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> Edito

La prison, ce n’est pas le Club Med !

Mise en ligne : 11 octobre 2006

Dernière modification : 28 octobre 2006

Texte de l'article :

LA PRISON CE N’EST PAS LE CLUB MED !

La lecture de l’article relatant la visite des élus locaux découvrant le Centre Pénitentiaire de VARENNES LE GRAND (Journal de Saône et Loire du Vendredi 6 Octobre 2OO6) peut laisser penser que l’univers carcéral est un lieu propice à la détente.
En premier lieu, n’oublions pas que la PRISON est un lieu de PRIVATION DE LIBERTES. Le prévenu pas encore condamné est soumis à un régime particulier pendant un certain temps, il ne peut communiquer avec sa famille, ses proches et ses amis. L’autorisation de visite est soumise à l’autorité judiciaire qui a pour non le juge d’instruction. Il ne peut joindre les siens par téléphone.
Un condamné bénéficie à l’intérieur de la prison, d’un peu plus de libertés : celle de téléphoner seulement deux fois par mois à ses proches.
Néanmoins, n’oublions pas qu’il existe à l’intérieur de la prison : la dure loi du milieu, la soumission aux plus forts et pour certaines catégories de détenus : l’exclusion.
Des activités existent, rendons hommage aux personnels leur consacrant énergie et dévouement, néanmoins certaines activités présentées dans l’article s’adressent aux seules populations mineures (sorties par exemple).
Il n’est pas inutile de rappeler que LA PRISON DOIT DEMEURER une exception. La mise en place du bracelet électronique répond à de multiples critères (logement et travail notamment) qu’un grand nombre de détenus ne peuvent remplir en raison des difficultés sociales, familiales mais aussi économiques. La prison se trouve aujourd’hui à un carrefour dont les missions sont multiples, elle est le lieu regroupant des condamnés mais aussi une structure d’éducation, de formation et de soins. Aux côtés des surveillants exerçant une profession difficile, se trouvent des professionnels dans différents domaines.
Pour un condamné, le temps passé en prison doit être mis à profit pour une réflexion sur le sens de la peine, reconnaissons toutefois que trop souvent le jugement est rendu rapidement et sans explication réelle. Autre problème lié à bien des imcompréhentions qu’il faudra résoudre, la durée des sanctions se prolongent, la fin de la peine est méconnue tant pour les condamnés que pour les victimes qu’il ne faut pas oublier.Un subtil jeu de remise de peine, de grâces présidentielles permettent de réduire la durée en prison mais aussi permettent de réduire avant tout la surpopulation carcérale. Une surpopulation régulièrement dénoncée par certains acteurs du système judiciaire, par des observateurs avertis mais aussi par des parlementaires.
Que des élus locaux découvrent enfin une INSTITUTION de la REPUBLIQUE est une satisfaction. N’oublions pas et rendons lui hommage au Médecin Chef Véronique VASSEUR qui a dressé un état des lieux de la Santé durant l’année 2OOO. Etat des lieux confirmé ensuite par des rapports du Sénat et de l’assemblée nationale, le rapport dressé par la commission du Sénat a pour titre « Prisons : Une Humiliation pour la République » rédigé en 2OOO, ce document a été depuis enrichi, nullement contesté, il est encore malheureusement d’actualité !

Daniel DERIOT
Délégué régional de Ban Public
Membre de la Ligue des Droits de l’Homme.