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Le Réveil n°55 - Assaillis par la population pénale... Châtiés par les dirigeants !

Mise en ligne : 28 octobre 2002

Dernière modification : 15 août 2010

Texte de l'article :

Assaillis par la population pénale… Châtiés par les dirigeants ! 
du Secrétaire Général de Frédéric Grandcolas

Le bras séculier de l’Etat a encore frappé !

Comme au bon vieux temps de Saint-Mihiel, Grasse ou encore Strasbourg, c’est envers nos collègues de Baie-Mahaut, qu’ils n’ont rien trouvé d’autres que d’appliquer le sacro-saint et archaïque statut spécial qui nous rabaisse.

Le mardi 13 août 2002, suite à une lâche tentative d’assassinat perpétuée contre notre collègue Serge Baron, gravement touché et tombé dans un coma durant plusieurs heures…

Les surveillants du C.P. Baie-mahault par solidarité et prise de conscience, ont organisé une action de protestation le mercredi 14 août 2002 visant à dénoncer une nouvelle fois : des conditions de travail indignes, l’insuffisance des effectifs, les agressions répétitives et graves sur les personnels, les nombreuses promesses de travaux de sécurité non tenues, les évasions multiples (deux détenus tués en trois ans), etc…

A cette situation de crise que vit aussi cet établissement depuis 1996, la direction de l’Administration pénitentiaire de notre pays, membre de la communauté européenne, sans offrir la moindre garantie disciplinaire à ses fonctionnaires, a fait à nouveau le choix de les sanctionner durement et exclusivement à charge !

Le contexte, la carrière de chacun, les situations sociales, etc., ils s’en foutent !

Simulacre de dialogue éhonté, parodie de compréhension scabreuse, statut spécial avilissant, coups bas et formes modernes d’esclavagisme, autant d’ingrédients qu’en la circonstance, Colbert ou Pétain eux-même ne renieraient pas !

Résultats :
14 abaissements d’échelon, 35 suspensions administratives de 15 jours (dont 7 jours fermes) et application du 1/30ème.


Non, messieurs les pourfendeurs de l’Action syndicale, jamais nous n’accepterons un tel lynchage plus commode à réaliser lorsque la situation se produit à 8.000 kms du littoral métropolitain.

Comment dans ce contexte, expliquer à nos camarades et collègues originaires des anciennes colonies esclavagistes, qu’aucun esprit colonialiste ambiant empreint de discrimination raciale n’est venu orienter vos décisions ?

En la circonstance ce n’est malheureusement pas la prestation de votre émissaire et ex-responsable de la mission Outre-mer, basé à Paris et dépêché sur place, qui nous permet de les rassurer !

Mais que souhaitez-vous, messieurs les dirigeants ?

Quelle position devons-nous prendre, quelles sont nos marges de manœuvres ?

Lorsque nous évoquons calmement des situations inacceptables, vous nous prenez pour des cons !

Lorsque exaspérés, nous les dénonçons en bravant le statut spécial, vous nous coupez la tête sans que l’on puisse se défendre !

Et ce, bien que vos ayez entre les mains nombre de constats accablants, tels les rapports éloquents de l’assemblée nationale et du Sénat réalisés en juillet 2000 sur les lamentables conditions pénitentiaires…

Franchement messieurs dans ces conditions, quel forme de respect pourrions-nous vous porter, si ce n’est du…

MEPRIS !