la parole en détention et la confrontation des visions. Cela permet d’atténuer l’indifférence entre les détenus et permet également de modifier le regard que certains pouvaient avoir sur l’art. ("C’est pour les bourges !")

Venant du dehors, l’œuvre d’art est ici considérée par les détenus comme un moyen de se rapprocher du monde extérieur. Elle n’est plus celle des musées, longtemps niée, écartée. Elle est devenue familière parce que présente, presque intime. Peut-on alors dire de la prison qu’elle est, par cette expérience, un espace particulier de médiation de l’art ? En tout cas, elle réussit le pari de la médiation esthétique ’ c’est à dire jouer sur l’intention et l’attention, sur la sensibilité.

Mais il serait dangereux d’accorder à la prison le rôle de "médiatrice de l’art". Certes la médiation culturelle a pour fonction de rétablir des liens mais comme l’explique Jean CAUNE, elle n’a pas les capacités de réparer les fractures et les différences sociales. Ce dernier met en garde contre une "sorte d’instrumentalisation" de cette médiation conduisant à considérer la médiation comme une force capable de restaurer un discours par des événements culturels ; force qu’elle n’a sans doute pas.

La personne incarcérée se sent exister par la pratique d’une activité. Cette dernière devient pour elle un moyen d’expression ; une façon de se découvrir autrement, de prouver à elle-même et aux autres qu’elle est capable de "faire quelque chose", dans un lieu où il est difficile de parler d’humanité et où le sentiment de culpabilité règne en maître. Des personnes se sentent "autre" en prison, elles se sentent différentes, investies d’une motivation qu’elles n’auraient jamais cru avoir. Elles se sentent "changées". La pratique d’activité contribue à la construction de cette image positive. Le détenu doit se sentir "acteur" du projet artistique et/ou culturel à mener, il doit se sentir personnellement et individuellement impliqué. "Par ce projet, il exerce sa liberté. D’où l’importance de la médiation du projet" qui se veut émancipateur, qui lui donne l’occasion de se poser des questions, "de chercher les raisons de ses choix et les raisons de ses raisons. [19]" La valorisation de la personne passe avant toute chose par la parole humaine instaurée par les différents acteurs culturels. Ces derniers sont là aussi pour "guider" la personne détenue vers une découverte individuelle et personnelle. Pour Jean CAUNE, on ne peut pas accéder à la réalité de la culture si on évacue le sujet, celui qui met en œuvre effectivement et pratiquement. Les opérations culturelles établissent donc un rapport entre un sujet et un objet. Jean CAUNE parle de "logique ternaire" entre un sujet, un objet et les conditions dans lesquelles s’organisent cette relation sujet/objet. On aboutit donc à une transformation des structures sociales. Quand on parle de médiation culturelle, on parle de médiation opérée par des pratiques culturelles. Des relations se créent au sein et à travers ces pratiques.

Tout au long de sa journée, et si il en a envie, le détenu a la possibilité de croiser différents "interlocuteurs" aussi variés que nombreux mais peu d’entre eux sont réellement disposés à échanger, à parler au sens strict du terme.
Les surveillants, aux fonctions sécuritaires, sont bien souvent là pour donner et faire exécuter les ordres. Les travailleurs sociaux ou les enseignants, outre leur capacité d’écoute, ont eux une mission de ré/insertion à mener. Les avocats ou juges d’application des peines sont chargés de "l’affaire". Il ne reste plus que les codétenus qui purgent aussi leur peine, la famille ou les amis au parloir ’ mais dans ce genre de situation, la parole peut être vécue comme douloureuse parce que privée d’intimité et dans l’imminence de la séparation ’ et les intervenants culturels.

Pourtant en prison, la parole se révèle "vitale". Elle permet aux personnes privées de liberté de continuer à se sentir exister. La parole entraînant l’écoute, le détenu se sent ainsi "mis en valeur" et donc quelque part reconnu. La parole permet également d’instaurer un lien, de rompre avec la solitude, de se libérer, de ne pas être "prisonnier" des mots.

