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Manifestation anti EPM à Porcheville (SNPES-PJJ)

Mise en ligne : 12 février 2008

Dernière modification : 15 août 2010

Texte de l'article :

Manifeste « nous ne travaillerons pas en EPM »

ACTION ANTI-EPM LE 16 FEFRIER
RASSEMBLEMENT A PORCHEVILLE (78)

Rassemblement, samedi 16 février 2008 à 14 heures, salle Kergomard à Limay Porcheville (78) où un 6ème EPM devrait ouvrir en mars 2008.
Initiative à l’appel du SNPES-PJJ/FSU.
Nous appelons tous les signataires et personnes en lutte contre les EPM à rejoindre cette initiative.

Ci dessous le communiqué d’appel en date du 8 février

l’information est en ligne sur : http://pays-de-la-loire.emancipation.fr/

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Communiqué du SNPES PJJ/FSU,

Syndicat National des Personnels de l’Education et du Social

 EPM : UN MONSTRE CARCERAL

 Paris, le 8/02/2008

 Parmi les 7 Etablissements Pénitentiaires pour mineurs prévus par la loi, 5 ont été ouverts, à grand renfort de communication médiatique et de banalisation de l’incarcération : comme l’ancien Garde des Sceaux se plaisait à le proclamer, les EPM ne seraient que "des salles de classe entourées de murs aux couleurs vives". Le suicide d’un adolescent à l’EPM de Meyzieux est venu rappeler dramatiquement aux idéologues et apprentis sorciers qu’une prison resterait une prison avec son cortège de violence subie et de loi du silence.

 Malgré cela, les EPM sont présentés par le Ministère de la Justice et la direction de la PJJ comme un modèle destiné à améliorer les conditions de détention. Selon eux, cette amélioration n’était pas possible dans les quartiers mineurs. Pourtant, ils en ont gardé un grand nombre qui servent à trier les jeunes, en orientant les plus difficiles en quartier mineurs et les autres en EPM, au nom d’un choix assumé par la DPJJ d’afficher ces établissements comme des « prisons éducatives ». En fait, il s’agit d’un alibi pour le Ministère de la Justice qui peut faire peu de cas des conditions de détention. 
Ainsi, l’administration pénitentiaire n’hésite pas à prévoir des transferts de jeunes condamnés de la région de Marseille vers la prison de Borgo en Corse, après avoir décrété qu’ils n’avaient pas beaucoup de visites de leur famille. De même, en contradiction avec les décrets sur la détention des mineurs, certaines unités d’EPM, « des unités strictes », sont utilisées dans une logique disciplinaire, à des fins d’isolement des jeunes jugés ingérables en collectif. 
L’écart est immense entre une ambition proclamée et la réalité des faits !

 Depuis le début, le SNPES-PJJ dénonce l’alibi de l’amélioration des conditions de détention et combat les EPM. Le programme d’EPM particulièrement coûteux illustre les priorités d’une politique répressive menée à l’égard des jeunes qui commettent des délits au détriment de structures éducatives. Pour habiller cette politique, un projet absurde et dangereux a été conçu : le binôme éducateur-surveillant, des activités permanentes et obligatoires, une organisation en groupe de jeunes qui se voudrait calquée sur celle des foyers et qui oublie les murs de la prison. Aujourd’hui, cet habillage éducatif vole en éclats. Les mineurs qui subissent l’angoisse de la situation carcérale trouvent un exutoire à celle-ci pendant les temps collectifs en s’engouffrant dans des rapports de violence. La massivité de ces temps et le caractère obligatoire des activités décuplent ces phénomènes de groupe. Ceux-ci sont amplifiés par la prégnance du système disciplinaire carcéral qui ne permet ni la parole libre, ni les espaces de négociation. La présence d’éducateurs PJJ ne changera rien à cette affaire. C’est sur la base de constats semblables que, dans le passé, de tels établissements ont été définitivement fermés, que les éducateurs de la PJJ sont sortis des prisons et que le suivi des mineurs incarcérés a été organisé de l’extérieur. Plutôt que de s’engager dans cette voie, le directeur de la PJJ persiste à défendre coûte que coûte les priorités gouvernementales et renvoie l’explication de l’inacceptable au manque d’expérience et de savoir faire des professionnels de l’EPM. Ce décès ne peut être de la seule responsabilité de l’administration pénitentiaire, il est aussi de la responsabilité de la direction de la PJJ. La question de l’existence des EPM, de ce qui s’y fait et de ce qui s’y passe, concerne aussi chaque professionnel de la PJJ. Au moment où le rapport de la Défenseure des Enfants souligne l’absence totale de prévention en matière de suicide des adolescents, il est révoltant de voir attribuer autant de moyens à de nouvelles prisons au détriment de toutes les mesures éducatives qui peuvent contribuer à cette prévention.

 Le SNPES-PJJ continue de dénoncer :

 * le leurre d’une action éducative en prison alors que la logique carcérale s’impose à toute autre logique comme viennent de l’illustrer les deux évasions récentes de l’EPM de Marseille.
 * l’imposture destinée à faire croire à l’opinion publique que les EPM sont des lieux éducatifs privilégiés pour la réinsertion des adolescents en difficulté.
 * une politique répressive qui place l’incarcération au cœur de la réponse aux passages à l’acte des adolescents.
 * le véritable gâchis financier et humain que constituent les EPM.

 C’est pourquoi, il appelle à continuer la mobilisation contre ces structures, à rejoindre les collectifs anti-EPM, les réseaux de lutte contre les lois sécuritaires pour obtenir leur fermeture.

 D’ores et déjà, le SNPES exige une audience auprès du directeur de la PJJ.

 Il appelle les personnels de la PJJ à participer à toutes les mobilisations et en particulier :

 * à la manifestation régionale, samedi 9 février 2008 à 15h30, de la mairie de Meyzieu (69) à la prison pour mineurs.
 * au rassemblement, samedi 16 février 2008 à 14 heures, salle Kergomard à Limay Porcheville (78) où un 6ème EPM devrait ouvrir en mars 2008.

Groupe Départemental 44
Revue L’Emancipation Syndicale & Pédagogique
Emancipation Tendance intersyndicale
c/o FSU - 8 place de la Gare de l’Etat
44276 Nantes cédex 2
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