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Présidentielles - Communiqué de l’Apress (Association pour la Promotion de l’Economie Sociale et Solidaire)

Mise en ligne : 23 avril 2002

Dernière modification : 16 août 2010

Association pour la promotion de l’économie sociale et solidaire -
Communiqué

Texte de l'article :

Impossible de rester sans voix

L’APRESS ne pouvait rester dans le silence face aux résultats électoraux qui placent Le Pen au second tour des Présidentielles. Tout simplement parce que les principes et les pratiques démocratiques de fonctionnement de l’économie sociale et solidaire sont menacés, dans leur essence même, par la gravité de la situation politique nouvelle. De fait, une idéologie sécuritaire et xénophobe, qui réunit 20% des suffrages exprimés, ne peut que remettre en cause la légitimité de l’engagement mutualiste, coopératif, associatif.

On sait, en feuilletant les pages les plus brunes de notre histoire, comment furent réprimés les militants et les citoyens qui ont refusé l’embrigadement, l’enrôlement et la militarisation des esprits. On peut aussi se souvenir, et l’époque est propice pour le faire, que nos structures sont nées des résistances ouvrières, des mouvements de solidarité et de la volonté de ne pas plier devant les diktats imposés par le patronat de ce XIXe siècle qui ne voyait en l’homme (et la femme) qu’une machine à exploiter. On constate aussi, aujourd’hui, que cette extrême-droite ne cesse de se renforcer en Europe, en Autriche, au Danemark, en Italie, car elle a su revêtir des habits propres et prendre l’apparence de la respectabilité. Derrière le nouveau langage de Le Pen, dont les conseillers en communication ont policé le comportement, pointent sans arrêt des relents de haine et de refus de la différence.

Parce que nous sommes différents, que nous revendiquons notre différence économique et sociale, parce que nous sommes avant tout des humanistes, acteurs et réseaux de l’économie sociale et solidaire, nous ne pouvons rester silencieux, nous ne pouvons nous draper dans la neutralité.

Nous ne sommes pas neutres parce que nous vivons et oeuvrons chaque jour, individuellement et collectivement, pour que l’économie soit au service de la personne, pour que l’accès aux responsabilités, à la prise de décision soit une réalité partagée par toutes et tous, pour que la démocratie vive dans l’entreprise, pour que la participation l’emporte sur l’autorité, que le dialogue prime sur l’ordre aveugle et arbitraire. Pour toutes ces raisons, et bien d’autres sans doute, il est de notre devoir de ne pas laisser passer Le Pen, ni laisser fleurir la violence de son idéologie. Nous serons aux côtés de ceux et de celles qui combattent le Front National.

Résolument.

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