2.2 La notion d’art-thérapie : quel sens prend-elle en milieu carcéral ?

A l’origine du mot, l’art-thérapie était ’ et est toujours ’ considéré comme un protocole médical permettant de traiter certains troubles mentaux. Utilisée comme tel, elle a une double composante : artistique et thérapeutique. La pratique d’un art permet aux sens, aux émotions, à la sensibilité de s’exprimer, d’évacuer des blocages et de s’épanouir, en laissant jaillir sa propre créativité ; l’œuvre artistique n’étant pas le but à atteindre. "Il ne s’agit pas de se mettre au service de l’art, d’en respecter les contraintes et les règles, mais à l’inverse d’utiliser l’art comme moyen d’expression, de valorisation personnelle, d’épanouissement. Dégagé de toute auto-censure, on apprend à cultiver le lâcher-prise pour faire jaillir sa créativité. Il s’agit d’aller à la rencontre de soi-même...  [20]"

La thérapie ajoute à l’art le projet de transformation de soi-même. "La création ’ acte et résultat ’ peut permettre la transformation profonde du sujet créateur. […] Face aux créations spontanées de la personne (symptômes, troubles du comportement, marginalisation, rêves, souvenirs) l’art-thérapie, plutôt que de procéder à une analyse comme en psychothérapie traditionnelle propose la création d’autres formes complexes : peinture, musique, écriture, improvisation théâtrale, conte, clown, etc. L’art-thérapie consiste en un accompagnement de ces créations dans un parcours symbolique au service du développement de la personne vers un aller-mieux et un être davantage. [21]"

L’art-thérapie rencontre un intérêt grandissant dans les milieux hospitaliers et artistiques. Elle permet d’explorer à travers l’expression artistique ses questionnements personnels et développe des facultés d’expression, de communication et de relation. Elle utilise le processus artistique comme élément thérapeutique pour concilier les conflits internes à l’individu ou entre l’individu et la société et permet aussi de gérer sa sensibilité. C’est une méthode de soin utilisant l’expression artistique. "L’art apaise, transfigure, socialise. […] Pratiqué dans un but thérapeutique, l’art devient un puissant moyen d’évolution car ses qualités sont orientés constamment au bénéfice de la personne. L’art-thérapie peut donc être considérée comme un apport à toutes professions éducatives, ou sociales. [22]"

Justement, l’art-thérapie contemporaine "trouve ses racines et puise son énergie dans les relations de l’homme à son environnement. […] Ces pratiques se révèlent à la fois contemporaines dans leur inscription au sein des institutions de "pointe" et "traditionnelles" dans ce qu’elles entendent ouvrir comme champ : celui de la réunification des dimensions individuelles et collectives, du plaisir et du soin en opposition avec la visée essentielle de la science qui est de séparation, d’analyse avec tout ce que cela implique de déshumanisation des rapports. [23]"

Dans cet ouvrage (L’art-thérapie : pratiques, techniques et concepts : manuel alphabétique), l’art prend une dimension toute particulière. Présenté comme thérapeutique, l’art entend bien défendre ici une fonction sociale, d’après les auteurs [24], "depuis longtemps perdue. La fonction esthétique de l’art venant progressivement submerger toutes les autres."

Redonner à l’art une fonction sociale et/ou thérapeutique : c’est aussi cette idée qui a permis à la culture de pousser les lourdes portes de la Pénitentiaire.

En milieu carcéral, parler d’art-thérapie revient souvent à parler d’activités socioculturelles permettant aux personnes incarcérées de vivre mieux leur temps de détention, de trouver un certain équilibre par la pratique d’activités artistiques et/ou culturelles. En lui accordant des vertus thérapeutiques, on fait de la culture un moyen de pallier l’enfermement et un moyen pour la personne incarcérée de se sentir "utile" et occupée, un moyen aussi peut-être, pour des personnes amenées à "(ré)intégrer" la société, de se comprendre et de comprendre pourquoi elles sont là. L’art-thérapie utilise les activités de création artistique comme moyen d’expression, pour une meilleure connaissance de soi.

