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« Le fugitif interpellé »

Mise en ligne : 6 mars 2006

Le meurtrier présumé de Jacques Lerouge, poignardé jeudi soir à Charmes, était en liberté conditionnelle depuis décembre 2005. Il a été arrêté hier à Epinal.

Texte de l'article :

EPINAL. - Alors que Delphine Jabeur, substitut du procureur d’Epinal, assistait hier à l’autopsie de Jacques Lerouge, qui a révélé de nombreuses blessures par arme blanche dont un coup mortel porté au coeur, son meurtrier présumé était arrêté au centre ville d’Epinal par le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie. Le drame s’est déroulé jeudi soir, dans la maison du Haut-du-Mont, future maison de retraite pour détenus en fin de vie, sur la commune de Charmes.

Un proche s’interpose

L’imposante bâtisse construite sous l’empire Boussac, devenue maison de retraite, devait être prochainement réhabilitée par l’association Aperi. Fondée en 1999 par Jacques Lerouge, elle a pour objectif d’aider les anciens détenus. C’est là qu’il a reçu la visite d’un détenu libéré en conditionnelle en décembre dernier. Vers 19 h, un différend éclate entre les deux hommes. Le ton monte, une autre personne présente, M. Bouffard s’interpose, mais le visiteur lui plante immédiatement la lame d’un couteau dans l’abdomen.

Menaçant alors Jacques Lerouge avec une arme de poing, l’agresseur l’entraîne à l’extérieur du bâtiment. Alertés deux heures plus tard, vers 21 h, par le blessé, les gendarmes arrivent sur les lieux et entament immédiatement des recherches avec la brigade cynophile. Les chiens découvrent tout d’abord l’arme, qui se révéle être factice, puis sur le devant du petit parc entourant la propriété, le corps sans vie de Jacques Lerouge. Le secteur est immédiatement bouclé, et les techniciens de l’identité criminelle commencent leurs investigations.

Passage à Neuves-Maisons

Si le mobile exact n’est pas encore clairement établi, il apparaît que les deux hommes se connaissaient bien. L’agresseur, après 14 ans de prison au Val-de-Reuil, pour vol à main armée, était en liberté conditionnelle. Après un CES à Neuves-Maisons où se trouvent des locaux de l’Aperi, il avait travaillé pour Jacques Lerouge avec deux autres détenus. Mais les conditions de travail ne semblaient pas convenir aux trois hommes. Deux d’entre eux avaient préféré la prison. Le meurtrier présumé avait d’ailleurs été entendu à ce sujet par la « police judiciaire » de Nancy il y a quelques mois.

De son côté, le maire de Charmes, Gilbert Claudel, se dit profondément touché par cette affaire. « Tous les habitants sont bouleversés. La réalisation de ce projet, piloté par le gouvernement, allait débuter. Nous voyons qu’il faut beaucoup de moyens et un encadrement renforcé pour ce genre d’établissement. Nous n’étions pas chauds pour ce projet. Nous sommes aujourd’hui extrêmement réservés. »

Pascal NAJEAN

Source : Est républicain du 18/02/06