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Le Réveil n°55 - Edito

Mise en ligne : 28 octobre 2002

Dernière modification : 15 août 2010

Texte de l'article :

Le mot du Secrétaire Général
de Frédéric Grandcolas

Stop à la violence

Leurs casser la « gueule » aux agresseurs ! Légitimement, c’est l’envie première et brutale de répondre à la violence par la violence qu’éprouve bon nombre d’êtres humains.

Confrontés à une vague d’agressions cruelles et gratuites, les Personnels de Surveillance, cible de choix d’une voyoucratie sans foi ni loi et prête à tout pour assouvir ses propres règles, phantasmes et folies, n’échappent pas à cette rédaction.

Pourtant, malgré les coups encaissés ou confrontés à la vue atroce d’un(e) collègue mutilé(e), tombé(e) à terre sous les coups portés par ces brutes sanguinaires, les personnels, par leurs interventions maintes fois adaptées et maîtrisées, démontrent au quotidien un professionnalisme à la hauteur des valeurs du berceau des droits de l’Homme et des Citoyens de notre pays !

Mais pour combien de temps encore ? La question mérite d’être posée.

Et pour cause, 10 ans après l’assassinat de nos collègues, Francis Caron le 15 août 1992 à la M.A. Rouen et Marc Dormont le 11 septembre de la même année à Clairvaux, tous deux surveillants, la sécurité des personnels et plus particulièrement celle des agents de détention est toujours négligée !

L’inacceptable, on le sait tous, est atteint depuis longtemps. Et s’il est juste de condamner fermement celles et ceux des individus qui nous considèrent comme des punching-balls, il est tout aussi correct de penser qu’ils ne sont pas totalement les seuls coupables.

En effet, ceux qui nous dirigent ont eux aussi une lourde part de responsabilité, tant leurs décisions de trop souvent politiques font la nique au pragmatisme et ne laissent que de trop rares propensions à la compréhension et au réalisme !

Ainsi les personnels qui, aux côtés des organisations syndicales, auront bien compris qu’il ne suffisait pas de montrer du doigt le violent énergumène, décideront d’exprimer leurs rancœurs envers le système, en utilisant un droit d’expression que le sacro-saint statut spécial nous confisque, se verront lourdement sanctionnés sans aucune garantie disciplinaire… (Baie-Mahault / Strasbourg / Saint-Mihiel…) Tolérance Zéro oblige !

Alors à force d’en prendre plein la « gueule » de tous les côtés, que l’on soit directement visé ou pas, à tirer sur l’ambulance, à mitrailler ces femmes et ces hommes qui au quotidien participent à assurer la sécurité de leurs concitoyens ; à terme personne, et surtout pas ceux qui décident sans toucher du doigt la réalité, ne pourra s’hébéter de voir, de plus en plus, nos comportements se modifier et devenir exécrable, au point de leurs casser la figure… aux idées préconçues !

Alors, Messieurs les plus hauts, il est urgent de réagir et de reconsidérer vos positions, vos blablatérages et autres temps passés à réclamer ou à analyser des statistiques nos crispent et vous éloignent d’un terrain qui n’a rien de virtuel…

Le triste dixième anniversaire de la mort de nos deux frères suffit à le rappeler !