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Huis clos dans une prison en trois tomes de 46 pages.

Mise en ligne : 13 mars 2004

Texte de l'article :

LA PRISON

Scénario : Séverine Lambour
Dessin : recherche dessinateur
Format : 3 tomes de 46 pages
État du projet : écriture

Huis clos dans une prison en trois tomes de 46 pages.

Emprisonné à cause d’un délit mineur, Sacha perdra son intégrité en deux ans de vie carcérale.

Premier tome : L’entrée en prison, les premières humiliations, les visites chez les docteurs... Sacha découvre l’univers carcéral et les différents "clans" que constituent les prisonniers. Une amitié s’installe progressivement entre Charles et son protégé Sacha.
Second tome : Charles part et laisse Sacha seul. Sacha a du mal à supporter la prison et les frustrations de la vie carcérale. Il perd pied.
Troisième tome : La descente aux enfers de Sacha : les bagarres, le mitard, la drogue, les "mauvaises" fréquentations.

Les ouvrages qui m’ont aidée dans mes recherches :

www.prison.eu.org
Véronique Vasseur, Médecin-chef à la prison de la Santé, Le Livre de Poche
Léonore Le Caisne, Prison, une éthnologue en centrale, Éditions Odile Jacob
Michel Foucault, Surveiller et Punir, Tel Gallimard
Henri Gougaud, Le grand partir, Point Seuil
Isabelle Le Bourgeois, Derrière les barreaux des hommes, Femme et aumônier à Fleury-Mérogis, Desclée de Brouwer
Paroles de détenus, Librio
Zonzon, un film de Laurent Bouhnik

Petites Annonces :

Dessinateur, si vous êtes intéressé par le sujet et à la recherche d’une collaboration, vous pouvez me contacter
Si vous pouvez m’apporter des témoignages ou me conseiller d’autres ouvrages, ma boîte à commentaires est à votre disposition :

Site : http://selam.free.fr/scenario/presentation.html
Contact : selam@free.fr

Senario détaillé de la bande dessinée

Page 1 :
Illustration : plan très large, vue de haut, d’une grande ville qui grouille de vie.

Page 2 :
Zoom du centre ville d’une grande métropole jusqu’à la porte d’entrée de la prison.
Dernière case : à droite du fourgon, un surveillant montre des papiers au gardien de la porte.

Page 3 :
Case 1 : Plan large. Le fourgon cellulaire entre dans l’enceinte de la prison. Six surveillants attendent à l’entrée qu’il se gare (certains fument une cigarette, d’autres discutent).
Case 2 : Le fourgon se gare devant l’entrée de la fouille.
Case 3 : Un des surveillants ouvre la double porte du fourgon et dit : « Ils sont trois cette fois. ». On voit les hommes assis dans le fourgon : un grand Black costaud (tout ratatiné, vide) à côté de Sacha (jeune et bel homme qui regarde ses pieds), un homme « bien mis » (Marc Antoine Delapierre) ébloui par la lumière (il regarde vers la porte ouverte). Ils sont tous les trois menottés et entravés.
Case 4 : Les cinq autres surveillants entourent le fourgon, ils se tiennent sur leur garde (pouces dans la ceinture). Le surveillant « engage » les hommes à sortir : « Descendez ! ».
Case 5 : Sacha descend en se tenant à une porte du fourgon. Derrière lui, arrive le black.
Case 6 : Plan large. Sacha avance dans la cour, il chancelle. Derrière lui, le Black descend du fourgon. Dans le fourgon, le dernier homme est debout et attend pour descendre à son tour.
Case 7 : Un surveillant leur indique une porte (il s’agit de l’entrée même de la prison), Sacha ne marche pas droit. Il est suivi par les trois autres détenus.

Page 4 :
Case 1 : Sacha entre dans la prison. C’est gris et sale. Il est suivi par les autres hommes et entouré par les surveillants.
Case 2 : Un des surveillants leur ouvre la porte de la « Fouille » (faire plan), la pièce est divisée en deux.
Case 3 : Sacha entre, à sa gauche, derrière un comptoir, un surveillant femme (stylo et pile de fiches) demande en regardant ses fiches, prête à écrire : « nom, prénom, adresse. ».
Case 4 : Sacha est devant le comptoir, face à la femme, il regarde la fiche. Il répond : »Sacha Silva, 54 rue Hautemer , 75011 Paris ».
Case 5 : La surveillante regarde enfin Sacha, elle lui présente un des paniers posés à côté d’elle sur le comptoir (ce sont des petits paniers style supermarché bleus à trous) : « Vous déposez dans ce panier tous vos effets personnels, bijoux, lacets de chaussures, ceinture. »
Case 6 : Sacha s’exécute, il vide ses poches. Derrière lui, Marc Antoine décline son identité : « Marc Antoine Delapierre, 33 villa des Morilllons, 92000 Fontenay sous bois. »
Case 7 : Sacha enlève sa ceinture. À côté de lui, l’homme dépose un briquet en or dans son panier.
Case 8 : Le surveillant qui leur a ouvert la porte invite de la main Sacha à entrer dans un des petits bureaux de la pièce : « C’est par là. »

