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Nantes : Trop, c’est trop ! Compte rendu de la journée d’action du 19 février 2004

Mise en ligne : 27 février 2004

Dernière modification : 15 août 2010

Texte de l'article :

Vendredi 20/02/2004
Nantes : Trop, c’est trop !

Compte rendu de la journée d’action des personnels de Nantes du 19 février 2004.

« Depuis quelques mois, il y a constamment entre 410 et 425 détenus dans une prison prévue pour 291 occupants, dans une structure à la configuration totalement inadaptée, avec régulièrement 60 détenus qui dorment sur des matelas de sol. » Telle est la situation de la maison d’arrêt de Nantes, décrite par Alexis Grandhaie. Le 19 février dernier, l’intersyndicale de l’établissement a décidé de réagir et d’alerter la population nantaise par une action très médiatisée en reconstruisant une cellule de 16 m2 devant le tribunal de la ville.

En route !
Mouvement matinal sous une brise glaciale. Pourtant à 7h00, devant la maison d’arrêt nantaise, située en plein centre ville près de l’ancien tribunal désaffecté, un groupe de plus de cinquante personnes est déjà au rendez-vous. De nombreux journalistes sont également déjà présents. Les modalités d’action, décidées lors de l’assemblée générale des personnels de la maison d’arrêt de Nantes la semaine précédente, ont été gardées secrètes.
Alexis Grandhaie, porte-parole de l’intersyndicale (CGT, FO, SNEPAP, UFAP) invite le groupe à se retrouver devant le nouveau tribunal de grande instance.
À 7h45, arrivée sur l’île Gloriette, sur l’esplanade de l’écrasant tribunal commandé à Jean Nouvel, star de l’architecture moderne, et inauguré en 1998.
En moins d’une demi-heure, une cellule de 16 m2 est recréée. Sur ces 16 m2, les syndicalistes installent six lits, trois chaises, trois tables, un lavabo, un W-C. À 9h00, soixante-dix personnes sont présentes, toutes catégories confondues : surveillants, personnels administratifs et d’insertion. Le syndicat des avocats de France se joint à la manifestation. Le tract est distribué aux personnes qui accèdent au tribunal. Une délégation est reçue par le procureur qui prend acte des revendications et qui transmettra.

Les raisons du mouvement.
Retour en arrière. Fin 2001, la situation de la maison d’arrêt nantaise est déjà explosive. La vieille structure du centre ville est inadaptée aux missions des personnels. Le garde des Sceaux de l’époque, Marilyse Lebranchu, fait le déplacement et annonce la fermeture de l’établissement. Quelques mois plus tard, l’UMP remporte les élections présidentielles et législatives grâce aux slogans sécuritaires. Le dossier de la construction d’une nouvelle maison d’arrêt est au point mort. La CGT interpelle les élus. Sept députés et sénateurs sur dix se déplacent, dont Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’assemblée nationale et maire de la ville. Rien n’y fait. Le garde des Sceaux, Dominique Perben est alerté. Lors d’un déplacement, début décembre 2003 à Nantes, Pierre Bédier, alors secrétaire d’État aux programmes immobiliers de la justice, annonce le maintien de l’établissement et l’ouverture d’un établissement pour courtes peines qui ne répond en rien aux attentes des personnels. La grogne gagne, jusqu’à la tenue de l’assemblée générale qui décide de mener des actions en plusieurs temps. Le directeur régional de Rennes, M. Dru se déplace pour prendre la température. Les personnels n’en peuvent plus et lui font remettre une boite de sardines à l’huile qui symbolise la situation à la maison d’arrêt. Le DR s’en va, agacé.

Les organisations syndicales, avec l’ensemble des personnels, détermineront une nouvelle forme d’action dans les prochains jours.

lire le tract distribué devant le TGI de Nantes

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