2.3 L’écriture en prison : un "outil thérapeutique"

Oraliser ou écrire ce que l’on vit, ce que l’on ressent sont autant d’actions vécues comme une "thérapie" ; même si, il est plus facile pour un individu d’écrire que de dire. En écrivant, la personne peut faire le choix de faire lire ou de le garder pour elle. En disant, la peur est de rester incompris, de ne pas savoir comment le dire. Pire, d’être écouté mais de ne pas être entendu. Le temps du procès peut être justement celui de la prise de conscience par les mots, un temps d’écoute qui doit être vécu et considéré, par la personne condamnée, comme un moment essentiel. A ce propos, le Docteur …, chef du SMPR  [25] du Centre pénitentiaire de Caen, dans un article intitulé "Le temps qui passe [26]", cite "plusieurs conditions qui doivent être idéalement réunies pour que le temps de la peine puisse revêtir un sens aux yeux du condamné". La première étant que "le condamné ait une conscience assez claire d’avoir commis un crime ou un délit". La deuxième est justement que "pendant toute la procédure pénale et notamment pendant le procès, le condamné se soit senti écouté, entendu et qu’on ait pu lui dire quelque chose, lui transmettre comme un message". Ce qui pousse un individu à agir ou à ne pas agir sont souvent le manque d’écoute et l’inattention des proches, l’incompréhension de l’environnement. Une personne peut se sentir libre physiquement mais prisonnier dans sa tête.

Les deux autres conditions énoncées par le Docteur … sont que "la peine prononcée paraisse juste à la personne condamnée" et que "les conditions de sa détention soient telles qu’elles puissent lui laisser une liberté intérieure d’imagination".
La place de l’écriture en prison
L’environnement de la prison perturbe et détruit. L’univers carcéral est un monde violent. Quand on parle de prison, on parle souvent de drogue, d’alcool, de viol, de meurtre, de crime. C’est aussi en cela que l’univers carcéral se veut violent. Et même si au quotidien, il n’y a pas d’émeutes ou de mutineries, la violence reste présente. La violence mentale d’abord. Matérialisée par les barreaux ou les barbelés, elle est ressentit intérieurement comme une agression. La violence physique est elle vécue par la simple privation de liberté et de mouvements, d’aller et venir. L’écriture permet pour beaucoup d’épancher cette violence intérieure vécue au quotidien.

"Ecrire, c’est dire ou ne pas dire. L’écriture m’a ouvert au monde et à moi-même. Elle me fait oublier les murs, les barreaux, l’enfermement. […] J’ai commencé à écrire par la correspondance puis, après, je me suis mis à écrire pour moi-même, pour me faire plaisir. L’écriture est pour moi une thérapie. Au début, j’avais peur de ce que je ferai et du regard des autres. Les gens qui sont mal ont peur du jugement. J’ai commencé par écrire deux ou trois lignes et puis après, on se surprend à se trouver des capacités alors, on continue. [27]" (E.)

L’écriture est une découverte, au même titre que la lecture ou la peinture. Elle permet de s’exprimer, de se découvrir, de se comprendre, de "se stabiliser". Elle est vécue en prison comme un besoin, une nécessité [28].

Tout comme la lecture, la pratique de l’écriture est assez courante chez les personnes incarcérées. Ce toutes deux des activités faciles à pratiquer en cellule. Et puis, le temps peut sembler long en détention ’ plus encore en maison d’arrêt. Dans cet environnement fait de contraintes, il paraît presque "naturel" de vouloir remplir ce "vide". Beaucoup de personnes en prison se mettent à écrire ; une pratique qu’elles n’avaient pas avant l’incarcération et qu’elles ne continueront peut-être plus après.

