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Mort d’un détenu à Nancy : deux codétenus mis en examen pour homicide

Mise en ligne : 27 août 2004

Dernière modification : 30 octobre 2004

Texte de l'article :

NANCY, 27 août 2004 (AFP) Mort d’un détenu à Nancy : deux codétenus mis en examen pour homicide

Deux détenus de la maison d’arrêt de Nancy, dont un déjà impliqué dans des violences en prison, ont été mis en examen vendredi pour "homicide avec actes de torture et de barbarie" après la mort d’un codétenu, a indiqué le parquet de Nancy. Dans la nuit de mardi à mercredi, Johnny Agasucci, 26 ans, en détention provisoire depuis trois mois à la prison Charles III de Nancy pour un trafic de stupéfiants, a été battu à mort dans sa cellule. Vendredi, un juge d’instruction de Nancy a mis en examen pour "homicide" s’accompagnant d’"actes de torture et de barbarie" ses deux codétenus Sébastien Simonnet, 28 ans, et Sébastien Schwartz, 19 ans, a déclaré le procureur de la République de Nancy, Michel Senthille. "Ces événements gravissimes sont passibles de la réclusion criminelle à perpétuité", a commenté le magistrat. Les deux hommes ont reconnu avoir porté des coups à leur compagnon de cellule qui serait mort entre 22H00 et 23H00, selon l’autopsie, sans que personne, gardien ou détenu voisin, n’ait rien entendu. La victime n’avait pas de bâillon. L’alerte a été donné vers 2H00 du matin. Les trois détenus étaient depuis peu, après différents mouvements de détenus, les seuls occupants de cette cellule prévue pour six. Un des deux responsables présumés du meurtre, Sébastien Simonnet, était déjà en attente d’un procès pour "actes de torture et de barbarie" en prison. Il doit comparaître fin septembre devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle, accusé d’avoir battu fin 1999 un codétenu, toujours à la maison d’arrêt de Nancy. Les deux hommes devraient être écroués dans un autre établissement pénitentiaire que Charles III à Nancy. Au-delà de l’enquête criminelle, deux inspecteurs de l’administration pénitentiaire ont commencé une enquête pour déterminer si le drame aurait pu être évité. Selon le procureur, "il n’y avait pas prohibition à ce que ces individus se trouvent enfermés dans la même cellule". "Il faut recadrer les choses par rapport à la réalité pénitentiaire", a-t-il souligné faisant allusion à la vétusté de la prison construite en 1857 et qui abrite 340 détenus pour 259 places. Il a précisé qu’"à aucun moment la victime n’avait sollicité son changement de cellule, ni par écrit, ni par oral".