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(2008-05) UGSP-CGT Le ras le bol des travailleurs sociaux de l’Administration Pénitentiaire

Mise en ligne : 16 mai 2008

Texte de l'article :

Absence de reconnaissance au sein de l’Administration Pénitentiaire, invisibilité médiatique quasi-totale et absence de revalorisation indiciaire depuis 1977, les travailleurs sociaux de l’Administration Pénitentiaire expriment leur colère depuis le 29 avril.
 
Muselés par un statut spécial qui leur interdit toute grève, les 3000 travailleurs sociaux de l’administration pénitentiaire (conseiller d’insertion et de probation, assistant(e)s sociales et éducateurs spécialisés) prennent le risque de sanctions administratives allant de la retenue sur salaire à la mise à pied. Au coeur de tous le processus des aménagements de peine (libération conditionnelle, bracelet électronique...), ces personnels d’insertion et de probation constituent une aide à la décision judiciaire auprès des juges d’Application des Peines , accompagnent les personnes placées sous main de justice dans leurs démarches de réinsertion (au sein des prisons comme à l’extérieur) et contrôlent les obligations(de soins, de rembourser les parties civiles...) accompagnant chaque mesure de justice.
 
Depuis le 29 avril, ils ont décidé, à la quasi unanimité et au-delà des considérations syndicales, d’exercer leurs missions à minima suite à une nouvelle marque de mépris de la part de l’administration Pénitentiaire. Seuls les cas d’extrême urgence seront traités et les rapports concernant les aménagements de peine seront plus que succints. Les raisons de ce mouvements d’une ampleur jamais rencontrée depuis 2001 résident dans l’absence de revalorisation indiciaire de la filière depuis 1977, alors que la rémunération de la hiérarchie a elle été reconsidérée à la hausse deux fois en cinq ans. Depuis 10 ans le personnel de terrain a du s’adapter à des évolutions législatives majeures (juridictionnalisation de l’application des peines en 2000e et en 2004, peines planchers, rétention de sûreté) et à de nouvelles mesures (placement sous surveillance électronique fixe en 1997 et mobile en 2007). Les missions se complexifient, la charge de travail augmente sans aucune considération de l’Administration Pénitentiaire (un travailleur social pour 120 personnes en moyenne) et aucune évolution de carrière pour tout travailleur social souhaitant rester au contact du public n’est ne serait ce qu’imaginée par l’Administration centrale.
 
 
Ironie du sort, l’année 2008 a été auto proclamée « Année des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation ». La réalité du terrain où les détenus ne seront plus visités, où les sanctions vis-à-vis des personnels sont tombée dès l’annonce du mouvement en Haute Vienne, apporte le plus cinglant démenti à cette énième preuve de l’absence de tout dialogue social digne de ce nom au sein de la petite sœur de la « grande muette ».

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