La correspondance en prison est aussi un moyen pour les détenus de pallier la solitude et l’ennui. Le courrier peut favoriser l’auto-analyse et permettre au détenu de se confier, de mieux se comprendre, de réfléchir à l’acte qui l’a conduit en prison. 

3. La culture comme moyen d’insertion ou de réinsertion

Parler de réinsertion suppose que la personne ait déjà été insérée dans la société ce qui n’est pas le cas pour la plupart des personnes détenues. Beaucoup des individus incarcérés entrent en prison en situation d’échec social, professionnel, scolaire et/ou familial. Ces raisons font qu’il est parfois difficile de parler de culture comme moyen de (ré)insertion. Il serait peut-être plus juste de reprendre les mots de Franck VILLEMAUD  [29] : il parle de culture comme "maillon d’aide à la réinsertion". Et si elle est pensée ainsi, c’est parce que la culture apporte aux personnes détenues les outils nécessaires à une meilleure ré-insertion. Entre les murs, les moyens d’expression et le matériau culturel sont multiples ’ à commencer par l’enseignement qui permet à un public, souvent en échec scolaire, de se resituer dans la perspective d’un itinéraire d’insertion. L’écriture, les arts plastiques, le théâtre, la musique, la vidéo sont autant de moyens d’expression mis à disposition des personnes détenues pour se "reconstruire". Cela passe aussi par les lieux que sont la bibliothèque, les ateliers vidéo, peinture, etc.

Et puis, dans notre société, une personne existe avant tout si elle a un métier, une condition sociale, un statut. Elle n’existe plus si elle est au chômage. Elle est "marginalisée". Elle existe encore moins si elle est considérée comme délinquante. Ce qui importe avant tout à l’administration pénitentiaire, c’est qu’une personne incarcérée sorte avec un travail. L’aménagement de peine ne peut s’envisager que sous cette condition. Ce qui peut sembler "normal". Statistiquement, une personne travaillant, sera moins tentée par la récidive qu’une personne inoccupée. Mais si l’AP joue la carte de l’emploi, elle accorde néanmoins à la culture un rôle dans le processus d’insertion ’ ou de réinsertion ; un rôle plus ou moins important. Il est très rare qu’une activité socioculturelle soit envisagée comme condition à la sortie sauf si elle devient formatrice. C’est le cas pourtant de l’atelier Vidéo. Cette activité, considérée alors comme "socialisante", permet à certaines personnes détenues, investies dans cet atelier, de bénéficier d’une libération conditionnelle, et d’être ainsi employées par l’ACCAAN  [30] ou par des associations locales partenaires (salles de spectacles, etc.).

La culture comme moyen de socialisation est également l’une des missions premières du SPIP : "favoriser la réinsertion sociale des personnes condamnées" et notamment par la pratique d’une activité appelée "activité socioculturelle". En cela la culture prend un caractère social. Elle permet aux personnes incarcérées, privées de liberté physique, de ne pas se couper totalement du monde extérieur et de la société dans laquelle ces personnes sont appelées à "vivre à nouveau".

"L’offre de lecture en prison, et plus largement de la culture en prison, pose la question plus générale de l’échange culturel, de son utilité dans la construction d’un individu, et dans l’établissement ou le rétablissement, des liens sociaux.
Parce qu’il sanctionne une conduite délictueuse et fréquemment asociale, l’emprisonnement symbolise un échec, parfois provisoire, dans l’édification d’un individu à la fois autonome et solidaire au sein de la société. Aussi, la question centrale de l’utilité de l’intervention culturelle en milieu carcéral se pose en deux niveaux :
· d’une part, à l’intérieur même de l’institution carcérale : quelle offre proposer, et comment l’intégrer à la vie des établissements ?
· d’autre part, en quoi la culture peut-elle aider le détenu appelé à sortir un jour à se réinsérer dans la société ? Peut-elle aider à infléchir des trajectoires, des itinéraires mal engagés ? Peut-elle aider à échapper à la mécanique qui mène de l’exclusion à la déviance, et du délit à une exclusion aggravée voire définitive ?
Nous sommes convaincus que les livres, la rencontre avec les œuvres de l’esprit, peuvent contribuer à "réparer" ce qui n’ a pas été acquis, compris, intégré jusque là.  [31]"

