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Au cœur de la sanction, l’enfermement

Le sens de la peine

Par ses travaux, Michel Foucault nous rappelle que le sens de la peine, qui a presque précédé la peine elle-même, fut le moteur du contrôle comportemental, moral et social des prisonniers : « Il s’agissait de dresser leurs corps, coder leur comportement continu, les maintenir dans une visibilité sans lacune, former autour d’eux tout un appareil d’observation, d’enregistrement et de notations, constituer d’eux un savoir qui s’accumule et centralise... » On introduisit le travail en prison à des fins d’ordre et de régularité pour qu’« il véhicule de manière insensible les formes d’un pouvoir rigoureux ; il plie les corps à des mouvements réguliers, il exclut l’agitation et la distraction, il impose une hiérarchie et une surveillance... C’est un remède certain contre les écarts de son imagination ». Ces valeurs ont maintenant un autre habit : surveiller ne sert plus (seulement) à avoir une maîtrise comportementale globalisante sur l’individu, mais à contrôler ses mouvements à l’intérieur de la prison, et strictement à cela, avec la volonté de prévention des troubles, des rassemblements, des trafics, des suicides... et de réduction des évasions !

Prise de conscience progressive

Des raisons conjoncturelles ont relancé le débat. La première est une prise de conscience progressive depuis deux ans, suite à la publication de l’ouvrage du médecin-chef de la Santé, à une inflation de la valeur médiatique des affaires privées à fort taux émotionnel (affaires politiques, meurtres, viols se prêtant bien à une exploitation spectaculaire), à l’élaboration et à la diffusion de rapports de l’Assemblée nationale et du Sénat, à la naissance avortée d’un fantôme de loi pénitentiaire, à une mobilisation croissante des personnels sociaux et associations ou organisations non gouvernementales concernées... La deuxième raison vient de statistiques défavorables, faisant apparaître une inflation carcérale en constante évolution, due à des peines s’allongeant sans cesse, provoquant des surpopulations (...)

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Nicolas Frize

Responsable de la commission prison de la Ligue des droits de l’homme.

Dossier Au cœur de la sanction, l’enfermement

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