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Lettre 061 Prison de Turi, 22 septembre 1930

Mise en ligne : 23 février 2005

Dernière modification : 10 avril 2005

Texte de l'article :

Prison de Turi, 22 septembre 1930

Très chère maman,

J’ai reçu en son temps la lettre recommandée de Charles avec les deux cents lires. Je vais bien et je n’ai souffert d’aucune maladie. L’absence de lettres de ma part a été provoquée par d’autres causes. Je n’ai pas reçu la lettre de Nannaro que Charles m’annonçait. J’espère vivement que, comme me l’écrit Charles, il réussira à te faire soigner de manière énergique. Vois-tu, je crois toujours que tu te fies trop à ta robustesse passée, lorsque tu n’étais presque jamais malade, et que c’est pour cela que tu n’observes pas avec assez de régularité les conseils (les médecins et que tu te négliges. Charles et Gracieuse devraient te forcer à te soigner et t’empêcher de te fatiguer, même s’il faut te lier à une chaise. Il est vrai que Gracieuse ne doit pas être très énergique et que Charles lui-même doit se laisser attendrir ; comme ça tu continueras à te tenir devant les fourneaux et puis le cas échéant à sortir dans la cour même si tu as pris chaud, etc. Ah ! Josephine Marcias, il faudrait un fils comme moi près de toi pour t’obliger à te soigner et ne pas te laisser courir à droite et à gauche comme un furet. Très chère maman donne-moi ou fais-moi donner des nouvelles de ta santé. Baisers à vous tous et pour toi mes affectueuses embrassades.

ANTOINE