Cette réflexion de J.-S. DUPUIT en 1995 pose le problème d’une politique culturelle commune et adaptée à un public "asocial" et pose la question de la ré/insertion. Gérard BRUGIERE, chargé du développement de la lecture au Bureau de l’insertion sociale et de la participation communautaire à la Direction de l’AP parlera plus tard, de "public que l’on peut qualifier d’empêchés".

Il est pourtant dit dans de nombreux rapports de l’AP, souvent rédigés par les chargés de mission DRAC/DRSP, que les pratiques, les animations et les interventions culturelles participent à la reconstruction de soi, permettant de sublimer les violences, les blessures, les souffrances. Par le biais des actions mises en place, il semble intéressant de se poser les bonnes questions sur les effets de l’incarcération elle-même et essayer de dépasser les bonnes intentions avancées. Les pouvoirs publics accordent-ils à la culture sa pleine valeur ? Leur objectif principal n’est-il pas simplement de réguler le fonctionnement courant des établissements ? Dans la conception actuelle de la détention, un prisonnier a-t-il vraiment les moyens de se reconstruire ? Ce qui, somme toute, est le véritable enjeu de la prison.

La culture comme lien social permet le maintien des liens familiaux. Elle peut être le moyen pour certaines personnes incarcérées de garder un lien avec l’extérieur, avec leur famille et/ ou leurs amis. Ce que ces personnes peignent ou dessinent, ce qu’elles sculptent ou réalisent, sont bien souvent destinés à leur famille et/ou à leurs amis. Les cartes postales reçues peuvent être autant de "modèles" pour leurs futures réalisations. Un sentiment de fierté naît alors de leurs réalisations. Ces personnes détenues ont besoin de prouver aux autres qu’elles ont changé, qu’elles sont maintenant capables d’autres choses, de choses "meilleures" ; une façon aussi de changer le regard que les gens peuvent porter sur elles. Elles cherchent à ne plus être réduites qu’au seul acte qui les a conduit en prison.

"La peinture m’a permis de rentrer en relation avec les gens. A Fresnes, on m’a tout confisqué (pinceaux, boîte à couleurs, etc.). J’ai donc découvert le dessin à l’encre. J’avais pour modèle des cartes postales que l’on m’envoyait. [32]" (R.)

Diffusée à l’extérieur, l’œuvre produite entraîne souvent une valorisation directe. C’est essentiel quand on sait que les personnes incarcérées souffrent d’un manque de reconnaissance sociale. La production d’œuvres culturelles est donc un moyen de valorisation sociale. Elle peut permettre au détenu de se considérer comme un membre de la cité.

4. La culture : un enjeu de pouvoir au sein même de la détention

L’univers culturel porte une charge symbolique qui véhicule des enjeux de pouvoir similaires à ceux que peut véhiculer l’institution scolaire. La personne incarcérée révèle souvent un manque de confiance en elle, un manque de reconnaissance du monde qui l’entoure, renforcé bien souvent par une situation d’échec scolaire, professionnel, social et/ou personnel (affectif). Il devient alors difficile de vivre avec cette image faite de complexes et de s’imposer dans un environnement régi par la "loi du plus fort".

La culture en prison est une culture à part, "une culture qui ne sait pas toujours s’exprimer" ’ pour reprendre les mots d’une intervenante culturelle. Certains détenus parlent de "culture pénitentiaire" ou "culture du détenu", avec ses règles et ses lois, avec ses tolérances et ses contraintes. En prison, l’être humain doit paraître plus fort encore qu’à l’extérieur. "Il faut être fort en détention pour s’en sortir, pour résister, pour supporter. [33]" (E.)

