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Une mort suspecte à la prison de Tarbes

Mise en ligne : 9 novembre 2002

Texte de l'article :

Belgacem Soltani était incarcéré avec une condamnation de neuf mois fermes dont deux mois avec sursis pour outrage à un agent depuis le 13 janvier à la maison d’arrêt d’Albi. Il a été transféré à la maison d’arrêt de St Sulpice puis de nouveau transféré le 13 mars à la maison d’arrêt de St Michel suite à un accrochage avec le directeur de la maison d’arrêt de St Sulpice. Après sa comparution ce jour-là au Tribunal de Castes pour ces faits, il avait été condamné à quatre mois supplémentaires.

Il a été une fois de plus transféré, cette fois à la maison d’arrêt de Tarbes le, 23 avril et il est mort le 25 avril à 19h50. Il venait juste d’apprendre sa sortie prochaine, en effet les peines étant confondues, il était libérable dans un mois, ou dans le courant du mois de mai comme prévu.

L’annonce de son décès (cause : suicide par pendaison) nous a été faite par téléphone, le vendredi 26 avril vers 15h30. Une autopsie a été pratiquée le lundi 29 avril et nous a indiqué à 16h30 que son corps était à présent à notre disposition. Nous nous sommes rendues le mardi 30 avril à Tarbes au commissariat pour signer les documents nécessaires et porter plainte, nous sommes aussi allées à la maison d’arrêt afin d’être reçues par le directeur et récupérer les affaires de Belgacem. Enfin, nous nous sommes rendues à la morgue où nous avons constaté et fait constaté sur des photos qu’il portait de nombreuses et graves traces de violence.

Depuis le 2 mai, notre avocat n’a pas cessé de demander le rapport d’autopsie au substitut du procureur. Nous avons également saisi le doyen des juges d’instruction avec la constitution de la partie civile. Nous nous sommes présentées au tribunal de Tarbes le 4 juin afin de demander une nouvelle fois ce rapport. ainsi qu’une nouvelle autopsie pour déterminer les causes de la mort.

Ce jour là, le juge d’instruction s’est saisi de l’affaire, a lancé une commission rogatoire et a ordonné cette contre expertise qui a eu lieu le 6 juin. Les photos que nous avons prises ont été rajoutées au dossier. Notre souhait est de connaître la vérité des faits réels, car il est troublant qu’un jeune détenu, fou de joie et pleins de pleins de projets, à l’annonce de sa sortie imminente, ait ainsi eu soudainement l’envie de se suicider, et qu’il y soit parvenu dans l’état physique où il se trouvait…

Nous attendons des éclaircissements sur les causes de sa mort que seules les autopsie pourront nous fournir. Nous pourrons dès lors aller enfin l’enterrer en Tunisie, près de son père, selon sa volonté. D’autres éléments surprenants et suspicieux sont dans le dossier, et seule l’enquêta lèvera le voile sur cette affaire. Nous saurons alors tout ce qui s’est réellement produit.

Nous voulons simplement que la vérité soit rétablie et que justice soit rendue.

Famille SOLTANI