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Encore des problèmes à la MAF de Fresnes

Mise en ligne : 21 novembre 2010

Texte de l'article :

L’Envolée
43 rue de Stalingrad
93100 Montreuil
 

 

A Paris, le 16 novembre 2010
 

A l’intention de Madame la directrice de la maison d’arrêt des femmes de Fresnes

 
 

 

Nous venons, par la présente, retenir votre attention sur des faits qui se sont produits ce mardi 16 novembre lors d’une fin de promenade à la MAF de Fresnes.

Nous avons été prévenus que deux détenues, Mlle S et Mlle C, ont été placées brutalement au quartier disciplinaire pour des motifs qui semblent totalement disproportionnés.

Les femmes de religion musulmane ont droit, comme pour toute autre religion, à la liberté de culte.

C’était, le 16 novembre, la fête de l’Aïd el-Kebir, une des fêtes les plus importantes de l’Islam. Les prisonnières de la MAF de Fresnes concernées vous avaient adressé une demande écrite afin de pouvoir bénéficier d’une part de la présence d’une aumonière, et d’autre part de pouvoir se recueillir ensemble dans le calme inhérent à ce moment de prière.

Rappelons que la dernière demande en date avait été faite à l’occasion du Ramadan à votre prédécesseur, qui y avait répondu favorablement, en toute logique, néanmoins contre l’avis du Capitaine L.

Bien évidemment, aucun écart disciplinaire n’avait été noté.

Cette fois-ci, vous avez donné pouvoir à ce même Capitaine L : il a opposé un refus à nos yeux parfaitement arbitraire face à une demande plus que légitime.

Face à ce refus, trois prisonnières ont cherché à vous rencontrer, sans succès : il ne leur restait plus alors comme moyen que de refuser de remonter de promenade pour obtenir un rendez-vous avec vous.

La réponse a été d’un autre ordre : vous avez fait intervenir immédiatement les ERIS qui, avec l’aide de gradés, ont immobilisé violemment ces trois jeunes femmes qui n’opposaient aucune résistance, et qui n’avaient fait que manifester pacifiquement leur désarroi face à un refus pur et simple de communication de votre part.

Des témoins oculaires nous ont contactés pour décrire la violence des faits : les jeunes femmes ont été mises à terre, menottées dans le dos, soulevées de terre, puis trainées jusqu’au quartier disciplinaire sans aucune prévention.

Comment se fait-il que vous ayez choisi ce type de réponse plutôt qu’un dialogue serein qui vous était demandé. Comment voulez-vous que les prisonnières ne soient pas, par ce genre de comportements, acculés à des réactions haineuses quand elles ne sont pas désespérées.

Nous vous demandons bien évidemment que Mlle S. et Mlle C. sortent du quartier disciplinaire, purement et simplement, sans passage au prétoire.

Nous adressons dans un premier temps une copie de ce courrier à la direction régionale, à M. Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté, à l’Observatoire international des prisons, au conseil de Mlle C.

En espérant que tout ça se règle au plus vite, nous vous adressons, madame, l’expression de nos respects.

 
 

Pour l’Envolée,
 

Mlle Le Dû Denise