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Point de vue d’une compagne sur l’attitude des surveillants

Mise en ligne : 10 mars 2008

Texte de l'article :

Les surveillants ne sont pas tous des "pourris". Trois fois par semaine, je me rends dans une maison d’arrêt avec mon fils pour voir mon compagnon. Il y a des surveillants très humains et compréhensifs, polis et respectueux. La vie dans les prisons n’est pas facile mais c’est plutôt la cohabitation avec certains détenus qui rend les autres détenus fous de rage. Le plus dur dans une prison (je pense car je n’est jamais été incarcérée dieu merci) ce n’est pas la manière dont les détenus sont traités par les surveillants ou la nourriture (car s’ils travaillent ils peuvent cantiner, même si ce n’est pas toujours facile de travailler) ; c’est la solitude le plus dur, être isolés de la société et de sa famille. "Ce que les hommes devraient craindre le plus, ce n’est pas la solitude. La solitude en soi reste une façon unique où l’homme, par ses réflexions et son recul, va encore vers l’homme. Ce que les hommes devraient craindre le plus, c’est le vide que cette solitude risquera peut-être d’engendrer". Je pense que pour certains il y aurait peut-être d’autres solutions pour les punir de leurs actes que de les enfermer. Car ce ne sont pas les seuls à souffrir ; leur famille souffre aussi et les enfants avec. J’ai mal pour mon fils, encore trop petit pour comprendre que son père est dans une prison ; mais il grandit vite et tous ces moments perdus avec son père me détruisent. Il n’a tué personne, alors pourquoi ne pas trouver une autre punition. Pour ce qui est de la couleur de peau, je n’ai pas vu de différence ; je suis d’origine tunisienne et, lorsque j’arrive à la maison d’arrêt, j’ai souvent une main d’un surveillant qui se tend vers moi pour m’aider. Je les remercie du fond du coeur de faire leur boulot avec respect envers les autres.

Atal