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Le Réveil n°55 - Lettre ouverte au Garde des Sceaux (personnels pénitentiaires MA d’Amiens)

Mise en ligne : 28 octobre 2002

Dernière modification : 15 août 2010

Texte de l'article :

Lettre ouverte au Garde des Sceaux
du Secrétaire Général Adjoint Patrick Louvounou

Monsieur le Directeur,

L’insécurité ambiante dans les détentions mérité la restauration du respect de l’Etat de Droit, et des personnels en uniforme à qui la nation confie des missions de sécurité publique trop souvent sacrifiés et galvaudée sur l’autel d’une certaine forme de libéralisation.

Rétablir et réaffirmer l’autorité des personnels pénitentiaires sont les deux axes incontournables qui doivent infléchir une nouvelle dynamique pour freiner le lot quotidien des agressions physiques, psychologiques et morales à l’encontre des pénitentiaires.

A ce titre, nous avons l’honneur de vous alerter sur la situation de le M.A. Amiens, qui malgré une surpopulation pénale avoisinant les 200 %, le chef d’établissement a décidé derechef de mettre en place des activités sportives de combat ? Alea jacta est (le sort en jeté) ?

Certes, il est plus que louable de vouloir tirer de l’oisiveté la population pénale, et de tenter de canaliser cette violence redoublée par la promiscuité et les conditions de vie carcérales. Mais n’est-il pas plus raisonnable de se tourner vers des activités plus pédagogiques sportivement, tel que le football, l’athlétisme, le hand-ball, etc…, activités plus adaptées à la vie de groupe, et du respect mutuel des règles de vie commune ?

D’autant que des Instructions générales sur la pratique de l’éducation physique et du sport dans les établissements pénitentiaires (1-10-1958, A.P.-154) du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice de l’époque, Monsieur Michel Debré, interdisent et prohibent absolument la pratique des sports de « combat » tel que la boxe, la lutte, et le judo ! (sic).

Nous pensons qu’il faille développer le sport comme élément et source de facteurs de réinsertion sociale, mais il nous semble que d’autres types d’activités seraient mieux venus.

Alors, monsieur le Préfet, en ces temps de sur-chauffe carcérale, nous vous demandons solennellement de donner toutes directives afin de faire repenser ou de revoir les termes de a mise en place de telles activités sportives.

Que doivent donc penser les fonctionnaires, harassés par la charge de travail, et qui ne peuvent pas bénéficier d’activités sportives d’entretien et de mise ne forme…

Monsieur le Préfet, votre réponse sera le signe que vous ne reléguez pas dans les méandres et oubliettes de la profession les personnels pénitentiaires de la M.A. Amiens, et de France, qui attendent de votre part plus que des déclarations d’intention, mais un signe fort.

Dans l’attente, nous vous prions d’accepter, Monsieur le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, nos salutations les plus dévouées et respectueuses.

Ris-Orangis, le 23 septembre 2002
Le Secrétaire Général Adjoint Patrick Louvounou