Page 5
Case 1 : Sacha entre dans un des trois petits bureaux, deux surveillants l’y attendent, debouts, bras croisés, face à la porte.
Case 2 : un des surveillants prend des photos de Sacha (un portrait serré).
Case 3 : l’autre lui prend de la salive avec une sorte de coton-tige avec du papier buvard.
Case 4 : Le premier surveillant lui dit : « Déshabille-toi. ».
Case 5 : Sacha s’exécute.
Case 6 : Plan sur les surveillants qui notent des trucs dans son dossier (ils sont derrières le bureau).
Case 7 : Sacha est nu. Le surveillant lui dit : « Tu touches tes doigts de pieds avec les mains ».
Case 8 : premier plan, le surveillant accroupi regarde dans l’anus de Sacha, (on ne voit pas les fesses de Sacha, juste son buste, sa tête et ses mains qui touchent les pieds). « Tousse ! ».
Case 9 : Le surveillant se relève : « C’est bon, tu te rhabilles et t’attends les autres sur le banc. ».

Page 6 :
Case 1 : Les trois détenus sont parqués dans une cellule de 7 mètres carrés. 2 x 2 lits en métal superposés. Le Black est allongé sur un des lits du haut, les yeux fermés, serein (on a l’impression qu’il a l’habitude de la prison où qu’il s’y attendait), Sacha met son pull dans son pantalon pour éviter que celui-ci ne tombe. Marc Antoine est près de la porte, une clope éteinte à la main.
Case 2 : Marc Antoine interpelle le surveillant des cellules des arrivants : »Vous n’auriez pas du feu ? » dit-il en montrant sa clope.
Case 3 : Le surveillant lui tend son briquet à travers les barreaux.
Case 4 : L’homme allume sa clope en regardant Sacha, assis sur le lit du bas.
Case 5 : Il rend le briquet sans regarder le surveillant. Il raconte son histoire à Sacha : « Je ne resterai pas longtemps tu sais… On enferme tout de même pas un homme pour une pension alimentaire non payée ! ».
Case 6 : Plan de la cellule entière avec les trois hommes. Il parle en faisant de grands gestes : « C’est vrai quoi ! mon ex-femme est une conne et ma fille me hait. J’vais pas payer pour ces salopes ! ».
Case 7 : Il se tait, sue, regarde le black toujours allongé qui ne le regarde pas et qui ne l’a même pas écouté. Silence.

Page 7 :
Case 1 : Il regarde Sacha : « Hein ? on enferme pas un homme pour ça, c’est pas humain ! ».
Case 2 : Plan de la cellule. Tout le monde baisse les yeux, il reste seul le regard dans le vide, perdu, effrayé.
Case 3 : Lumières éteintes, pénombre. Marc Antoine reprend du poil de la bête : « Hé ! il fait noir ! on ne voit plus rien ! ».
Case 4 : Plan de la cellule entière, les trois hommes regardent vers la porte. Le surveillant vient le voir, il lui dit : « Il est 19 heures 30, je termine mon service. »
Case 5 : Plan sur le surveillant, il a l’air un peu gêné : « D’habitude, j’éteins à 20 heures mais aujourd’hui, je pars plus tôt… c’est pour fêter l’anniversaire de ma fille. »
Case 6 : Les hommes sont dégouttés. Marc Antoine : « Vous pouvez m’allumer une clope ? »
Case 7 : Le surveillant lui tend son feu.

Page 8 :
Case 1 : Une lumière blafarde réveille en sursaut le black et Sacha qui dorment dans les lits du haut proches de la source lumineuse.
Case 2 : Plan large de la cellule. Les trois hommes se réveillent, ils ont mal aux yeux.
Case 3 : Un chariot avec des bols de café et du pain arrive à la porte.
Case 4 : Marc Antoine demande du feu au surveillant qui amène le café.
Case 5 : Les hommes boivent leur café sauf Marc Antoine qui clope et enfume la cellule.
Case 6 : Quatre surveillants viennent chercher les quatre hommes, ils les menottent et les entravent. Marc Antoine s’adresse au surveillant qui s’occupe de lui et lui demande : « Où est ce qu’il y a un distributeur de clopes ? »
Case 7 : Ils sont tous les huit dans le long couloir (un surveillant à côté de chaque détenu et un derrière le groupe). Le surveillant répond : « Tu devras attendre d’être dans ta cellule pour en acheter. »
Case 8 : Le long couloir, les hommes sont tout au bout. Marc Antoine et s’adresse au surveillant à côté de lui : « Et comment j’vais faire pour tenir moi ! »

