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Prisonnier politique basque aux baumettes militant en greve de la soif, puis de la faim subit des tortures tant physiques que morales de la part de la penitentiaire....

Mise en ligne : 5 décembre 2005

Dernière modification : 28 décembre 2010

Texte de l'article :

Prisonnier politique basque aux baumettes militant en greve de la soif, puis de la faim subit des tortures tant physiques que morales de la part de la penitentiare....

 vendredi 2 décembre 2005

Voilà par où il faut passer à la prison des Baumettes à Marseille pour revendiquer le droit d’être regroupé avec d’autres détenus Basques au bout d’un an d’isolement. Je vais résumer au mieux les 6 pages de Mikel ALBISU IRIARTE, prisonnier de guerre de l’État Français.

Mikel commença par une grève de la soif. « je savais que rien ne bougerait, malgré la souffrance extrême, avant le 6ème jour » Pendant ce temps, ils le font descendre deux fois par jour de la cellule et ils ont essayé de le convaincre d’arrêter en lui donnant des nouvelles de sa compagne Marixol.

Le 6ème jour, la médecin-chef lui dit : « que tant qu’il ne perdra pas connaissance elle le garderait en prison ». Le 7ème jour, malgré l’impossibilité de lui extraire du sang pour les analyses, un médecin décrète que son état est compatible avec la détention. Le 8ème jour (toujours grève de la soif) une infirmière ne pouvant lui prélever du sang, lui dit qu’elle n’est pas là pour le torturer. (c’est bien la seule ! ! !) Par contre la médecin-chef continue de le faire déplacer jusqu’à son bâtiment.

« je tanguais »....un surveillant lui dit : « c’est quoi ça ? » et Mikel de répondre : « une personne ». La médecin-chef lui demande s’il veut mourir ou aller à l’hôpital. Avec difficulté, Mikel lui dit : « à l’hôpital ». La réponse ne se fait pas attendre : « Dites vous bien que vous n’irez pas à l’hôpital, que demander d’y aller c’est comme demander la Liberté, et vous ne nous gagnerez pas ! » Elle lui fait comprendre que Mikel les prend en otages et que ce n’est pas concevable...qui est l’otage ? ? ? ? ? ? ? Mikel à son arrestation pesait +/- 86kg pour 1,82m....aujourd’hui, un an après il en pèse 57 ! ! ! !

Au 9ème jour, « mon corps me réveille ». Il arrête la grève de la soif, et boit après 194 heures de grève. Il refuse les soins pour protester contre le traitement qu’il a subit et qu’il subit encore. La médecin-chef lui communiquera les résultats sanguin avec 24h de retard.

......manque de potassium , signe que les reins commencent à souffrir et risque d’un arrêt cardiaque ! Ses écrits aux juges restent sans réponse et Mikel décide de parler en Basque aux membres de l’État Français.

Mikel, refuse toujours les soins... le directeur se déplace et lui fait comprendre que s’il ne veut pas il va utiliser la « violence » (sic). 10mn après ils arrivent casqués ! Ils le menottent et amènent Mikel devant le docteur en le prenant par les bras et les pieds...Mikel chante ! !

Ils renouvellent par deux fois cela sauf qu’ils vont s’arranger pour que Mikel ait mal ...chose réussie ! ! Sans qu’il ne bouge, la médecin-chef lui donne une claque au visage, à côté de l’œil droit... vite, très vite elle dira à une infirmière de passer un gant mouillé....Mikel avait juste refusé qu’elle lui mette les doigts dans la bouche....Il crie à la TORTURE et elle rit.

« la violence physique a fait son apparition »

Avec l’excuse des fouilles de cellules, ils lui retirent photos, feutres, dessins de Péru, cahier, radio et vêtements. Toujours en isolement, la venue de l’avocat permettra qu’il retourne en détention « normale » au bout de 10 jours d’isolement....mais les affaires ne suivent pas...pas toutes du moins ! !

Punition cruelle, sans décret, sans communication m’écrira Mikel et puis plus de parloir interne à 3... Peru doit voir son Père, puis sa Mère et Mikel de me dire « j’ai déjà mal rien qu’a y penser ».

Voilà, je vais m’arrêter là...c’est insoutenable...ça se passe en France, pays des droits de l’homme...et bien que ce pays sache que tant que je serai debout je me battrai pour dénoncer cela et apporter au mieux quelque chose...et personne ne m’empêchera de crier haut et fort « jo Eta ke ! ! ! » (il y a urgence ! ! !)

Irati ARGI.

Source : Paris Indymédia