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"Lettre ouverte d’une maman aux ministres"

Mise en ligne : 13 octobre 2010

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Texte de l'article :

 

 

 

J’avais fais ce dessin au début des années 2000 alors que j’étais encore convalescent après avoir failli mourir d’une infection pulmonaire et que l’on me refusait obstinément la suspension de peine. Je ne pensais pas qu’aujourd’hui en 2010 il serait toujours d’une aussi cruelle actualité. Au fond dans le monde carcéral rien ne change et comme d’habitude il n’y a aucune once d’humanité pour ceux qui comme Eric PIEDOIE sont en fin de vie.

Maintenant que je suis dehors je me rends bien compte à quel point tout le monde se fout du sort des prisonniers, mais cela ne m’empêchera pas d’essayer de faire quelques chose pour lui et ceux qui sont au fond du trou comme je l’ai été durant des années.

Les citoyens, les institutions n’ont que faire du sort de ce malade en phase terminale que l’on maintien encore en détention avec acharnement, mais moi cela me dérange de ne pas agir, c’est pourquoi je laisse sur ce BLOG de liberté la place à une lettre que sa maman de 81 ans m’a envoyé et qui s’adresse aux ministres de la justice et de la santé afin de les mettre en face de leur responsabilité dans l’agonie et les souffrances qu’endure son fils.


A bientôt sur le BLOG pour la suite...

Laurent JACQUA


Pour tout contact : laurentjacqua@yahoo.fr

LETTRE OUVERTE A NOS MINISTRES DE LA JUSTICE ET DE LA SANTE

Mme ALLIOT-MARIE et Mme BACHELOT

Mesdames ALLIOT-MARIE ET BACHELOT,


C’est dans le plus grand désarroi que je m’adresse à vous devant l’attitude d’une justice qui refuse d’appliquer la nouvelle procédure d’urgence instaurée par la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 et qui, en principe, devrait faciliter les libération en suspension de peine. Cet article a été voté spécifiquement pour que les détenus gravement malades puissent être libérer sans délai.


Mon fils, PIEDOIE ERIC, 55 ans, a été condamné dans l’affaire des Faux César. Il est incarcéré à la maison d’arrêt de Grasse.

Co-infecté VIH-VHC, et maladie nosocomiale, le traitement administré en maison d’arrêt est interrompu depuis Janvier 2009 pour échec thérapeutique et toxicité au traitement. Seuls les hôpitaux publics disposent des nouvelles molécules, non accessibles en prison.


Le médecin de la maison d’arrêt a établi le 1er Juillet 2010 un certificat médical précisant que « son pronostic vital est engagé à court terme et qu’il doit être pris en charge d’urgence dans un service ambulatoire »

Un expert, le Dr Blachère de Marseille, a vu mon fils en consultation le 8 Aout. Nous sommes pourtant toujours dans l’attente de son rapport.


A l’heure actuelle, mon fils est toujours incarcéré, toujours sans soins, il subit au quotidien un supplice physique et moral, sentant ses forces décliner, abandonné à son sort, sans qu’aucun responsable ne réagisse, pas plus sur le plan strictement humain que sur le plan juridique.


J’ose espérer que mon appel ne sera pas vain, et qu’en toute conscience, vous interviendrez, pour que cesse cette non-assistance de personne en danger.


Avec mes remerciements, voulant croire à votre intervention efficace. Je vous prie d’agréer, mesdames les Ministres, mes empressées salutations.


Mme LIETEC-PIEDOIE mère d’Eric PIEDOIE