"Quand on est en prison, on est confronté à un certain nombre de défis à relever ; des défis par rapport à soi-même, par rapport à sa relation avec les autres, par rapport à sa vie intérieure, sa vie spirituelle. [34]" (A.)

Certains des détenus que j’ai pu rencontrer accordent à la culture et à l’éducation une force pouvant les aider à surmonter la détention. Conscients d’être "privilégiés", il arrive d’ailleurs qu’ils en abusent. En "possédant la culture", ils possèdent la "liberté mentale". Dans un espace clos et restreint, dans cet environnement violent qu’est la prison, il n’est pas difficile d’animer des tensions, de susciter des émeutes. Il y a au sein de la prison un véritable rapport de force et de pouvoir pouvant nuire au groupe et à la détention. Des jalousies se créent. Des convoitises naissent. La culture peut en être la cause. Si les activités sont mal gérées, des conflits peuvent éclater. La responsabilité est donc confiée aux présidents de club ou d’atelier de veiller à ce qu’aucune tension ne vienne nuire au groupe. C’est également à l’artiste ou intervenant culturel de gérer ces interventions.

Ce qui peut freiner la participation d’un individu à une activité c’est le phénomène de groupe, de clan lui-même. Les personnalités, aussi différentes qu’elles puissent être au sein d’un groupe, peuvent effacer un individu et "pourrir" l’ambiance d’un club.

Les personnes condamnées sont classées selon la nature de leur infraction : crimes (meurtres et homicides), affaires de mœurs (viol, pédophilie, inceste), infraction à la législation sur les stupéfiants, vols. De façon presque "systématique", la population pénale ne se mélange pas, refusant de pratiquer telle ou telle activité parce que fréquentée par tel ou tel autre détenu. Des "clans" se créent par nature de l’infraction commise, pour la raison de l’incarcération. Depuis quelques années, la composition de la population pénale au CP de Caen semble avoir changée. Elle est aujourd’hui constituée en majorité (pour 75%) de personnes condamnées pour affaires de mœurs [35], personnes appelées en détention "pointeur". Au 1er octobre 1989, elle représentait 22% de la population carcérale [36].

Ce changement s’est également accompagné d’un vieillissement de la population pénale [37]. Il y a cinq ans, cette dernière était plus jeune, moins fermée sur elle-même, composée d’un "comité d’animation" qui impulsait une dynamique de groupe. Aujourd’hui, elle est devenue individualiste et peut-être aussi un peu "élitiste". Pour prendre un exemple, à l’atelier vidéo, des invités comme Michel ONFRAY, philosophe ou Edwy PLENEL, directeur de la rédaction au Monde, n’ont pas un discours "accessible" à tous. Leurs interventions ne touchent que très peu de détenus et l’intéressement attendu reste plutôt modéré. Indéniablement, l’équipe de la vidéo apporte un véritable enrichissement à la vie en détention mais le reproche que l’on pourrait lui faire c’est qu’elle forme un "clan de privilégiés". Bien sûr, les clubs fonctionnent par affinité mais c’est bien souvent les mêmes personnes que l’on retrouve d’un atelier à l’autre ce qui réduit considérablement le nombre de personnes inscrites aux divers clubs et ateliers. Il est difficile de donner un nombre exact de personnes inscrites mais rapportées à l’effectif de la population pénale, cela doit être de l’ordre de 10 à 20 %. Même si cela peut sembler peu, c’est relativement satisfaisant quand on sait qu’à l’extérieur, le pourcentage de la population fréquentant des activités artistiques et/ou culturelles est également de l’ordre de 10 à 20 %.

