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Prise d’otages à la centrale de Moulins-Yzeure

Mise en ligne : 28 novembre 2003

La Voix du Nord, le 25 novembre 2003

Texte de l'article :

Prise d’otages à la centrale de Moulins-Yzeure
Les quatre membres du personnel retenus par une trentaine de mutins ont été libérés hier en fin d’après-midi 

QUATRE membres du personnel de la maison centrale de Moulins-Yzeure (Allier) ont été retenus en otages huit heures hier par des détenus, avant d’être libérés sans violence par les mutins qui se sont rendus aux forces de l’ordre.
La prise d’otages qui avait commencé hier vers 10 heures s’est achevée sur un dénouement heureux avec la reddition, vers 18 heures, de la trentaine de détenus barricadés dans un atelier de la centrale.
Des membres du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), rompus à la négociation, avaient établi le contact avec les preneurs d’otages.
D’autres négociateurs s’y sont associés dans l’après-midi, selon le préfet de l’Allier, Patrick Subrémon.
« Moins d’une dizaine de détenus, dont deux semblent être les meneurs, détiennent les surveillants et nous comptons sur la modération des autres prisonniers pour revenir au calme le plus vite possible », avait déclaré à la mi-journée le préfet de l’Allier.
« Nous leur avons fait savoir dans l’après-midi que l’administration pénitentiaire (AP) est disposée à approfondir et à regarder ce qui peut être amélioré dans les conditions de détention, s’ils mettaient fin à leur action. »
GIGN et ERIS
Dès la mi-journée, une quarantaine de gendarmes du GIGN et 37 hommes des Equipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) de Lyon, Dijon et Paris avaient été déployés à l’intérieur de la centrale et une centaine de gendarmes et de policiers aux abords de la prison.
La création des ERIS, chargées d’opérer en détention en cas de troubles, avait été annoncée en février par le ministre de la Justice, à la suite d’une tentative d’évasion de cette même centrale. Elles ont été formées par le GIGN.
Les preneurs d’otages ne disposaient comme armes que des outils de travail des ateliers.
Selon le responsable de l’union régionale UFAP, Jean-Jacques Deflendre, les détenus protestaient contre une mesure obligeant les gardiens à fermer les portes des cellules dans la journée, alors qu’à certaines heures elles restaient ouvertes. Mais cette mesure a été prise dès avril dernier, faisait-on valoir lundi de source pénitentiaire.
La maison centrale de Moulins-Yzeure est l’une des douze installées en France et hors métropole. Des prisonniers condamnés à de longues peines ou particulièrement dangereux y sont détenus.
Mise en service en 1983, elle dispose de 126 places en cellules individuelles et accueille actuellement 117 détenus.
Plus de 150 surveillants travaillent au sein de la centrale, qui est cernée d’un double mur d’enceinte de six mètres de haut et entièrement recouverte de filins antihélicoptère, une mesure prise après l’évasion de trois détenus en hélicoptère en juin 2000.