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L’incarcération d’un parent ne doit jamais servir de prétexte à la violation des droits des enfants

Mise en ligne : 7 mai 2012

Dernière modification : 8 mai 2012

Texte de l'article :

L’INCARCERATION D’UN PARENT NE DOIT JAMAIS SERVIR DE PRETÊXTE A LA VIOLATION
DES DROITS DES ENFANTS QUI DOIVENT TOUS RESTER GARANTIS COUTE QUE COUTE

Le téléphone doit être accessible à tous pour maintenir les liens, ne pas créer de sentiment d’injustice ou de discrimination à l’accès, et l’uniformisation nationale du règlement à ce sujet s’impose à nos yeux.

Nous profitons de cette opportunité pour vous rappeler que les permis des proches sont beaucoup trop longs à obtenir, deux mois et demi à trois mois d’attente (si le dossier ne se perd pas). Nous rappelons que nombreux sont les personnes incarcérées à être en rupture avec leur famille. Il est donc urgent de mettre en place des permis de visite dès la première heure d’incarcération pour les proches. Une personne incarcérée qui se retrouve sans soutien extérieur est une personne incarcérée en danger.

Nous pensons qu’il serait très simple de faire respecter une règle de base : le livret de famille. Une personne qui peut justifier d’un lien de parenté doit se voir accorder systématiquement le permis en se présentant à la prison, sans délai.
C’est à la justice d’indiquer dès le départ les personnes excluent de possibilités de permis au vu du dossier, ce qui doit être un des préalables à l’incarcération. Dans ce cas, il est essentiel que la personne soit immédiatement signalée pour que des intervenants extérieures puissent prendre le relais de la famille ou des proches empêchés.

Nouveau permis de visite : Pour les familles, pourquoi ne pas révolutionner le permis de visite individuel en un permis groupé, ce qui permettrai d’éviter des parloir manqués et de lutter contre l’isolement, l’angoisse, l’anxiété de la personne incarcérée. Avec le permis groupé, la famille pourrait s’organiser dès lors qu’un impératif survient pour l’un d’entre eux, un autre membre pourrait prendre sa place.

Les autres personnes désireuses de visiter une personne incarcérée doivent l’obtenir avec le plus de facilité et le moins d’attente possible. Elles doivent pouvoir faire appel du refus. Tout refus doit être encadré par des règles strictes, défini d’un point de vue légal et explicite quand à sa motivation. Délai d’obtention : sous 15 jours sans réponse officielle contraire, ou d’un d’avis que, pour le moment, le permis ne peut être délivré mais que le dossier sera étudié sous 1 mois, il doit être considéré comme accordé, la personne doit ensuite le retirer tout simplement en justifiant de sa demande, il faut donc créer un imprimé qui l’attesterait. 

Nous pensons qu’une personne incarcérée devrait pouvoir indiquer dès le départ le nom de quelqu’un pour qui elle estime primordial d’avoir un permis et cette personne devrait l’obtenir automatiquement. Il y a des statuts qui ne sont pas encore reconnus, et les modes de vies ont changées. Une case spéciale devrait faire mention de ‘’concubin(e)’’ dans la demande de la personne dont elle souhaite la visite même si ce statut ne lui est pas reconnu dans un certificat de la mairie, et les personnes du livret de famille de cette dernière pourraient s’inscrire dans le cadre d’un permis groupé familial si la personne incarcérée a perdu le lien avec sa propre famille et n’a de proches que dans sa belle-famille sans statut officiel.

Les réservations de parloirs sont un gros problème. Il y a des endroits où il faut téléphoner et à des horaires où les proches ne peuvent le faire, et le gros souci est qu’il est très difficile d’avoir quelqu’un au bout du fil, nous ne comptons plus nos heures pour réserver des parloirs à des proches de personnes incarcérées. Il nous semble nécessaire de mettre en place un numéro vert pour la réservation des parloirs, ce qui évitera d’appauvrir un peu plus un certain nombre de proches. Il y a des endroits sans réservation, c’est alors au petit bonheur la chance, vous venez et s’il y a de la place, vous avez un parloir. Ailleurs, il y a la possibilité de réserver sur des bornes électroniques.

Il faut donc simplement des bornes partout pour réserver le parloir, faire attention à ce qu’il y ait du papier dans la machine pour qu’elles délivrent un ticket, comme ça on ne peut refuser l’accès à la famille en lui disant qu’il n’y en avait pas de réservé comme ça peut arriver aussi... Le problème des bornes, si elles sont, sur le principe, plus simples pour réserver un parloir, est que l’utilisation des borne est arbitraire pour les proches qui sont éloignés (obligation d’être sur place, avec une limitation de 15 jours entre la date de réservation prévue et celle de la prise de rendez-vous).

Nous demandons l’uniformisation nationale du règlement concernant le permis et que soit assuré que celui-ci une fois obtenu ne puisse être supprimé par un directeur dans un autre établissement lors d’un transfert. Les réservations de parloirs doivent s’inscrire aussi dans l’uniformisation nationale du règlement les concernant.

LE PARLOIR DOIT ETRE UN DROIT QUOTIDIEN POUR TOUS et ca ne posera pas de problème du moment qu’on assurera la limitation du nombre de détenus et les recours aux peines alternatives. Les liens familiaux doivent de manière absolu être protégé, la famille n’est pas à subir la peine. On n’arrache pas un humain à ses proches sans risquer de le pousser à en finir. La durée des parloirs doit s’adapter à la fréquence, moins il y en a plus ils doivent être longs, les possibilités d’accès aux parloirs doivent être quotidiennes tant pour les personnes prévenues que pour les personnes condamnées. L’accès au téléphone doit être généralisé à toutes les personnes incarcérées.

Nous voulons dénoncer des situations inadmissibles qui visent à casser psychologiquement les personnes incarcérées : 

Le parloir fantôme : L’expression qui désigne une pratique connue de tous est ‘’le parloir fantôme’’. Une personne incarcérée est amenée au parloir, et on la fait attendre, personne ne vient, le gardien ricane, lui dit qu’il peut retourner en cellule, parce que personne ne viendra pour lui. Nous avons malheureusement énormément de témoignages, et de familles apeurées qui nous appellent car se présentant pour leur parloir on leur refuse l’accès. Il y a aussi l’imprévu qui peut faire que personne n’a pu venir (d’où l’intérêt du permis groupé). Du moment qu’une personne incarcérée va au parloir et que son visiteur ne se présente pas, la personne incarcérée doit pouvoir téléphoner à la personne qui le visite pour savoir pourquoi elle n’est pas venue, on ne peut pas laisser dans l’inquiétude la personne incarcérée

Pourquoi tant d’acharnement ? Les parloirs doubles sont un moment où se déroule une grave atteinte à la dignité humaine. La personne incarcérée est fouillée, déshabillée, humiliée avant son parloir. Ensuite à la fin du parloir le calvaire recommence. Et bien lorsqu’il y a parloir double, il subit cet acte 4 fois. Il faut arrêter ce genre de rapport visant à briser un individu, ce côté « on vous fait une faveur mais on vous la fait payer ».