Donc, hormis certains projets comme ceux cités précédemment (vidéo par exemple), la population pénale actuelle, aux dires des travailleurs sociaux, ne cherche pas à s’ouvrir aux autres. C’est assez paradoxal quand on sait que la "réputation" du CP tient justement au fait que l’établissement, considéré comme "pilote" quant à son ouverture sur l’extérieur, accueille chaque année bon nombre d’artistes et personnes intervenants en détention. Dans sa globalité, la population ne s’investit pas dans les activités proposées. Comment expliquer ce phénomène de repli et d’individualisme ? Monsieur …, chef d’établissement du CP, dirait que la tendance actuelle suit celle du dehors et que même à l’extérieur, les gens ne s’investissent pas plus dans les activités artistiques et/ou culturelles, qu’ils ne vont pas non plus au spectacle, etc. Le risque, quand on commence à vouloir mettre en parallèle l’intérieur et l’extérieur, c’est de tout vouloir justifier par la comparaison.

Mais cette baisse de fréquentation aux activités proposées n’est pas spécifique au CP de Caen. N. …, chargée d’étude pour le CRI  [38] ’ Région PACA, souligne dans un rapport intitulé L’état des lieux du développement de l’action culturelle en région PACA et Corse, rédigé en mai 2001 : "De façon presque systématique, les interlocuteurs de l’état de lieux mentionnent la faible fréquentation des détenus aux activités proposées. Phénomène récent, phénomène spécifique au milieu carcéral […], phénomène plus aigu dans les établissements pour peine, … ?"

Ce dernier constat, exprimé sous forme interrogative, nous amène donc à nous questionner sur les limites de la culture en milieu carcéral.

Faire de la culture un "outil thérapeutique" ou un "outil du social" ’ c’est à dire développer et accompagner les initiatives artistiques et culturelles d’une population dite "défavorisée" afin de l’aider dans son processus d’insertion sociale ’ est très certainement une des missions implicites de l’art et de la culture. Mais, l’intervention de la culture dans un milieu aussi particulier que celui de la prison ne doit pas non plus avoir pour effets néfastes d’accentuer le fossé qu’il a pu se creuser ces dernières années dans les établissements pour peine, entre une population de détenus dite "élitiste" et le reste de la population carcérale. Il ne faut pas oublier que le public carcéral est un public pour la plupart constitué de personnes démunies, souvent en situation d’exclusion et/ou d’échec scolaire, professionnel, social. La participation aux activités socioculturelles dépend entre autre et surtout de l’individu lui-même, de sa volonté et de sa capacité psychique à pouvoir s’investir dans une activité. La question de la culture reste une question de sensibilité de chacun.

En accordant à la culture un rôle qu’elle ne pourrait combler à elle toute seule, le risque serait de créer un sentiment de jalousie, néfaste au climat de la détention. En voulant faire de ce public "empêché", un public "privilégié", on développe ce que le Docteur …, psychologue et chef du SMPR du Centre pénitentiaire de Caen, appelle l’ "aspect "leurre" du système pénitentiaire français. La personne incarcérée, une fois libérée, redevient un individu lambda. Le temps de sa détention, l’administration pénitentiaire veut lui faire croire, par divers moyens comme la pratique d’activités socioculturelles, qu’elle est un individu extraordinaire du seul fait de son statut de prisonnier ("invités de marque" à la Vidéo).

Quand on prend conscience de cet "aspect leurre", il devient alors dangereux d’avoir de la prison une vision trop angélique ’ vision donnée par la volonté progressiste de certains membres de l’administration pénitentiaire ’ la réalité carcérale étant ce qu’elle est : violente et artificielle. A l’inverse, les revendications trop contestataires de certaines organisations peuvent faire peur à quiconque ne connaît pas le fonctionnement de l’AP et de son système punitif.

