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> Edito

Question ouverte aux dix organisations qui ont accepté de participer aux travaux des Etats généraux de la condition pénitentiaire

Mise en ligne : 15 mai 2006

Texte de l'article :

Question ouverte aux dix organisations qui ont accepté de participer aux travaux des Etats généraux de la condition pénitentiaire :

La Confédération générale du travail (CGT pénitentiaire) ;
Le Conseil national des barreaux (CNB) ;
Emmaüs France ;
La Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) ;
La Fédération nationale des unions des jeunes avocats (FNUJA) ;
La Ligue des droits de l’homme (LDH) ;
L’Observatoire international des prisons (OIP) ;
Le syndicat des avocats de France (SAF) ;
Le Syndicat de la magistrature (SM) ;
Syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire (SNEPAP-FSU) ;
L’Union syndicale des magistrats (USM) .

Je lis dans le journal 20 minutes une interview de Gabriel Mouesca  [1] qui rappelle le travail en cours des "états généraux". Je repense au fameux questionnaire qui devait être distribué en février à tout public ( voir article annonce des états généraux doc 3) . Fort intéressé par ce questionnaire je retourne sur le site de l’OIP en ce jour de mai... Toujours rien [2]... ?

Je m’interroge. Ces Etats généraux respecteront-ils l’engagement annoncé de recueillir la parole et le témoignage de chacun [3] pour en faire des "cahiers de doléances" (sic !) qui "serviront de bases pour des propositions de réforme pénitentiaire" ?

Les propositions ne sont elles pas déjà définies et cet appel à témoignage ( organisations professionnelles d’avocats et de magistrats, associations, détenus, surveillants... ) ne serait il pas qu’une caution médiatique sous couvert de présentation démocratique.

Je m’interrogeais déjà sur l’opportunité de faire un nieme constat sur les prisons quand ces organisations signataires ont déjà avec courage, sérieux et précision établi ce constat rapporté dans moultes rapport et articles. Vouloir porter cette parole via des "Cahiers de doléances" était une grande idée ’révolutionnaire’... Pour l’heure il semble que cela soit plutôt de l’ordre du spectacle et de la communication...

Avons-nous besoin d’utiliser à outrance la communication dans ce quelle a de plus populiste pour faire avancer des idées fortes. C’est ce mode commun aux ’Etats Généraux’ et à la campagne ’Trop C Trop’ qui me font dire qu’on a que faire au fond de l’avis de ceux à qui on affirme le demander. Ce rapt démocratique n’est pas souhaitable.

Puisqu’on m’avait promis, comme à chacun d’entre nous, d’entendre les doléances sur la condition carcérale, je lance cet appel à l’OIP et exprime ma déception de voir tant de campagnes s’éloigner de ceux qu’elles entendent aider et entendre (organisations professionnelles d’avocats et de magistrats, associations, détenus, surveillants...) pour se risquer au seul monde de la communication médiatique et ces travers bien connus.

Leriche Laurent
Membre de Ban Public.

Notes:

[1La prison sera-t-elle un thème de la présidentielle 2007 ?
En novembre, l’OIP remettra à chaque parti les « cahiers de doléances » de la France des prisons, résultat des actuels états généraux de la condition pénitentiaire. Je ne demande pas aux politiques d’aimer les prisonniers, mais d’être responsables et d’apporter des réponses adaptées à une société civilisée, pour le bien-être de tous, et pas de jouer sur les peurs du plus grand nombre . (gabriel mouesca)
Recueilli par B. B 2006 20 minutes

[2Etats généraux de la condition pénitentiaire.
Le questionnaire qui devait être mis en ligne en date du 31 mars 2006 ne sera disponible sur ce site et ceux des organisations participantes que d’ici quelques jours. Les Etats généraux vous prient d’accepter leurs excuses pour ce retard. Merci de votre compréhension.(original)

[3"Un questionnaire, disponible à partir de mi-février via internet, permettra de "recueillir les attentes des uns et des autres" (organisations professionnelles d’avocats et de magistrats, associations, détenus, surveillants...), selon l’OIP.
L’association Emmaüs sera chargée de distribuer les questionnaires des détenus.
Des "cahiers de doléance", qui serviront de base à des propositions de réforme pénitentiaire, seront ensuite rédigés et remis au gouvernement et aux candidats à la présidentielle.
Le comité de parrainage de cette opération qui entend susciter "une prise de parole des acteurs du monde judiciaire et pénitentiaire", sera animé par l’ex-ministre de la Justice Robert Badinter. "
(Libération)