Page 9
Case 1 : Il passe les couloirs de cellules. Ils ont la tête baissée, ils ne veulent pas regarder ce qui les attend.
Case 2 : Ils sont à nouveau parqués ensemble dans le couloir, salle d’attente des médecins.
Case 3 : Sacha face au psy : « Êtes-vous conscient des faits qui vous sont reprochés. » Sacha répond que oui.
Case 4 : Le psy écrit sur la fiche de Sacha et dit à Sacha : « Très bon pour votre dossier ça. ».
Case 5 : Et il ramène Sacha à la porte. Un des autres hommes se lèvent dans le couloir, c’est son tour.
Case 6 : Puis c’est le centre de dépistage (local des infirmières) Sacha est assis sur le lit d’auscultation. « test HIV. Vous avez le droit de refuser. » dit l’infirmière qui prépare déjà sa seringue.
Les infirmières : des femmes gentilles, rondelettes. Est présent le dentiste au regard sévère.
Case 7 : Sacha retrouvent les deux autres assis dans le couloir, ils attendent leur passage chez le médecin.

Page 10
Case 1 : Le black entre dans le bureau du médecin.
Case 2 : Il s’assied face au médecin. Celui-ci regarde la fiche du black et dit « Bonjour Monsieur Ba. ».
Case 3 : Le black répond tête baissée : « B’jour ».
Case 4 : Le médecin lui demande : « Vous parlez le français, vous avez besoin d’un interprète, Vous comprenez ce qu’on vous dit ? »
Case 5 : Monsieur Ba répond : « Un peu. »
Case 6 : Le médecin : « Avez-vous des maladies, des allergies à me signaler ? ».
Case 7 : Gros plan sur le black qui « défie » le médecin : « Sida ».
Case 8 : Le médecin regarde le black dans les yeux : « Êtiez vous soigné ? ».
Case 9 : Plan sur les deux hommes, le black baisse les yeux et dit : « Pas d’argent. ».

Page 11
Case 1 : Le médecin le note sur sa fiche et dit : « Ici, vous serez soigné. »
Case 2 : Le black le regarde un peu effrayé : « Combien ? c’est cher, je sais… ».
Case 3 : Le médecin lui sourit enfin : « C’est gratuit ici. Ne vous en faites pas. ».
Case 4 : Le black sort, Sacha entre.
Case 5 : Le médecin, regardant une nouvelle fiche : « Bonjour Monsieur Sacha Silva, asseyez vous. ».
Case 6 : Sacha s’assied doucement.
Case 7 : Le médecin le regarde attendrie, Sacha reste silencieux.
Case 8 : Un surveillant ouvre la porte. Il crie : « Une urgence ! une urgence au mitard ! une crise d’asthme, je crois. ».

Page 12
Case 1 : Le médecin se lève.
Case 2 : Elle touche les mains jointes de Sacha et dit : « Veuillez m’excuser, je dois écourter notre rencontre. ».
Case 3 : Sacha et le médecin sortent, le surveillant ferme la porte à clefs.
Case 4 : Le médecin court dans le couloir et dit sans se retourner vers Sacha : « Repassez me voir bientôt, ok ? ».
Case 5 : Le surveillant tire sur les menottes de Sacha : « En cellule ! ».
Case 6 : Couloirs, rangées de cellules (cris, parlottes, etc). à développer
Case 7 : escaliers. à développer
Case 8 : couloirs de cellules. à développer

Page 13
Case 1 : Le surveillant avec Sacha dans le couloir : « Tu verras le directeur une prochaine fois. Il est en vacances. »
Case 2 : Le surveillant fait entrer Sacha. Charles est allongé sur le lit du haut, il écoute une petite radio (la bourse sur France Inter).
Case 3 : Sacha entre, le gardien dit en refermant la porte : « Charles, voilà ton nouveau petit copain. » Charles ne répond pas et ne se tourne pas vers eux.
Case 4 : Sacha regarde autour de lui
Case 5 : Il s’approche du bureau. Au dessus du bureau, est accroché le calendrier de Charles (Charles y a noté les quelques événements de la semaine : douches, visites chez le médecin, lettre écrite à Jeanne, émissions TV regardées, etc).
Case 6 : Il s’allonge sur le lit du bas. Il a le regard vide vers le lit du dessus.
Case 7 : Il se retourne.
Case 8 : et s’allonge en position fœtus (on ne voit plus que son dos).