Notes:

[1L’artiste au cœur de la prison in Bulletin d’information et de liaison des métiers du livre, n°5, janvier 2002

[2Chargée de mission DRAC/DRSP en Basse-Normandie. A ce propos, lire en annexe l’article intitulé "La culture en prison, un droit, un devoir" paru dans le dossier Des mots en prison, livre/échange (journal trimestriel édité par le CRL de Basse-Normandie), février 2003, n°21, p.6

[3Contrainte inhérente à la détention : écart entre les personnes

[4L’artiste au cœur de la prison in Bulletin d’information et de liaison des métiers du livre, janvier 2002, n°5, ISSN : 1262-2249

[5Parole d’un détenu du CP de Caen

[6Parole d’un détenu du CP de Caen

[7Parole d’un détenu du CP de Caen

[8Parole d’un détenu du CP de Caen

[9Parole d’un détenu du CP de Caen

[10Parole d’un détenu du CP de Caen

[11Parole d’un détenu du CP de Caen

[12L’action culturelle en milieu pénitentiaire, ARSEC, sous la direction de L.Anselme, février 1997, p7

[13Parole d’un détenu du CP de Caen

[14Parole d’un détenu du CP de Caen

[15Il a travaillé sur l’analyse des pratiques culturelles au quotidien

[16Voir sous partie III- 1. Vers une notion de "socioculture" p.68

[17Depuis 1986, l’artothèque de Caen offre la possibilité de découvrir des œuvres d’art contemporain et de vivre avec elles dans l’intimité quotidienne d’un appartement, d’une maison, d’un lieu de travail ou d’un lieu aussi particulier que celui de la prison

[18Collection témoignant des différents courants artistiques de ces 40 dernières années

[19COMELLIA (coopération des métiers de la lecture, du livre et de l’audiovisuel en Haute-Normandie). En 1997-98, COMELLIA s’investit dans une mission de "Développement de la lecture en prison". Cette mission évolue en 2000-01 vers l’action culturelle en prison (voir site : www.comellia.org)

[20Présentation de l’Art-thérapie par l’INECAT (Institut National de Création, d’Expression, d’Art et de Thérapie)

[21Présentation de l’Art-thérapie par l’INECAT (Institut National de Création, d’Expression, d’Art et de Thérapie)

[22Institut de Recherche et de Formation en Art-Thérapie

[23in L’art-thérapie : pratiques, techniques et concepts : manuel alphabétique, Jean Rodriguez, Geoffrey Troll, 1995 ?, Ellébore, 341 p

[24Jean Rodriguez et Geoffrey Troll

[25Service médico-psychologique régional

[26Le Dr Plichart a répondu à une demande des responsables du journal interne Quand ?. Il s’adresse, dans cette note, aux personnes incarcérées au CP de Caen

[27Parole d’un détenu du CP de Caen

[28A ce propos, lire en annexe l’article intitulé "Vous lirez bien Un p’tit noir ?" paru dans le dossier Des mots en prison, livre/échange (journal trimestriel édité par le CRL de Basse-Normandie), février 2003, n°21, p.7

[29Chargé de mission DRAC/DRSP en Bourgogne

[30Atelier Cinéma de Normandie intervenant au CP depuis 1997. Il assure des formations professionnelles, un encadrement technique et matériel

[31J.-S. DUPUIT dans Actes des rencontres nationales sur la lecture en prison : Paris, 27-28 novembre 1995. Fédération Française de Coopération entre Bibliothèques. Direction du livre et de la lecture. Direction de l’administration pénitentiaire. Achevé d’imprimer en mars 1997. 111 p

[32Parole d’un détenu du CP de Caen

[33Parole d’un détenu du CP de Caen

[34Parole d’un détenu du CP de Caen

[35Viol ou agressions sexuelles

[36in Prison, association, réinsertion. Mémoire de fin d’études de J.-M. THOMINE, assistant de Service social, juin 1990

[37Individus qui la compose actuellement âgés en moyenne entre 40 et 50 ans

[38Centre Ressources Illettrisme