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(2009) Prisons : suicides à Lyon, Rennes et Marseille

Mise en ligne : 8 janvier 2009

Texte de l'article :

Salime A., 38 ans, s’est donné la mort ce week-end dans sa cellule de la maison d’arrêt Saint-Paul à Lyon, dans des circonstances qui n’ont pas été précisées. Salime A. venait tout juste d’être placé sous mandat de dépôt.
Il avait été condamné à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lyon, vendredi à l’issue d’une audience des comparutions immédiates. Il était jugé pour « tentative de destruction d’un bien d’autrui par un moyen dangereux. »
Selon l’accusation, ilavait tenté d’allumer un incendie durant la nuit du réveillon. Des faits que le prévenu a contestés à l’audience. Son avocat avait plaidé la relaxe. L’homme avait recouvré la liberté depuis peu, sous le régime d’une mesure de semi-liberté.
Il s’agit du troisième suicide de détenu dans une prison française depuis le début de l’année.
 Un prisonnier d’une vingtaine d’années, détenu en préventive, s’est suicidé pendant le week-end à la maison d’arrêt de Rennes. Apparemment sans antécédent judiciaire, le jeune homme avait été mis en examen pour assassinat après la mort d’une personne âgée l’été dernier. Un autre détenu s’est également donné la mort, samedi soir, à la prison des Baumettes à Marseille. L’homme, âgé de 38 ans, s’est pendu dans sa cellule et c’est un compagnon de captivité qui a donné l’alerte en découvrant le corps. L’homme avait été condamné à six ans de prison pour agression sexuelle et était très dépressif, selon une source policière.
 
115 détenus se sont suicidés en 2008 dans les prisons françaises. Un chiffre en augmentation par rapport à 2007 et 2006 mais qui reste dans la moyenne des années précédentes.
Une instruction de la ministre de la Justice Rachida Dati du 17 septembre 2008, qui vise à réduireles suicides, préconise notamment des rondes de surveillance toutes les deux heures.
« Ca fait péterles plombs chez certains détenus, souligne-t-on de source syndicale, car on les réveille puisqu’ilfaut allumer la lumière à chaque fois, voire taper à la porte de la cellule."
Article paru dans le Progrès le 06.01.2009