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Évasions, suicides... Échec d’un système !

Mise en ligne : 21 février 2010

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Texte de l'article :

Nous apprenons ce matin un nouveau suicide, par pendaison, à la prison de Fleury Mérogis, Essonne, France. Pour rappel, Fleury Mérogis, c’est environ 3 500 détenus et un taux d’occupation d’environ 122 %.

La personne incarcérée, placée sous main de justice, était déjà connue puisqu’il s’était évadé de la prison d’Auxerre d’une façon assez curieuse, puis retrouvé suite à de multiples péripéties dans un appartement de la Seine et Marne. L’affaire est médiatique, le procès devait avoir lieu très prochainement. Placé au quartier d’isolement, dans la division 5, il était un détenu particulièrement surveillé. Les surveillants effectuent, pour ce type de détenus des rondes extrêmement régulières.

C’est dire combien les mesures mises en place par l’administration et le ministère de la justice restent inefficaces, malgré le professionnalisme de l’ensemble des personnels. La CGT a toujours dénoncé les mesurettes et plans d’actions médiatisés inopérants : kit pyjamas papier, sur-rondages et sur-surveillance au détriment de la santé des personnels…pour un phénomène de sur-suicidité dans les prisons françaises.

Ce sont des personnels supplémentaires et une autre politique pénale qu’il faudrait pour faire face aux maux du système carcéral : personnels de surveillance, personnels sociaux, médecins généralistes et psychiatres, psychologues, formateurs, professeurs…..

Le gouvernement peut faire des effets d’annonce médiatiques et médiatisées quant à la sécurité des personnes et la justice rendue aux victimes … il n’en est rien !

Toute la justice est mise à mal : des prisons françaises où les conditions de travail et de détention sont catastrophiques, à la réforme de la carte judiciaire, en passant, entres autres, par la réforme de la carte pénitentiaire et de toutes les institutions de prévention !

Placé sous main de justice, dans les prisons françaises, on s’évade ou on y est tué parfois. On s’y suicide souvent, mettant ainsi à mal la Justice dans son sens large.

Les personnels victimes de la politique gouvernementale liée au système judiciaire et carcéral en ont assez d’être les premiers accusés et sanctionnés par ce même gouvernement dès qu’il y a un grave incident en détention !

La CGT Pénitentiaire dénonce encore une fois le double discours du gouvernement : d’un côté les effets d’annonce et de l’autre côté les actes contraires aux déclarations gouvernementales.

Montreuil, le 20 février 2010