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UGSP-CGT (2008-06) La CGT Pénitentiaire demande à rencontrer l’ensemble des groupes politiques à l’Assemblée Nationale et au Sénat

Mise en ligne : 10 juin 2008

Texte de l'article :

Par un courrier, la CGT Pénitentiaire (UGSP-CGT) va interpeller les présidents des différents groupes politiques à l’Assemblée Nationale et au Sénat.
La CGT demande une rencontre avec les élus des deux assemblées sur la question du projet de « loi pénitentiaire », loi qui devrait passer à l’Assemblée Nationale cet été.

La CGT souhaite engager une discussion avec eux et leur soumettre ses propositions visant à améliorer le projet proposé par Rachida DATI.

La CGT va engager ses militants locaux, dans le même mouvement, à rencontrer les élus des deux assemblées sur leurs circonscriptions.

Cette démarche est nécessaire car à la lecture du projet, la CGT considère qu’une nouvelle fois, à l’inverse de ce que prétend la Ministre, la pénitentiaire va manquer son « grand rendez-vous avec l’histoire ».

La CGT s’était engagée avec loyauté, sans préalable ni démarche partisane dans les travaux du Comité d’Orientation Restreint (COR) mis en place par la Garde des Sceaux en juillet 2007 et chargé de lui rédiger des préconisations, 160 au total.

La CGT estime aujourd’hui :

- Que la ministre a « instrumentalisé » le COR qui a servi d’alibi à la « concertation » tandis qu’autre part s’écrivait le texte final ; que l’absence totale d’implication de Mme DATI dans les débats préparatoires a été très préjudiciable. Jamais ministre de la Justice n’a été aussi négligente et absente en matière de dialogue social ;
- Qu’aucune proposition n’a été retenue visant à améliorer les missions des personnels et du service public pénitentiaire, qui aurait du, selon nous, être axé autour du projet de sortie de la personne placée sous main de justice et de la lutte contre les récidives ;
- Que les règles pénitentiaires européennes (RPE) introduites dans le texte, avec lesquelles nous sommes en accord, vont pour la plupart perdre du sens et venir se fracasser à la réalité budgétaire et à la politique pénale conduite par le gouvernement ;
- Que l’absence d’évolution pour les personnels porte les germes d’un rejet de ce projet par les agents. L’exemple des SPIP illustre fort bien ce propos. Les travailleurs sociaux pénitentiaires sont au cœur d’un mouvement social historique depuis plus d’un mois et demi. Ces personnels, au cœur des logiques d’insertion sociale, de prévention de la récidive et de la politique d’aménagements des peines contestent un statut et une rémunération sans rapport avec leurs responsabilités. Ignorés par la Ministre lors de la manifestation nationale du 5 juin 2008 qui a rassemblé plus d’un tiers de la profession, ils attendent des actes forts de reconnaissance.

On ne peut réformer l’institution pénitentiaire qu’en faisant avancer parallèlement les conditions de prise en charge des publics et la situation des personnels.

Montreuil, le 10 juin 2008

Contact : Céline VERZELETTI, secrétaire générale CGT Pénitentiaire (06-74-00-52-95)