Le projet Le Collectif Ashra Les participants
Journal de Bord Weekly Report  

Collectif Ahsra, qui sommes-nous ?

Nous sommes comédien, danseur, auteur, entre Londres, Paris et Marseille. Le cœur de ce projet est là, dans cette dimension éclatée, polyphonique, à cet endroit où nos trajets artistiques et humains se croisent, s'effleurent, se rencontrent, se disent.

Des gestes, des mouvements, des textes - des musiques et des objets - pour écrire une histoire, des histoires, une architecture de la juxtaposition, où les paradoxes se frictionnent, où l'hétérogénéité des arts met en tension le mouvement dansé avec le texte.

Comment parle, crie, chante ou se tait un danseur ?
Comment bouge, danse, tombe ou reste immobile un comédien ?
Chacun véhiculant sa propre linéarité sans cesse interrompue, bousculée, sans cesse recommencée.
Comment se rencontre t-on ?
Qu'est-ce qui est mis en jeu dans cette rencontre ? : d'un danseur avec des mots, d'un comédien avec le silence, le geste, le mouvement, d'un corps avec un objet, d'un auteur avec des corps, de soi avec l'autre ?
Comment le corps prend le relais de la parole pour dire -sans cesse- ce que la parole tait, et dans l'autre sens, dans tous les sens ?

Arpenter sans fin toutes ces interrogations pour tenter de faire jaillir une chorégraphie vocale et silencieuse, une écriture des corps, un théâtre des êtres. Danseur et/ou comédien, nous travaillons ensemble depuis 1993. D'abord au sein de la compagnie Philippe Genty, pour la création de "Voyageur Immobile" - dont la tournée internationale se poursuivra jusqu'en 1997. Puis, ayant quittés la Cie, nous poursuivons depuis 1997, entre Londres et Paris, notre travail et notre recherche (informelle et instinctive) s'architecturant autour d'une réflexion sur le sensoriel, le théâtre mouvement, le geste et l'objet. Une multiplicité de voix s'articulant autour d'un axe central : l'intime.

Nous avons mis en place depuis plusieurs années des stages en collaboration avec l'Institut d'art dramatique de Damas (Syrie). Nous créons plusieurs chantiers, dont un solo en décembre 1999 "No more king", un duo en avril 2000 "Du Haut".
En juin 2000 Claudine Galéa nous rejoint, auteur dramatique, elle nous suit depuis et collabore avec nous nous en écrivant le trio "Manège", mis en chantier en juin 2000. En juillet 2000, nous créons avec Luc Perrot, plasticien, un atelier de théâtre gestuel avec des détenus en collaboration avec les services sociaux et culturels de la maison d'arrêt de Fresnes.

"Je me sens attiré avant tout par les gestes inconscients de l'être…
Je voudrais étudier tout ce qui est informulé dans une existence, tout ce qui n'a pas d'expression dans la mort où la vie, tout ce qui cherche une voix dans un cœur.
Je voudrais me pencher sur l'instinct, en son sens de lumière, sur les notions inexpliquées, négligées ou éteintes, sur les mobiles irraisonnés, sur les merveilles de la mort, sur les mystères du sommeil, où malgré la trop puissante influence des souvenirs, il nous est donné d'entrevoir, par moments, une lueur de l'être énigmatique, réel et primitif ; sur toutes les puissances de notre âme ; sur tous les moments où l'homme échappe à sa propre garde ; sur les secrets de l'enfance si étrangement spiritualiste avec sa croyance au surnaturel, et si inquiétante avec ses rêves de terreur spontanée, comme si réellement nous venions d'une source d'épouvante."

Maurice Maeterlinck, Confession du Poète