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Sens de la prison, sens de la peine. Abolition(s) ?

Sade et Foucault - réflexion de JF Dudoué sur le sens de la prison

Mise en ligne : 17 juin 2007

Dernière modification : 30 décembre 2010

Réflexion sur le sens de la prison

Texte de l'article :

SADE ET FOUCAULT Notre société entre aujourd’hui dans une ère vouée à la répression. Le peuple a-t-il érigé en Dieu, Sade et son appologie de la débauche ou plus proche des religions, s’est-il voué au veau d’or ? Rien de tout cela. Nos sociétés tonitruantes, rugissantes de circulation, vibrantes d’activité en tout genre, rejetent dans nos rues des enfants obèses, saturés de désirs et d’envies, dont le ressort vital sidéré de graisse et de souffrance éteint l’énergie de leur corps, assombrit la lumière de leurs yeux. Décadence de société vieillissante, évolution irraisonnée , redressement politique ? Nos prisons vont se remplir. En 1779, Sade écrivait : « Loin de corriger celui qui la connaît elle rend au contraire impossible tout retour à la vie sociale ». Nous voici revenu à cette époque barbare ou le crime devait se comprendre comme réparation au souverain au roi. Public, le châtiment afin de réparer le tort infligé au royaume et physique pour la vengeance du Roi, et le rétablissement de son autorité. Même si aujourd’hui on ne construit plus nos prisons dans les centres ville , pour bien asseoir le pouvoir du prince, on multiplie les constructions sur tout le territoire. On ne montre plus le châtiment, par honte de ses bas instincts, mais on enferme la société par une clôture de prison. Foucault : « La fonction du supplice n’est pas de rétablir la justice mais de réactiver le pouvoir ». Cela est à présent établi , notre gouvernement veut rétablir son autorité, son pouvoir non seulement sur le peuple social, mais sur les corps de ce peuple. La ville devient la prison, caméras de surveillance, radars, patrouilles de gardiens. Le panoptique de Bentham appliqué à toute la structure sociale. Aujourd’hui un crime, c’est l’agression au Roi qui va réclamer vengeance. N’oublions pas que la justice a peur du vide, toutes les prisons seront remplies, au besoin on peut créer la faute.

J. François Dudoué Juin 2007